L’Enquête du jeudi.Attestation de voyage Covid-19 : Des désagréments aux voyageurs

Dans l’optique de réduire au maximum la propagation de la Covid-19 sur toute l’étendue du territoire national ivoirien, le gouvernement a pris certaines mesures. Ainsi en ce qui concerne le transport aérien, le ministère des Transports impose à tout voyageur au départ, à l’arrivée et en transit dans le pays de se faire établir des documents administratifs. A savoir un formulaire de Déclaration de Déplacement par Voie Aérienne (DDVA) et une attestation Covid-19 négatif. Le problème qui se pose est que certains voyageurs se voient refouler à l’aéroport Félix Houphouët Boigny et ne peuvent alors pas prendre leur vol au motif que la validité de l’attestation Covid-19 qui a été établie pour leur voyage a expiré. La validité de la pièce susmentionnée varie d’un pays à un autre. Ainsi, selon un agent d’accueil de l’agence Air Burkina à l’aéroport international d’Abidjan, l’attestation Covid-19 de plus de 5 jours n’est pas acceptée pour les voyageurs qui veulent emprunter leur vol à destination de Ougadougou. En d’autres termes, si la date de son établissement excède les 5 jours, elle est immédiatement rejetée sans autre possibilité de recours. Dans ce cas de figure, le demandeur se voit obligé de reprendre le test s’il tient à prendre son vol. S’agissant des pays européens en général, à en croire une employée de l’Institut national d’hygiène publique (Inph) chargée du contrôle des pièces relatives aux voyages aériens, la validité en question est de 3 jours. Un délai plus court que celui du Burkina Faso.

Des fautes payées cash par les voyageurs

Mais, qu’est ce qui pourrait bien expliquer l’expiration de l’attestation Covid-19 de certains voyageurs ? A cette préoccupation un agent d’un centre de Covid-19, ayant requis l’anonymat, indique qu’il peut arriver que les tubes de prélèvements des tests se mélangent. Du coup, cette situation peut occasionner un retard dans la publication des résultats à cause du temps mis pour ramener les prélèvements, dont il s’agit à l’endroit où ils doivent être analysés. Une situation qui est préjudiciable aux demandeurs en instance de voyage. D’autant plus qu’elle rallonge de facto le temps pris pour les analyses de même que la date de publication des résultats. Selon cet infirmier c’est bien cela la cause principale, du retard mis pour la publication des résultats. Qui du coup explique ainsi, l’expiration de la validité de l’attestation Covid-19 de certains voyageurs. Ce qui occasionne, une situation déplorable. A savoir la contrainte pour le demandeur de reprendre le test s’il tient vraiment à voyager. Bien qu’il ne soit pas responsable de cette situation, il doit de nouveau sortir de sa poche, la somme de 50 000 Fcfa représentant les frais à débourser à cet effet. Et ce sera le même montant qu’il devra sortir chaque fois qu’il doit reprendre son test, si d’aventure l’attestation arrive à expiration, par la faute du centre de dépistage.

Selon notre interlocutrice de l’Inhp, le résultat du test Covid-19 est communiqué au pétitionnaire dans un délai de 48 heures au maximum. Il tire l’attestation sur le site https://attestationcovid.ci lorsque le test est négatif. Une fois à l’aéroport, dans l’optique de prendre son vol, l’authenticité de ce document imprimé, présenté par le voyageur fait l’objet d’une vérification sur des tablettes numériques par des agents de l’Inhp postés à l’aéroport. C’est leur accord qui autorise le voyageur à prendre son vol. Même si l’attestation présentée par le voyageur ne souffre d’aucune anomalie, le dernier mot leur revient. Car c’est en fonction du résultat qui s’affiche sur leurs tablettes qu’ils se prononcent. Et non à la simple vue de l’attestation que le voyageur leur présente.

Les demandes se font en ligne

L’obtention de la DDVA et le résultat du test PCR COVID-19 obéit à toute une procédure. Dans un premier temps, celui qui ambitionne de voyager doit remplir un formulaire disponible sur le site suivant :https://deplacement-aerien.gouv.cipour acquérir la DDVA. Il doit passer cette étape de préférence 7 jours avant son voyage. Après quoi, il paye la somme de 50 000 Fcfa en ligne pour la DDVA et le test PCR COVID-19 par l’un des canaux suivants : Orange Money, Moov Money, MTN Mobile Money, Visa, Mastercard, Yup, EcobankPay.

Muni du reçu de paiement des 50 000 Fcfa et de la DDVA, le futur voyageur peut alors se rendre dans un centre de Covid-19 pour le prélèvement. Par ce que, c’est sur présentation de ces deux documents que le prélèvement pour le voyage à l’international se fait. Mais entre-temps, il y a le volet de la réservation que le voyageur ne doit pas omettre. A ce sujet, l’agence Air Burkina de l’aéroport international d’Abidjan, l’une des plus sollicitées, actuellement, effectue les réservations à la veille du jour du prélèvement. Une fois l’étape de la réservation réglée, le demandeur peut aller tranquillement faire son test. En principe, le résultat du test PCR COVID-19 lui est communiqué dans un délai de 48 heures au maximum. Et lorsque le test est négatif, l’attestation est disponible en ligne sur le https://attestationcovid.ci.

Malheureusement, les dispositions susmentionnées ne cadrent pas toujours avec la réalité. En témoignent les révélations faites précédemment par cet infirmier d’un centre de Covid-19, sur la fréquence du mélange des tubes de prélèvement. Toute chose qui comme nous l’avions aussi déjà mentionné occasionne des retards dans la diffusion des résultats. Or, c’est sur la base de ce délai de 48 heures que le demandeur fait la réservation pour son voyage. Par conséquent, si le délai du résultat du test doit subir un décalage, il en sera de même pour la date du voyage. En clair, chaque fois que le résultat du test PCR Covid-19 d’un demandeur est communiqué au-delà des 48 heures, il se verra dans l’obligation de le reprendre. Ce qui signifie qu’il doit dépenser la somme de 50 000 Fcfa à nouveau. C’est à ce niveau que le processus coince véritablement. Une façon de procéder qui fonctionne comme un véritable piège, dans lequel sont déjà tombées plusieurs personnes, qui n’ont pas souventes fois manqué de crier à l’injustice, voire à l’escroquerie. Et c’est bien cette situation qui offrirait selon plusieurs dires, l’opportunité aux agents chargés de vérifier la validité des attestations sur leurs tablettes, d’exiger des dessous de table, aux voyageurs. Précisément ceux qui ne voudraient pas attendre davantage, en reportant la date de leur voyage. Une pratique moult fois décriée à travers les réseaux sociaux. Mais dont, personne ne s’est encore décidée à porter témoignage de vive voix.

Junior Jeremy