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Economie

Économie : Comment l'Afrique de l'Ouest peut rebondir après la Covid-19

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La pandémie de la Covid-19 a déstabilisé l’économie des pays africains mais ceux-ci, particulièrement les pays de l’Afrique de l’Ouest, pourraient en tirer profit selon une étude consultée pour Lebanco.net.

Les pays ouest-africains ont subi de plein fouet la pandémie de la Covid-19 qui impose jusqu’à maintenant, la fermeture des frontières terrestres pour ne prendre que celles-là. La pandémie a surtout, à partir de mars 2020, engendré, par son choc, une déstabilisation des économies des pays. Mais il est possible pour les différents pays de cette sous-région d'adapter, leurs économies publiques.


Dans une publication du « Débat africain de l’intelligence économique » Dr Prince Israël Koya, chercheur en Sciences politiques à l’Université de Paris-Descartes, a produit une « Analyse critique des impacts socioéconomiques et politiques tangibles ou potentiels de la propagation du COVID-19 en Afrique de l’ouest ».


Après avoir présenté l’impact négatif de la pandémie et ses possibles répercussions sur les économies des pays ouest-africains, tant pour les ménages que pour les gouvernements, le chercheur met en lumière, les profits potentiels à tirer de cette maladie survenue, à partir de mars 2020 en Afrique, après la Chine et l’Europe.


« Il s’agit de la nécessité de réviser profondément les politiques publiques de santé, de redéfinir des politiques monétaire, budgétaire, et surtout commerciale fortement extraverties et déficitaires » soutient le chercheur, juriste et spécialiste des politiques publiques du développement.


« La propension des classes sociales supérieures ou de l’élite politique africaine à inexorablement et systématiquement se ruer vers les soins médicaux occidentaux beaucoup plus modernes a toujours oblitéré la prise de conscience sur la nécessité de se doter, en Afrique, d’infrastructures et de systèmes de santé publique opérants et viables. Heureusement ou malheureusement, tout dépend de la classe sociale à laquelle on appartient, la crise du Covid-19 mondialisée a entravé toute velléité d’expatriation africaine vers des services de santé extérieurs, notamment occidentaux, avec la fermeture des frontières et la saturation des hôpitaux occidentaux » constate Dr Prince Israël Koya.


Nombre de médecins pour 10 000 habitants


Aussi, estime-t-il que « Ainsi, cette crise a paradoxalement le mérite d’exposer les carences des systèmes publiques sanitaires africains et d’interpeller, par conséquent, les pouvoirs publics sur la nécessité d’y remédier. Les plans sanitaires d’urgence tels que annoncés par plusieurs pays en Afrique de l’ouest dont le Sénégal et la Côte d’Ivoire ne devraient pas être une finalité encore moins une politique circonstancielle. Mais ils doivent plutôt constituer des plans pionniers d’un vaste programme de modernisation des équipements et des infrastructures sanitaires, de formation qualitative et quantitative du personnel médical en période post-covid-19. Car la santé, intrinsèquement liée à la vie de l’humain, admet le principe préventif de l’action sur celui de la réaction » recommande le chercheur.


L' étude présente comme suit le nombre de médecins pour 10 000 habitants dans quelques pays ouest-africains :


Mali : 3

Guinée : 1

Togo : 3

Côte d’Ivoire : 6

Burkina-Faso :

Bénin : 8


"Dans ce contexte, cette crise du Covid-19 devra être perçue, autrement, comme un mal nécessaire à procéder à la remise niveau des infrastructures sanitaires existantes, à la modernisation de l’équipement des structures sanitaires publiques, à l’amélioration de la qualité de formation du personnel médical et à une disponibilité proportionnelle du personnel médical par rapport aux nombre d’habitants » fait-il savoir.


L’étude indique que « La crise du Covid offre l’opportunité de développer un vrai secteur industriel non seulement léger, mais aussi lourd et en phase avec la révolution technologique et numérique. Les initiatives nationales de professionnels de l’industrie et d’universitaires qui ont diligenté la fabrication locale de gels hydroalcooliques (cas des flacons de gels sortis des laboratoires de l’INPHB de Cote d’Ivoire) et les tentatives de la médecine africaine de trouver un phytomédicament au coronavirus (Apirivine au Bénin) sont à encourager. Toutefois, il faudra aller beaucoup plus loin et produire sur place des biens industriels et pharmaceutiques importés qui impactent négativement nos balances commerciales. Et pourquoi ne pas commencer déjà par concevoir des respirateurs et développer une vraie industrie médicale locale à la faveur de cette crise. De la même manière, pour assurer l’autosuffisance alimentaire, tous les pays ouest-africains, où le riz est aujourd’hui le premier produit alimentaire importé et apparaît de ce fait comme un bien d’utilité nationale, devront procéder à l’amélioration de la productivité agricole gage d’une production rizicole suffisante en particulier et de l’atteinte de la sécurité alimentaire en général » encourage l’étude.



Optimiser la rentabilité des matières premières


Dr Prince Israël Koya recommande aux gouvernements des pays ouest-africains, au sortir de cette crise sanitaire, « d’optimiser la rentabilité de l’exploitation et le commerce des matières premières minières et des hydrocarbures dans l’ouest-africain, il faudra penser à réviser les clauses d’exploitation anciennes le plus souvent fondées, soit sur la concession totale de l’exploitation des gisements aux firmes qui en retour s’acquittent de redevances fiscales, soit sur les accords de partage de la production nette entre firmes internationale et l’État. Mais, si nous souhaitons jouir pleinement des revenus issus de l’industrie extractive dite « maudite », il convient dans un avenir plus lointain de basculer plutôt vers des modèles d’accords de service de production qui prévoient le remboursement des frais d’exploration des firmes extractives qui, en revanche, n’auront aucun droit sur la production de l’État. Mais, arriver à ce système nécessite que les pays pétroliers d’Afrique de l’ouest comme le Ghana, le Nigeria, la Côte d’Ivoire et des pays aurifères comme le Mali et le Burkina-Faso s’équipent suffisamment, acquièrent la technologie d’exploitation et forment de manière compétitive leurs ingénieurs et techniciens de demain aujourd’hui. C’est la seule alternative » estime Prince Israël Koya.


Adam’s Régis Souaga





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