Rappel utile : la reprise du transport entre le grand Abidjan et les villes de l’intérieur de la Côte d’Ivoire, avait été marquée par une flambée des tarifs de transport. Une augmentation que les transporteurs avaient justifiée, par la compensation des pertes financières qu’occasionnait la réduction du nombre de passagers à transporter. Tel que l’exigent les mesures à eux imposées pour, réduire la chaine de transmission de la Covid 19.
Mais ce fut là, un argument que le ministère des transports va très vite réfuter. En effet, le premier responsable de ce département ministériel Amadou Koné, a produit un communiqué le 9 août 2020, demandant expressément aux transporteurs, de revenir aux tarifs pratiqués avant l’avènement de la Covid-19.
Un peu plus de 20 jours après la diffusion dudit communiqué, nous avons parcouru des gares routières pour savoir si les instructions de l’autorité de tutelle du transport en Côte d’Ivoire, avaient effectivement été mises en application ou pas.
Application globalement satisfaisante
Il ressort des visites effectuées dans les différentes gares, que l’application de la décision du ministre Amadou Koné, exigeant le retour aux anciens coûts de transport, est satisfaisante dans l’ensemble.
Les transporteurs ont consenti à retourner aux tarifs qu’ils avaient l’habitude d’appliquer avant l’apparition des premiers cas de Covid-19.
Les compagnies UTB, AVS, CTE, très sollicitées pour la desserte des villes de Bouaké, Yamoussoukro, Daloa, Tiébissou, Gagnoa, qui avaient procédé à des majorations ont fait machine arrière.
Ainsi, les frais de transport sont revenus à 6 100 Fcfa pour Abidjan-Bouaké, 5 000 Fcfa pour Abidjan-Tiebissou, 4 000 Fcfa pour Abidjan-Yamoussoukro, 3 000 Fcfa d’Abidjan à Toumodi etc.
Même son de cloche pour la SBTA qui, après avoir fixé le coût du trajet Abidjan-Agboville à 1 500 Fcfa suite à la levée de l’isolement du grand Abidjan, est revenu à 1 000 Fcfa pour les cars ordinaires et 1 200 Fcfa pour les cars climatisés.
La compagnie KS qui dessert Gagnoa à partir d’Abidjan, n’est pas restée en marge de l’appel du ministre Amadou Koné.
Le tarif est à nouveau de 3 000 Fcfa pour les cars non-climatisés et 3 500 Fcfa pour les climatisés.
S’agissant de ce l’on pourrait appeler les longues distances, les transporteurs ont aussi mis à exécution les instructions du ministre des Transports.
Ainsi, le prix de la distance Abidjan-Man à bord des cars de MT est fixé à 8 100 Fcfa.
MTK facture le coût de la ligne Abidjan-Korhogo à 8 000 Fcfa. Idem pour la compagnie UTS pour le même tronçon. Pour relier Abidjan à Tengrela, la même société de transport a fixé le coût à 12 000 Fcfa.
Bien que les transporteurs dans leur ensemble aient consenti à revenir aux anciens tarifs, d’autres parmi eux restent campés sur leur position. En ce sens qu’ils ont juste réduit de quelques francs, les nouveaux tarifs qu’ils avaient fixés après le déconfinement du grand Abidjan. Au lieu de revenir simplement aux anciens tarifs qui étaient en cours, avant la crise sanitaire
C’est le cas de la compagnie GTI. Qui, suite à la reprise du transport entre le grand Abidjan et les localités de l’intérieur du pays, a fixé le prix du trajet Abidjan-Odienné à 12 600 Fcfa contre 10 000 Fcfa auparavant.
Après l’appel du ministre à revenir aux anciens tarifs, le coût est revenu à 12 100 Fcfa contre 10 000 Fcfa.
Joint au téléphone, Sidibé Vassekou, l’un des responsables a expliqué que les compagnies qui appliquent 10 000 Fcfa pour le tronçon Abidjan-Odienné font de la concurrence déloyale. Car pour lui, le barème de l’Etat autorise à fixer le tarif à 16 000 Fcfa.
Notre interlocuteur ajoute qu’avant l’avènement de la Covid-19, les transporteurs de la ligne d’Odienné étaient en pourparlers pour trouver un tarif commun.
Finalement après la réouverture du trafic entre le grand Abidjan et l’intérieur du pays, ces transporteurs ont convenu de fixer le tarif à 12 600 Fcfa en attendant de trouver un coût que tous les acteurs de cette ligne devront appliquer.
La fixation des 12 600 Fcfa, à l’en croire, aurait été signalée au Haut Conseil du transport. Pour signifier qu’ils agissent dans la légalité.
En outre, Sidibé Vassekou souligne que le transporteur qui s’entête à pratiquer le tarif de 10 000 Fcfa entre Abidjan et Odienné, ne peut pas s’en sortir à bon compte. Il exerce à perte. Surtout s’il doit faire face à toutes les charges liées au transport.
En un mot soutient ce responsable de GTI « le tarif de 10 000 FCfa ne nous arrange pas ».
Les mesures barrières aux oubliettes !
La majorité pour ne pas dire pratiquement toutes les compagnies de transport où nous sommes passées, ont rejeté aux calendes grecques les mesures barrières édictées par le Conseil national de sécurité (CNS).
A la compagnie UTB à Adjamé, le lundi 31 août 2020 vers 12 heures 15 minutes, nous avons pu voir certains passagers monter sans cache-nez, à bord d’un car en partance pour l’arrière- pays.
Le convoyeur n’a pas non plus appliqué de gel désinfectant sur les mains des voyageurs, comme la plupart le faisaient, au cours des premiers jours de la reprise du trafic entre la capitale économique et le reste du pays.
Nous ferons la même constatation à la gare SBTA, située en face du siège de la Sicogi aux alentours de 11 heures 46 minutes.
Des passagers en partance pour Agboville, ont embarqué dans l’auto bus qui leur a été réservé, sans cache-nez pour la plupart et aussi sans l’application préalable du gel hydro-alcoolique, dans les mains.
Idem à la gare CTE Bouafle, Daloa, Zuénoula où nous étions le mardi 1er septembre 2020 vers 13 heures 30 minutes,
Du côté de la compagnie AVS à Adjamé, les choses semblaient d’emblées différentes. Mais dans la réalité, elles ne l’étaient guère, ainsi qu’on a pu s’en rendre compte plus tard..
Des seaux d’eau destinés au lavage des mains, étaient disposés dans la salle d’attente. D’autres avaient même été placés à proximité des guichets, mais les passagers, les ignoraient royalement à leur arrivée.
Il y a aussi des affiches placardées à plusieurs endroits de la salle d’attente, sur lesquelles il est mentionné le message suivant ‘’Port du masque obligatoire’’.
Mais quand vers 14 heures, un car a été mis en piste pour Bouaké, des passagers ont pris place à bord sans cache-nez. De même, le gel hydroalcoolique n’a pas été appliqué dans leurs mains par le convoyeur, qui semblait plutôt préoccupé par le contrôle des tickets, que le respect des mesures barrières.
A quoi servent finalement les messages invitant au port obligatoire du cache-nez et les seaux d’eau posés là ?
Jeremy Junior
Publié le :
5 septembre 2020Par:
Forestier de Lahou