Même si le président Donald Trump a revendiqué la victoire au cours de la nuit, le décompte des votes n’est toujours pas complété dans certains États qui devraient déterminer l’issue de la course à la Maison-Blanche.
Pennsylvanie
Dans cet État convoité jusqu’à la toute fin de la campagne par Donald Trump et Joe Biden, rien n’était joué. Et pour cause. Pour savoir qui obtiendra les 20 grands électeurs de la Pennsylvanie, il faudra attendre que le dépouillement, qui reprend à 9 h mercredi matin, soit complété. Or, cela pourrait attendre jusqu’à vendredi, ont indiqué les autorités de l’État.
Au cours de la soirée électorale, Donald Trump a certes obtenu une avance avoisinant les 700 000 votes sur son adversaire, mais pas moins de 2,4 millions de votes par la poste (habituellement favorables aux démocrates) sont toujours à comptabiliser. Sans oublier que les bulletins transmis par la poste peuvent toujours être reçus jusqu’à vendredi, à condition d’avoir été envoyés au plus tard le jour de l’élection.
Il faut savoir qu’en Pennsylvanie, le dépouillement ne peut commencer que le jour du vote, y compris pour les bulletins par correspondance. Les résultats finaux seront donc connus probablement à la fin de la semaine. Mais Donald Trump a déjà évoqué dans la nuit de mercredi une contestation des résultats, en critiquant sans détour la « fraude » du vote par la poste. En 2016, le président sortant avait eu le meilleur avec à peine 44 000 voix d’avance sur Hillary Clinton.
Michigan
Avec ses 16 grands électeurs, cet État du nord des États-Unis a voté en faveur de Donald Trump en 2016, après avoir penché pour Barack Obama au cours des deux élections présidentielles précédentes. Mais la victoire républicaine avait été mince il y a quatre ans, avec un avantage d’à peine 10 704 votes.
Si les sondages prédisaient une victoire démocrate cette année, le président sortant était en avance d’environ sept points de pourcentage au moment d’écrire ces lignes. Toutefois, plus de 3,26 millions de votes par anticipation et par la poste ont été enregistrés cette année, en très forte hausse par rapport à l’élection précédente. Et ce vote, qui n’avait pas encore été complètement dépouillé dans la nuit de mardi à mercredi, est généralement nettement plus favorable aux démocrates. La secrétaire d’État du Michigan, Jocelyn Benson, a prévenu mardi en fin de soirée que l’ensemble des votes seront dépouillés seulement d’ici mercredi soir.
Géorgie
L’État voisin de la Floride, avec ses 16 grands électeurs, laissait entrevoir un résultat relativement serré entre démocrates et républicains, même si Donald Trump maintenait toujours une avance d’environ 100 000 votes tôt mercredi matin.
Certes, ces chiffres tiennent compte de la majorité des votes exprimés par les électeurs de l’État, puisque les bulletins transmis par la poste et les votes par anticipation ont été en bonne partie comptabilisés. Mais un bris de tuyau dans une salle de décompte de bulletins de votes a reporté au moins à mercredi le dépouillement de votes postaux de la région d’Atlanta, une ville généralement plus favorable aux démocrates.
Joe Biden, qui a affirmé dans la nuit de mercredi qu’il était toujours « dans la course » pour remporter cet État, espère y obtenir une première victoire démocrate depuis 1992. En 2016, Donald Trump l’avait emporté avec 51,3 % des voix, contre 45,6 % pour Hillary Clinton.
Wisconsin
En 2016, les 10 grands électeurs du Wisconsin avaient été acquis aux républicains par à peine 22 748 voix. Donald Trump avait alors obtenu 47,2 % des votes, contre 46,5 % pour Hillary Clinton. Cette fois, M. Trump et son adversaire Joe Biden se sont échangé la position de tête au cours de la nuit et tôt en matinée. Au moment de publier ces lignes, le candidat démocrate affichait une légère avance d’environ 10 000 votes sur son adversaire.
Preuve de l’importance de cet État pour le président sortant, le Wisconsin a fait partie du blitz de fin de campagne pour Donald Trump, qui espérait faire mentir les sondages qui accordaient une avance de 8,4 points à Joe Biden, à la veille de l’élection de mardi.
Alexandre Shields