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Politique

L’Enquête du jeudi/ Campagne Présidentielle ivoirienne :Entre la peur et l’assurance d’un scrutin apaisé

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Les Ivoiriens se rendront aux urnes le samedi 31 octobre 2020 pour élire celui qui va présider aux destinées de leur pays pour les 5 prochaines années. Le contexte de l’organisation de cette élection est totalement différent de celui de 2015. En ce sens que la plupart des leaders des partis politiques de l’opposition protestent énergiquement et se liguent contre un autre mandat du candidat du Rhdp, qui n’est autre que Alassane Ouattara. Avec à leur tête Henri Konan Bédié, le principal allié de Alassane Ouattara au sein de l’alliance des Houphouetistes. Lequel a entre-temps quitté le Rhdp pour faire cavalier seul avec sa famille politique d’origine qu’est le Pdci. Une situation qui n’est pas sans conséquence sur le déroulement de la campagne précédant le scrutin présidentiel du 31 octobre.

Insipide et émaillée de violence extrême

Assurément pour certaines personnes, la campagne pour l’élection présidentielle d’octobre 2020 n’est pas aussi intéressante que plusieurs déjà vécues. Telles que celle de 2010. En témoignent, les propos de Konandri Anthelme, livreur de marchandises à moto. « On ne sent rien comme ce fut le cas en 2010. La campagne n’est pas aussi exaltante, excitante et chaude comme en 2010. En vérité, cette campagne ne concerne que quelques militants et des proches des candidats, sinon on ne sent absolument rien. C’est comme s’il ne se passait rien en réalité ». Donnant une explication à cet état de fait, Akichi Attomin, écrivain, soutient sans ambages que : « la campagne est timide à cause de la situation politique tendue ». Ces tensions, renchérit Dodo Elisée, élève en classe de terminale, se manifestent par des agressions et des tirs d’armes à feu dans des localités du pays, dont se fait l’écho certains médias. Ces manifestations, de l’avis de cet élève, sont les conséquences de cette situation de tension qui prévaut pendant la campagne à l’approche de l’élection présidentielle. Samuel Gnahoré, élève en classe de première, poursuit pour dire que ce sont ces tensions qui créent la psychose au sein des populations. Et qui expliquent ces déplacements massifs d’Abidjan vers des localités de l’intérieur du pays, constatés ces derniers temps.

Ibrahim Bamba, menuisier et Doumbia Adama commerçant, ont une autre perception de la chose. Pour ces derniers, la campagne se vit et se déroule plutôt bien.

De son côté, Angenor Mana, élève en classe de première D, se demande plutôt comment expliquer que pour la campagne d’une même élection, des ivoiriens aient peur et d’autres pas. « C’est inconcevable. Il y a quelque chose qui ne va pas. Il ne faut pas se voiler la face les gens se regardent en chien de faïence, c’est bien dommage ».

Bamba Sékou, éducateur et Adama Keïta, professeur d’histoire géographie réagissent pour dire que la campagne se déroule dans la tranquillité. Pour eux, « ce sont les leaders de partis politiques de l’opposition, qui ne veulent pas la paix dans ce pays, qui sont entrain de semer la zizanie et créer la psychose dans l’esprit des gens ».

Il n’y a pas que la campagne électorale qui paye le lourd tribut de cette triste réalité. L’élection pourrait aussi en pâtir


Des électeurs décident de ne pas voter

Alors que les militants et les sympathisants de Alassane Ouattara et Konan Kouadio Bertin dit KKB, les deux candidats qui battent campagne pour l’élection, attendent impatiemment le samedi 31 octobre pour aller accomplir leur devoir civique, certains électeurs ont décidé de ne pas prendre part au vote. Sont au nombre de ceux-là, Konandri Anthelme Akichi Attomin. Ils expliquent leur attitude par l’absence de leur candidat sur la liste de ceux qui ont été retenus pour ce scrutin. Koné Salifou, mécanicien de son état dans une société de la place, a fait le même choix. Sauf qu’il avance un autre argument. « Je crains que la sécurité ne soit pas totalement garantie. Il peut y avoir des agressions, des actes de violences notamment. En cas, de violence, ce n’est pas sûr que les Forces de défense et de sécurité (FDS) puissent sécuriser totalement les sites où elles seront déployées. L’atmosphère est tendue. Je préfère rester chez moi pour éviter de m’exposer à de probables agressions ou des actes de vandalisme », martèle le mécanicien. Sur la même lancée, Konandri Anthelme, se dit surtout inquiet, « par ce qu’ il y a déjà une crise avant même l’élection, alors qu’en 2010, la crise est survenue après le 2eme tour du scrutin. Mais actuellement, la crise est déjà manifeste. Cela laisse augurer que l’après crise risque d’être plus grave. Moi je me confie à Dieu pour qu’il protège ma famille, mes parents et moi. C’est sur lui seul qu’on peut compter au regard de la situation qui prévaut ».

Il y a tout même de nombreuses personnes qui ont décidé de voter comme Bamba Sékou. Pour lui, il n’y a que le vote qui puisse permettre de départager les opposants et le candidat du Rhdp, et non les appels à des actes de violences. Doumbia Adama commerçant, reste lui convaincu que l’élection sera sécurisée. « Je n’ai pas peur. J’ai confiance au gouvernement et je sais qu’il va assurer la sécurité des électeurs le jour du scrutin. S’il a assuré la sécurité des habitants du pays pendant près de 10 ans, ce n’est pas la sécurisation du scrutin d’un jour qu’il ne peut pas gérer ». Il souhaite même que les résultats de l’élection soient communiqués le plus tôt possible. A savoir entre le dimanche 1er novembre 2020 ou au plus tard le lundi 2 novembre. Afin que les gens reprennent tranquillement leurs activités, et que la vie reprenne son cours normal au plus vite.


Jeremy Junior





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