Aujourd’hui, 27 janvier, le Ghana enterre l’un de ses illustres hommes d’Etat, l’ancien président, Jerry John Rawlings. Né le 22 juin 1947 à Accra, il a tiré sa révérence le 12 novembre 2020 à 73 ans, des suites de complications cardiaques. Son parcours politique, nonobstant les vives critiques pour non-respect des droits de l’Homme pendant sa croisade sans complaisance contre la corruption dans son pays, demeure à la fois atypique et exemplaire.
En rappel, Rawlings accède au pouvoir d’Etat en renversant un gouvernement militaire en 1979. Ensuite, il passe volontairement le relais à un dirigeant civil. Deux ans plus tard, insatisfait de la conduite catastrophique des affaires politiques et soucieux de la débâcle socio-économique dans laquelle sévissait la majorité des populations ghanéennes, il accède de nouveau au pouvoir par un second coup d’Etat qui lui permet d’opérer des changements profonds dans son pays, en y introduisant le multipartisme. Vainqueur aux élections de 1992, il se retire du pouvoir en 2001 après avoir effectué deux mandats. Grosso modo, on retiendra surtout de l’homme, outre son charisme et son leadership, le fait qu’il ait inauguré, par son extraordinaire carrière politique, une longue période de stabilité politique et de croissance économique dans son pays.
Au Burkina Faso, Rawlings force le respect et l’admiration de la majorité des populations. Aussi la jeunesse ne tarira-t-elle jamais d’éloges à son endroit, en raison, entre autres, de son amitié jadis légendaire avec Thomas Sankara. Qui, au Burkina Faso, refuserait aujourd’hui, de se mettre au garde-à-vous, face à la dépouille mortelle de ce père fondateur de la démocratie au Ghana ?
Les chefs d’Etat présents à l’inhumation de Rawlings doivent savoir tirer des leçons de l’histoire
Ainsi, un homme de la trempe de Rawlings ne saurait être inhumé à la va-vite, dans le sens de « vite enterré, vite oublié » ! On peut alors comprendre pourquoi les autorités de son pays ont pris la mesure de la situation afin de lui offrir une sépulture digne de ce qu’il fut et de ce qu’il continuera d’être pour les générations actuelles et futures.
En réalité, l’Afrique n’a pas toujours ainsi traité ses hommes politiques disparus, surtout ceux qui ont eu le malheur d’être des fossoyeurs de la démocratie. En RDC, par exemple, le pouvoir politique avait refusé le rapatriement de la dépouille mortelle de Mobutu, décédé en 1997 à Rabat, au Maroc. Même chose au Cameroun, en ce qui concerne le corps du prédécesseur de Paul Biya, Ahmadou Ahidjo, décédé en 1989 à Dakar, au Sénégal. Que dire de la dépouille d’Idi Amin Dada, qui n’a toujours pas rejoint l’Ouganda, après son décès en 2003 en Arabie Saoudite ?
Par voie de conséquence, les chefs d’Etat présents à l’inhumation de Rawlings doivent savoir tirer des leçons de l’histoire, s’ils veulent, à leur tour, mériter des honneurs sincères, lorsque le moment fatidique arrivera. Nous disons bien « honneurs sincères », car les obsèques de certains hommes politiques, ont quelques fois donné lieu à des larmes de crocodiles et à des discours hypocrites.
Reste maintenant à espérer que l’inhumation de Rawlings, ne sonne concomitamment le glas des idéaux qu’il a défendus !
Monique NARE
-
COMMENTAIRES
PLUS D'ARTICLES
-
Felix Tshisekedi réaffirme le rejet de négociations directes avec le M23
-
Sur la route de Damas
-
Côte d’Ivoire. Dominique Ouattara illumine Abidjan pour les fêtes de fin d’année
-
Côte d’Ivoire. 3 000 enfants couverts de cadeaux de Noël par Dominique Ouattara
-
Diplomatie : la Côte d’Ivoire établit des relations avec la Jamaïque et la Principauté d’Andorre
-
Finance et économie : les résultats obtenus par la Côte d’Ivoire sont solides selon le FMI
-
Côte d’Ivoire. Plus de 2milliards de fcfa seront investis pour retirer les enfants de la rue
-
Gabon. Le pouvoir absolu corrompra-t-il absolument Nguema ?
-
L’enquête du jeudi. Abidjan. Nids de poule et trous béants sur les voies bitumées : (2/2)- Ménagères et garagistes en partie responsables
-
Lutte contre les migrations : Les Occidentaux victimes de leurs propres turpitudes
-
L’enquête du jeudi. Abidjan. Nids de poule et trous béants sur les voies bitumées : (1/2)- Les usagers se sentent oubliés
-
Côte d’Ivoire . L’Inspection générale d’Etat note une nette amélioration de la gestion des deniers publics en 2023
-
Côte d’Ivoire. Un braquage déjoué à Treichville, l’un des deux malfrats abattu
-
Au Tribunal. Elle fait main basse sur les économies de sa copine
-
Côte d’Ivoire : Plus de 6000 boîtes d’huile de frein contrefaites saisies.
-
Un tribunal spécial pour juger Yahya Jammeh. : C’est bien, mais il y a urgence à aller vite !
-
3e Forum économique public-privé Japon-Afrique : Beugre Mambé présente le potentiel du continent africain aux investisseurs Japonais
-
Côte d’Ivoire . Les 198 premiers étudiants diplômés de l’Université Polytechnique de San-Pédro sont connus
-
Sortie de l’ombre de Paul Biya :Le coup de pouce de la CEMAC
-
Côte d’Ivoire. Cacaoculture : acquis et défis de la lutte contre le travail des enfants, de 2011 à 2024
-
66e Sommet ordinaire de la CEDEAO: Le Mali, le Burkina et le Niger quitteront l’organisation le 29 janvier 2025
-
Dominique Ouattara : 71 ans pour l'automisation des femmes et l'épanouissement des enfants
-
La tripartite RDC-Rwanda-Angola annulée: Comme on pouvait s’y attendre
-
Dominique Ouattara, un engagement fort !
-
Au Tribunal. Safi vole pour aider son copain
-
Côte d’ Ivoire. Une jeune femme prise en flagrant délit de cambriolage
-
Comment Bachar al-Assad a fui la Syrie?
-
Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara au Nigéria pour participer au 66 sommet ordinaire de la CEDEAO
-
World Policy Conférence Tiémoko Meyliet Koné parle des efforts déployés pour une croissance économique continue en Côte d’Ivoire
-
Le vrai bonheur…
-