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Reportage (3)- Bitumage Biankouma-Sipilou : les engins ont disparu après la cérémonie de lancement, il y a huit mois

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Sipilou, dans le département de Biankouma, à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, passe aujourd’hui du statut d’un bourg à une ville presque moderne, avec la construction d’une station d’essence, d’une pharmacie, d’une inspection de l’enseignement primaire, d’un lycée moderne, d’une brigade de gendarmerie, d’un commissariat de police mixte…. Persistent une pénurie régulière en eau potable de novembre à mars, chaque année, le délestage du courant électrique, l’impossibilité d’écouter de façon continue la radio nationale, mais et surtout la difficulté à relier aisément Biankouma, à cause de l’état quasi impraticable de cette route internationale longue de 70 km.

« Le problème majeur des populations de Sipilou, c’est la route. Elle constitue 90 % des problèmes. Pendant la saison des pluies, Sipilou reste coupée des autres villes de la Côte d’ivoire », fait observer Diomandé Kévin, habitant de Sipilou. Pour cette raison, transporteurs, paysans, bref tout Sipilou a accueilli avec enthousiasme, le 6 juin 2020, la cérémonie de lancement des travaux de bitumage de la route qui relie Sipilou à Biankouma, présidée par Amédée Kouakou, ministre chargé des infrastructures et de l’entretien routier. Les travaux incluront 4 km de bitume pour le revêtement des artères principales de la commune.


Désenclaver pour relancer l’économie de la région


Une opération de bitumage qui, selon les différentes personnes rencontrées à Sipilou favoriserait à coup sûr le désenclavement de la région et la relance de l’économie du département, à travers le transport des voyageurs et l’écoulement des produits agricoles, notamment le café et le cacao, le riz, le maïs et la banane (plantain et douce). Il y a quelques mois, les statistiques de la Gendarmerie indiquaient que ce sont en moyenne 600 voyageurs en provenance de la Guinée qui transitent par mois par Sipilou. Des voyageurs généralement en partance pour les villes de l’intérieur de la Côte d’Ivoire, puis Abidjan et San-Pedro pour des raisons commerciales.

De juin 2020 à janvier 2021, plus de huit mois se sont écoulés et les travaux n’ont toujours pas encore débuté. Une situation qui préoccupe les populations. « Pendant plusieurs années, nous rêvions du bitumage de la route qui relie Biankouma à Sipilou. L’annonce du ministre des chargé des infrastructures de l’entretien routier a réjoui plus d’un à Sipilou. Seulement, le temps que met la concrétisation de cette annonce nous fait peur et nous inquiète » a fait observer Diomandé Guée Pou, un autre habitant de Sipilou. Béko Diomandé Édouard, chef de village de Sipilou conclut : « Après la cérémonie de lancement des travaux de bitumage de la route menant à Biankouma, nous sommes persuadés que l’opération est une réalité. Mais, où nous sommes inquiets, c’est que les engins arrivés dans le courant du mois d’octobre pour le début des travaux ont aujourd’hui disparu. Malgré tout, nous sommes confiants, car, lorsque le président Alassane Ouattara promet, il réalise toujours ».


70 % d’élèves sans acte de naissance


Devenu département, Sipilou a désormais une inspection de l’enseignement préscolaire et primaire. Une inspection de l’enseignement primaire qui a enregistré au titre de l’année scolaire 2020-2021, 8 000 élèves répartis dans 37 écoles primaires dont trois du privé. 152 instituteurs y qui dispensent des cours. Fait inquiétant : sur les 833 écoliers issus des classes de CM2 (cours moyen 2ème année), 300 ne disposent pas d’extrait d'acte de naissance, selon les statistiques du service des examens et concours. On estime par ailleurs à 70 % la proportion d’élèves ne disposant pas d'acte de naissance dans l’inspection de l’enseignement primaire de Sipilou. Torna Yeo, l’inspecteur de l’enseignement préscolaire et primaire indique en outre que 80 % des établissements scolaires à Sipilou sont construits en matériaux provisoires. Situation qui rend difficile l’apprentissage pendant la saison des pluies. Insuffisance de tables bancs, de craie, de matériels d’équipements pour la nouvelle administration sont les difficultés auxquelles fait face l'IEPP de Sipilou. « Sans école, il n’y a pas de développement. L’école est le premier outil de développement d’une région. J’invite la population de Sipilou à s'approprier l’école en s'y investissant » a dit Torna Yeo.


Honoré Droh





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