Le dernier acte marquant la fin effective du processus électoral de la présidentielle d’octobre 2020, a eu lieu on s’en souvient le 14 décembre dernier. C’est dire que les plans que certains s’étaient échiner à faire sur la comète, pour compromettre à jamais cette élection avec Alassane Ouattara comme candidat du Rhdp, ont échoué. Pouvait-il en être autrement en réalité ? Vu la forte synergie des vibrations, des énergies, des pensées et prières que la majorité des Ivoiriens s’était résolument engagée à diriger contre l’axe du mal, qui avait commencé à sévir à l’encontre de ladite présidentielle.
A présent, l’on s’est remis à parler de réconciliation nationale. Mieux, un ministère a été pour la première fois dédié à la question. C’est tout dire sur l’absolue nécessité d’y parvenir une bonne fois pour toute. Pour autant, il est bienséant de se demander, de quelle réconciliation s’agit-il finalement ? Tant il est vrai que le savoir vivre ensemble, l’entente et la cohésion nationale qu’elle incarne, sont déjà une réalité quotidienne, qui sont peut-être différemment vécues à différents niveaux de la société ivoirienne. Ce qui expliquerait à certains égards, qu’on continue d’en parler avec plus ou moins de verve. Sinon, existe-t-il véritablement un besoin de réconciliation entre les Ivoiriens qui, ont sans accrocs majeurs vécu ces dix dernières années en harmonie, après les affres de la crise postélectorale de 2010 ? Tandis que certains avaient imaginé et même prédit des représailles de toute nature, aux portées jamais égalées auparavant, une fois que le régime actuel aurait accédé au pouvoir. Des élucubrations de tout genre, qui ont juste eu pour effet de pousser des esprits à se calfeutrer pendant quelques temps ailleurs que dans leurs communes ou quartiers d’Abidjan, à défaut de demeurer réfugiés à l’étranger. Et ce, tout en se reprochant une culpabilité certaine de crimes, dégâts et autres actes condamnables commis.
Ainsi donc, en dehors de la légitime existence des clivages politiques et des convictions inhérentes au choix de tel ou tel leader politiques, qui demeurent réels et entretenus, l’on ne saurait véritablement parler d’une forme de désunion ou de division permanente, prête à subir ou à susciter toute espèce d’explosion de la Côte d’Ivoire. Alors donc, de quelle réconciliation est-il réellement question ? Très certainement de celles des acteurs politiques eux-mêmes qui, ont la récurrente magie de pouvoir se mésentendre tous les dix ans. Entrainant malheureusement à chaque fois dans leur honteuse besogne, des esprits malléables au sein de la population, se réclamant de leur bord. C’est pour ces politiques qu’il faut parler de réconciliation. Laquelle ne sera effective et surtout durable que lorsqu’ils voudront bien s’engager à faire la politique autrement. En s’abstenant surtout d’opposer, de diviser les populations, au nom d’idéaux irréalistes, mensongers et égoïstes, servant plutôt leurs seules déterminations à accéder au pouvoir. Au lieu d’user de la simple persuasion mais combien utile et efficace, en vue de convaincre les populations à accepter les projets de société qu’ils sont sensés leurs proposer. Et cela sans vouloir susciter non plus des influences, par la provocation de conflits communautaires.
On le voit, pour le gestionnaire du tout nouveau ministère de la réconciliation nationale, il ne s’agira pas de se limiter à l’organisation de cérémonies ici et là au sein des communautés, en criant à tout venant la « réconciliation nationale ». Comme pour inoculer dans les subconscients, toute la quintessence du concept, qui est en réalité déjà chose acquise. Tout comme il ne suffira point de faire revenir au pays les leaders du Fpi retenus par la Cour pénale internationale, pour se convaincre d’avoir pleinement accompli sa mission. Non, car l’important, l’essentiel voire l’indispensable, seront à chercher ailleurs. Ils résideront dans la noble action et l’absolue nécessité de réussir à conduire la classe politique ivoirienne, dans toutes ses composantes à véritablement changer de mentalité. A s’abstenir d’instrumentaliser les populations, sous l’effet de fallacieux prétextes et arguments qui soient toujours de nature à mettre le feu aux poudres. Bref, à faire la politique autrement.
Moussa Ben Touré