Le jeu électoral pour l’accès à la chambre basse du parlement ivoirien, est ouvert depuis samedi. Des luttes acharnées en perspectives se dessinent dans certaines localités. Et ce au regard même du profil et du charisme des candidats qui sont aux prises dans ces circonscriptions. C’est tout dire sur l’atmosphère qui va régner dans ces localités. Elle sera certainement faite d’intenses animations ici et là, assorties de grandes démonstrations de force, en vue de persuader et de convaincre le maximum d’électeurs, à leurs accorder leurs suffrages. Légitime tout cela, tant qu’il s’agit de le faire sainement. En demeurant dans les limites de la décence morale. Toute chose que recommande naturellement le bon sens, pour garantir des joutes électorales apaisées. En effet, point n’est besoin de retomber dans les travers qui ont conduit le pays dans un climat sociétal tendu, violent, dont nous avons tous bien mauvaise souvenance.
Autant dire que tous les coups ne sont pas permis. Autrement dit, il est absolument indispensable que chacun des candidats s’emploie à observer le code de bonne conduite élaboré en la matière et qui est disponible depuis 2020. Tout au long de cette campagne électorale, il serait convenant que quotidiennement, sinon le plus régulièrement possible, soit rappelé à l’attention de chaque prétendant au titre de député, l’article 4 et 5 dudit code, avant l’entame même des meetings et autres rencontres animées, qu’il aura avec les populations. Donc les électeurs potentiels. Ces articles stipulent entre autres engagements, que les candidats adhèrent aux principes de la non-violence et condamnent fermement la violence sous toutes ses formes : intimidations, vandalisme, voies de fait, désordre public… Mieux, qu’ils devront faire preuve de retenue dans leurs discours ou écrits, dans leurs attitudes et comportements, tout en respectant les opinions contraires aux leurs. En outre ils devront s’employer à faire en sorte que leurs militants et autres supporters en face autant. ET surtout s’abstiennent de proférer des propos injurieux aux camps adverses. Des discours ou simples paroles également susceptibles de porter atteinte à la sécurité, à la dignité, la vie privée, ainsi qu’à l’intégrité morale de toute autre personne ; de même qu’aux biens publics et privés. Et tout cela, par l’entremise des réseaux sociaux surtout.
Aucun de ces 1587 candidats ne doit pouvoir prétendre ignorer l’existence de ce Code de bonne conduite. L’affirmer serait tout simplement faire preuve de mauvaise foi. Tout est donc une question d’engagement sincère et de volonté manifeste à l’appliquer, le respecter et surtout à le faire observer par leurs sympathisants et supporters. Ce qui exige quotidiennement du candidat, d’être pour les uns et les autres, en termes d’attitude et de comportement, le modèle ou le bel exemple qui soit. Et dans la même veine, il devra attirer l’attention de son équipe de campagne là-dessus, au cours des séances de débriefings quotidiens. De sorte que celle-ci se charge à son tour de relayer auprès des acquis à la cause du candidat, ces principes de bonne conduite, en période électorale. Principes indispensables pour réussir des élections législatives apaisées.
Il appartient aussi aux Force de l’ordre déployés sur le terrain, de se montrer assez vigilants sur les attitudes, ainsi que les faits et gestes de ceux qui composent l’auditoire des candidats, lors des meetings. Pour ainsi empêcher les actes de sabotage. Comme celui qui leur a certainement échappé dimanche dernier à Adjamé Williamsville. Et qui a consisté, pour des individus mal intentionnés et surtout ignorant tout de la pratique démocratique, à lancer des projectiles et du gaz asphyxiant, contre les candidats du Rhdp, à l’ouverture de leur campagne. Faisant de nombreux blessés dont un cas grave. De la violence, au demeurant condamnable, ignoble qui n’a rien d’intelligent ou même d’astucieux.
Moussa Ben Touré