La CEDEAO a en effet levé les sanctions qui frappaient leurs pays depuis le coup d’Etat du 18 août dernier et affectaient durement les populations et une économie déjà malmenée par la crise sécuritaire et la pandémie du coronavirus.
Rappelons que, dès le renversement du président Ibrahim Boubacar Kéïta, l’organisation sous-régionale ouest-africaine avait décidé de la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que de l’arrêt de tous les flux et transactions commerciaux, économiques et financiers entre ses Etats membres et le Mali.
Les putschistes et une bonne partie de l’opinion publique nationale avaient beau supplier les chefs d’Etat de desserrer l’étau, ces derniers n’entendaient pas revenir sur leur décision tant que les différents protagonistes de la scène politique, notamment la junte militaire, ne donneraient pas de gages de bonne volonté.
Il faut dire que le Conseil national du salut du peuple (CNSP) rusait avec la communauté ouest-africaine en volant d’entourloupe en entourloupe, faisant dans le dilatoire comme s’il n’était pas disposé à mettre en route une transition strictement civile, comme l’exigeait la CEDEAO.
Mais quand bien même le choix du colonel-major à la retraite Bah N’Daw pour présider la Transition posait franchement problème, Nana Akufo-Addo et ses homologues avaient avalé la couleuvre kaki tout en exigeant que le Premier ministre soit « strictement civil ».
Ordre reçu cette fois 5/5 par la soldatesque et dûment exécuté avec la désignation de Moctar Ouane comme nouveau chef de gouvernement.
Mais restaient la modification de la Charte de la Transition qui donnait trop de pouvoirs au chef de la junte, Assimi Goïta, vice-président, ainsi que la formation d’un gouvernement dont la composition a été rendue publique lundi dernier.
C’est au regard de toutes ces avancées, significatives, que la CEDEAO a levé le blocus de Bamako, même si certaines de ces exigences ne sont toujours pas remplies :
ainsi de la dissolution du CNSP et de la libération de toutes les autorités civiles et militaires arrêtées suite au putsch.
Il est vrai que la CEDEAO devait elle aussi être gênée aux entournures, puisqu’elle avait l’obligation de rester ferme sans donner l’impression de faire dans l’irrédentisme diplomatique.
De ce point de vue, les chefs d’Etat, notamment les partisans de la ligne dure, comme l’Ivoirien, Alassane Ouattara, et le Guinéen, Alpha Condé, peuvent eux aussi pousser un ouf de soulagement. C’est qu’ils sortent de cette situation sans trop de casse, surtout qu’ils avaient contre eux la majorité de leurs opinions nationales pour qui l’organisation communautaire n’est rien d’autre qu’un syndicat qui, comme tel, défend les intérêts matériels et moraux de ses membres.
Mais par-dessus tout, ce doit être Assimi Goïta et ses frères d’armes qui se sentent soulagés puisqu’ils seront néanmoins parvenus à sortir de ce bras de fer sans trop perdre la face.
Pour autant, ils auraient tort de prendre cette levée des sanctions comme un chèque en blanc qui leur permettrait de faire à peu près tout et n’importe quoi durant les dix-huit mois de la période transitoire.
C’est dire que la CEDEAO ne doit pas baisser la garde. Elle doit continuer de surveiller les militaires maliens comme le lait sur le feu. Tout comme le fera sans doute le Mouvement du 5-Juin qui a même tiré les marrons du feu et qui, de ce fait, ne manquera pas de marquer les putschistes à la vareuse.
Alain Saint Robespierre
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