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Internationale

Insultes et chaos marquent le premier duel Trump-Biden

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Des insultes, des attaques personnelles, des interruptions, des rappels à l’ordre du président Donald Trump par le modérateur : ceux qui s’attendaient à un débat chaotique ont été servis lors de la première de trois joutes oratoires prévues entre les deux candidats à la présidence, mardi.

Dans une année marquée entre autres par une pandémie qui a tué plus de 205 000 Américains et fait perdre leur emploi à des millions d'autres, par des manifestations contre la brutalité policière et la justice raciale de grande ampleur et par un décès venu modifier l'équilibre de la Cour suprême, les thèmes sur lesquels débattre ne manquaient pas.

Les échanges entre les deux septuagénaires s'annonçaient musclés, mais l'intensité de l'exercice, sans pause, le mépris qu'affichaient ouvertement les deux adversaires ainsi que les interruptions constantes de Donald Trump ont largement éclipsé les enjeux.

“Accident de train”, “désastre total”, “honte”, “merdier”, “pire débat présidentiel de l'histoire américaine” : le verdict de commentateurs de plusieurs médias à l'issue du débat de 90 minutes qui se déroulait à Cleveland, en Ohio, à 34 jours de l'élection du 3 novembre, était sans appel.

“Je suis le modérateur de ce débat et j'aimerais que vous me laissiez poser mes questions”, a averti Chris Wallace, avant même la 15e minute du débat, à un Donald Trump qui contestait les questions. “Je suis en train de débattre avec vous, mais c'est correct, je ne suis pas surpris”, a lancé le candidat républicain.

Un plaidoyer resté vain. “Monsieur le président, s'il vous plaît, arrêtez”, “Monsieur le président, laissez-le terminer”, “Monsieur le président, pouvez-vous le laisser finir?” : dépassé et souvent exaspéré, le chef d'antenne de Fox News n'a pas réussi à maintenir l'ordre sur la scène, intervenant à répétition pour que celui-ci laisse répondre son adversaire démocrate.

M. Wallace, qu'a souvent critiqué le président, s'était pourtant attiré des louanges pour son entrevue avec le président, dont il avait confronté plusieurs affirmations, en juillet dernier.

“Votre équipe a accepté les règles”, a rappelé Chris Walace vers la fin du débat, demandant au président s'il allait les suivre.

Le pays serait mieux servi si nous permettions aux deux personnes de parler avec moins d'interruptions. J'en appelle à vous, Monsieur [le président].

Chris Wallace, modérateur du débat

Les échanges ont aussi apporté leur lot d'insultes, Donald Trump ridiculisant par exemple la grandeur du masque que porte son rival en public ou encore la taille de ses rassemblements.

Au cours d'un échange pendant lequel Joe Biden disait que davantage d'Américains mourraient si le président n'agissait pas “plus intelligemment plus rapidement”, le président a contre-attaqué.

As-tu utilisé le mot "intelligent"? [...] N'utilise jamais le mot "intelligent" avec moi. Parce que tu sais quoi? Il n'y a rien d'intelligent chez toi.

L'ancien vice-président a lui aussi dérogé aux règles de la bienséance, qualifiant entre autres son opposant de “raciste” et de “chiot de Poutine” et lui demandant même d'“arrêter de japper”. “Il est difficile de placer un mot avec ce clown, je veux dire cette personne”, a-t-il laissé tomber, lui demandant même à deux reprises : “Vas-tu te taire?”

Il l'a aussi accusé d'être le “pire président de l'histoire des États-Unis”. “En 47 mois, j'en a fait plus que toi en 47 ans”, a répliqué Donald Trump.

Trump refuse de condamner le suprémacisme blanc

Au modérateur qui lui demandait s'il était prêt à condamner les suprémacistes blancs ainsi que les groupes d'extrême droite et à leur demander de se retirer des villes comme Kenosha et Portland pour ne pas ajouter à la violence, Donald Trump a répondu “Bien sûr”, l'appelant à nommer un groupe qu'il aimerait qu'il dénonce.

