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Politique

Sortie de Soro sur la crise post-électorale en RCI: Le chien ne change jamais sa façon de s’asseoir

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« Je demande à vous, soldats, sous-officiers, officiers supérieurs et officiers généraux de notre armée, de vous regarder dans le miroir de vôtre âme et de votre conscience et d’agir pour stopper les tueries, pour préserver notre pays de pogroms, pour préserver la paix et la concorde. Agir pour redonner à notre Constitution, ses lettres de noblesse ». Tels sont les propos de l’exilé de France, Guillaume Soro, sur la crise post-électorale suite à la réélection annoncée du président Alassane Dramane Ouattara (ADO) par la Commission électorale, au moment où les leaders de l’opposition restés au pays, ont maille à partir avec les autorités suite à la création d’un Conseil national de transition en signe de non reconnaissance de l’ancien-nouveau pouvoir de l’enfant de Kong. Pour les autorités d’Abidjan qui affirment qu’«une procédure à son encontre a lieu en Côte d’Ivoire au sujet de ses velléités de déstabilisation », « Guillaume Soro est dans une logique de coup d’Etat, depuis d’ailleurs plusieurs années ». Soit dit en passant, l’on se demande comment on peut tenir de tels propos et continuer à bénéficier de l’asile politique, quel que soit son pays d’accueil.

Ni les costumes-cravates, ni les boubous gominés n’ont pu lui faire oublier ses vieux réflexes d’ancien maquisard

Quoi qu’il en soit, au-delà de la surprise, ces propos de l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, en disgrâce avec le pouvoir, ont choqué plus d’un. Non seulement par le tranchant de la sortie, mais aussi par les violences qui pourrait en découler. Ce, au moment où la tension est loin d’être retombée suite au contentieux électoral (refonte de la CENI et dissolution du Conseil constitutionnel exigées par l’Opposition) qui tient le pays en haleine depuis plusieurs mois ; contentieux aggravé par le vote du 31 octobre dernier. Dans un tel contexte où la communauté internationale, à travers la CEDEAO, l’Union africaine, l’Union européenne, appelle au dialogue et à la retenue, de tels propos susceptibles de jeter de l’huile sur le feu déjà incandescent, sont simplement déplorables. Non seulement ils ne sont pas dignes d’une personnalité d’un tel rang qui se dit attachée aux valeurs de la République, mais au-delà, ils ne servent pas l’homme. Pire, ces propos tendent à le révéler sous sa mauvaise facette. Car, comme dit un adage africain, « le chien ne change jamais sa façon de s’asseoir ». Et dans le cas de Guillaume Soro, tout porte à croire qu’après la rébellion, ni les costumes-cravates, ni les boubous gominés du perchoir, encore moins de la Primature, n’ont pu lui faire oublier ses vieux réflexes d’ancien maquisard. En clair, Guillaume Soro est un chef rebelle et tout porte à croire qu’il le restera à jamais. En atteste cet appel, sans ambigüité, « à agir », lancé aux forces de défense et de sécurité, qui ressemble fort à un appel du pied à la soldatesque pour siffler la fin de la récréation. De ce point de vue, l’on est fondé à croire que si l’ex-Secrétaire général du MPCI (Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire) avait été en Côte d’Ivoire, il aurait travaillé à instrumentaliser l’armée.

Bogota ne pouvait pas donner meilleure verge pour se faire flageller

Ce d’autant que son rôle dans l’affaire des caches d’armes et celle des mutineries diverses qui ont secoué l’armée ivoirienne au moment où il se disait que ses relations n’étaient plus au beau fixe avec le président ADO, reste encore flou. C’est dire si Bogota, qui a déjà du mal à se défaire de son passé de chef rebelle et qui a été, soit dit en passant, accusé d’être impliqué dans le putsch manqué de 2015 du Général Diendéré contre la Transition burkinabè, et de tentative de déstabilisation dans son propre pays, ne pouvait pas donner meilleure verge pour se faire flageller. En tout cas, il ne pouvait pas donner meilleur argument aux autorités ivoiriennes pour se faire accuser d’être « dans une logique de sédition ». Cela dit, son appel « à agir » sera-t-il entendu par la Grande muette ivoirienne ? On attend de voir. Quoi qu’il en soit, c’est peu de dire que cet appel pourrait avoir des conséquences sur la cohésion de l’Armée. Mais aussi, il expose les chefs militaires supposés compter encore parmi les fidèles de Bogota. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de cela. Surtout au moment où tout le monde s’active à éteindre l’incendie du troisième mandat d’ADO, y compris son plus farouche adversaire, l’ex-président Laurent Gbagbo qui, sans renier le combat de l’opposition, appelle plutôt au dialogue et à la négociation, pour sortir le pays de l’impasse.

« Le Pays »




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