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Politique

Législatives en Côte d’Ivoire :L’heure de vérité a sonné

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Le 6 mars 2021, les Ivoiriens sont convoqués aux urnes pour élire leurs élus nationaux. Un scrutin qui provoque l’engouement de la classe politique dans son ensemble, qui a décidé de participer massivement au vote. Même les GOR (Gbagbo ou rien), la branche « radicale » du Front populaire ivoirien (FPI), ont décidé de rompre avec la politique de la chaise vide pour s’aligner sur la ligne de départ dans l’objectif de revenir dans le débat politique au sein de l’hémicycle. Seule fausse note, la non-participation du mouvement Générations et peuples solidaires (GPS) de Guillaume Soro, qui voit, toutefois, la portée de son acte d’autant plus réduite que certains de ses proches et pas des moindres, à l’image de Alain Lobognon, ont pu se porter candidats indépendants. 255 postes sont à pourvoir et la bataille s’annonce, d’ores et déjà, très rude entre le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) au pouvoir et l’opposition qui espère réaliser une bonne performance pour contrebalancer le régime d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) et pourquoi pas, le contraindre à la cohabitation en cas de victoire.


Le cadre idéal pour chaque parti et chaque candidat, de jauger ses forces sur le terrain

C’est dire si ces élections de proximité qui enregistrent une forte participation de plus de 1500 candidats, ne manquent pas d’enjeu. Cela dit, qui de l’opposition et du parti au pouvoir qui croient tous dur comme fer en leurs chances, parviendra à rafler la mise à l’issue de ces consultations populaires ? On attend de voir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’heure de vérité a sonné. Car, ces législatives qui comptent parmi les plus inclusives de la Côte d’Ivoire puisqu’elles enregistrent une participation quasi record des différents courants politiques, constituent le moment opportun et le cadre idéal pour chaque parti et chaque candidat, de jauger ses forces sur le terrain. Ce d’autant que lors des scrutins précédents, les matches, par moments, n’avaient pas eu lieu, faute de combattants en raison des désaccords et autres boycotts qui entouraient les scrutins. En d’autres termes, les gens clamaient leur popularité, mais refusaient le combat en trouvant toujours à redire, à tort ou à raison, sur le processus électoral. Cette fois-ci, il est heureux de voir qu’au sortir d’une présidentielle fort contestée, la campagne pour les législatives a été globalement apaisée. Donnant finalement le sentiment que tout le monde semble préférer la voie des urnes à la rue, contrairement aux scrutins antérieurs qui ont souvent donné lieu à des scènes de violences avant, pendant et après le vote. Pour un pays comme la Côte d’Ivoire et au regard de ce qu’il a été donné de voir durant ces dernières décennies, cela est suffisamment rare pour ne pas passer sous silence. Reste maintenant à espérer que cette fois-ci, les Ivoiriens sauront vaincre jusqu’au bout le signe…ivoirien des violences électorales. Car, une chose est de mener une campagne apaisée, une autre est de voter dans le calme et une autre encore est d’accepter les résultats des urnes. Ce ne sont pas les Nigériens qui diront le contraire ; eux qui ont vu le second tour de la présidentielle du 21 février dernier déraper au dernier moment.

Un test grandeur nature de la volonté des acteurs politiques ivoiriens de jouer désormais balle à terre

C’est pourquoi on croise les doigts pour le pays d’Houphouët Boigny. En tout cas, tout le mal qu’on souhaite à la Côte d’Ivoire, c’est de passer toutes ces étapes sans anicroche. C’est le lieu d’interpeller la Commission électorale indépendante à travailler dans la transparence et à tout mettre en œuvre pour ne pas prêter le flanc. Elle a d’autant plus intérêt à montrer un visage de neutralité qu’elle est longtemps restée dans le collimateur de l’opposition ivoirienne qui réclamait, sans démordre, sa refonte. Ce faisant, elle doit éviter à tout prix, d’être l’étincelle qui remettra le feu aux poudres. Car, au-delà de toutes ces rivalités politiques, le plus grand enjeu reste celui de la paix en Côte d’Ivoire. Ceci étant, on peut regretter que le front uni de l’opposition soit resté à mi-volonté dans son application sur le terrain ; toute chose qui aurait pu lui permettre de constituer, au sortir de ces élections, un véritable contrepouvoir au régime d’ADO. Car, sans préjuger des résultats, une éventuelle victoire écrasante du RHDP qui réduirait l’opposition ivoirienne à sa plus simple expression, ne servirait pas la cause d’une démocratie encore à la recherche de ses marques. En tout état de cause, le peuple ivoirien a déjà payé un lourd tribut et il est temps que la spirale des séries noires penne fin. C’est pourquoi ces législatives apparaissent comme un test grandeur nature de la volonté des acteurs politiques ivoiriens de jouer désormais balle à terre. Et l’on attend de voir dans quel sens ces élections vont redessiner la carte politique de la Côte d’Ivoire, en fonction des forces en présence.

« Le Pays »




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