À la suggestion de Joe Biden, qui a évoqué spécifiquement les Proud Boys, un groupe d’hommes prônant la supériorité des Blancs, il a toutefois répondu : “Proud Boys, reculez et tenez-vous prêts”, rejetant la violence sur les groupes de gauche.

“Mais je vais vous dire, quelqu'un doit faire quelque chose à propos de l’Antifa et de la gauche parce que la droite n'est le problème”, a-t-il dit, présentant l’Antifa comme un groupe radical dangereux.

Son propre directeur du FBI [Christopher Wray], a indiqué que la menace venait des suprématistes blancs et que l’Antifa est une [idéologie], pas une organisation ou une milice, a souligné Joe Biden.

“Vous devez blaguer. Vous savez quoi, il a tort”, a rétorqué le président républicain.

L'enquête explosive du New York Times sur la situation fiscale de Donald Trump, publiée il y a deux jours, s'est aussi invitée dans le débat. Le quotidien a révélé que le républicain, seul candidat à la présidence à ne pas avoir rendues publiques ses déclarations de revenus en quatre décennies, n'avait versé au fisc que 750 dollars américains en 2016 et la même somme en 2017. Selon l'article du New York Times, il n'a en outre rien versé au cours de 10 des 15 années précédant son accession à la Maison-Blanche.

La Maison-Blanche a nié ces révélations.

Quelques heures avant le débat, Joe Biden a pour sa part rendu publiques ses déclarations de revenus de 2019. Lui et sa femme ont payé près de 300 000 $ d'impôts.

Accusant son rival de s'opposer à la loi et l'ordre, le président Trump a par ailleurs affirmé que l'élection de Joe Biden mènerait à l'élimination des banlieues.

Dénonçant le racisme systémique, Joe Biden s'est dit pour “la loi et l'ordre avec une justice qui traite les gens équitablement”.

Pandémie oblige, le débat s'est déroulé devant un auditoire restreint. La COVID-19 a d’ailleurs fourni aux deux rivaux un prétexte pour ne pas se serrer la main – ce qu'ils n'auraient pas assurément fait de toute façon.

À la traîne dans les intentions de vote, le président Trump devait à tout prix marquer des points auprès des électeurs hésitants à leur accorder leur appui.

Selon la moyenne des plus récents sondages compilés par le site FiveThirtyEight, le démocrate mène par 7 points dans les intentions de vote à l’échelle nationale, mais surtout dans les principaux États clés, même s'il jouit d'une courte avance dans certains d’entre eux.

Le camp Trump crie faussement à la tricherie

Le président Trump insiste depuis des mois sur le supposé “déclin cognitif” de Joe Biden qui le rend, affirme-t-il, inapte à devenir président.

Après avoir involontairement diminué les attentes envers l'ancien vice-président, la campagne de réélection de Donald Trump a passé les dernières semaines à l'accuser, sans preuves, de tricherie.

Depuis quelques semaines, Donald Trump affirme que son adversaire démocrate prend des drogues pour améliorer ses performances. Comme il l'avait fait avant son dernier duel avec Hillary Clinton, il a même réclamé que son adversaire et lui se soumettent à un test de dépistage avant le débat.

Pendant la journée, le camp Trump a de plus repris une théorie du complot circulant sur des sites de droite selon laquelle Joe Biden avait refusé une inspection auriculaire parce qu'il entendait recourir à une oreillette grâce à laquelle il se ferait souffler les réponses.

Au cours des derniers jours, le président Trump a déclaré que le débat serait “injuste”, affirmant, sur les ondes de la radio de Fox News, que Chris Wallace lui réserverait les questions les plus difficiles et poserait à son rival démocrate des questions plus faciles.

Sa campagne avait déjà prétendu que certains des modérateurs des débats étaient des “adversaires évidents du président Trump” qui agiraient pour Joe Biden comme des “coéquipiers” cherchant à l'aider à “excuser le programme radical de gauche” qu'il veut mettre en place.

Sophie-Hélène Lebeuf





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