Si d'aventure vous visitez la sous-préfecture de Biankouma, dans l'Ouest montagneux de la Côte d'Ivoire, région du Tonkpi, n'oubliez pas de déguster le miel produit par les vaillants apiculteurs de la contrée. Un miel pur, à la couleur brune et à l'odeur « café », très apprécié des amateurs. Chaque année, de façon régulière, ce sont plus de trois tonnes de miel récoltées par les 58 apiculteurs, réunis en association, qui sont commercialisées. Cette « nourriture des dieux » est récoltée à travers les 500 ruches installées ici et là dans les différents champs, plantations et forêts de la région. Pour une production de 3 tonnes par an, la demande enregistrée actuellement est de 190 tonnes. Réussir à installer plus de 1 500 ruches d'ici à l'an 2025 et récolter annuellement plus de 100 tonnes, en vue de faire de Biankouma « l'empire du miel » : voilà le challenge que veulent réussir ces apiculteurs soutenus par l’ONG « Miel et Eau Suisse ».
L'exploitation du miel dans la sous-préfecture de Biankouma est le résultat de la dynamique de diversification des sources de revenus recherchée par les paysans en milieu rural. Le miel produit à Biankouma est dit de qualité supérieure. À l’origine, la situation géographique particulière de Biankouma. D’abord, en altitude. Ensuite, dans une zone de transition entre forêts et savane arborée, avec une flore variée et la présence de plusieurs cours d'eau naturels qui permettent aux abeilles de s'abreuver en permanence en eau. Ce sont surtout les fleurs des caféiers cultivées en altitude qui confèrent au miel de Biankouma son caractère exceptionnel. D'où son appellation : miel « café ». Le miel se conçoit par les abeilles pendant la floraison des caféiers et se récolte dans la période des mois de février à avril de chaque année. « Ailleurs, on nourrit les abeilles afin qu'elles produisent du miel. À Biankouma, les abeilles se nourrissent elles-mêmes. Elles sont naturelles et le miel produit est pur et naturel », soutiennent les apiculteurs rencontrés sur les différents ruchers.
Une demande de 190 tonnes pour une production de 3 tonnes par an
À cause de cette qualité jugée « très bonne », la demande en miel est très forte. Elle avoisine les quatre tonnes par semaine, soit plus de 190 t de miel par an. Les apiculteurs de Biankouma doivent satisfaire, dans un premier temps, les demandes du marché local où le litre de miel est vendu à 3 000 francs CFA, puis celles en provenance de Bouake, de Yamoussokro (Centre de la Côte d'Ivoire) de Daloa et d'Abidjan, enfin de la Suisse, d'Italie et d'Israël. Lorsqu'il s'agit des commandes des firmes investies dans la fabrication des produits pharmaceutiques et cosmétiques, le prix du litre de miel est plus important. Ce prix est jalousement gardé par les apiculteurs. Ils refusent de le dévoiler.
Le revenu moyen du paysan producteur de miel ici, oscille entre 500 et 1 million de francs CFA par an. Il varie selon le nombre ruches installées et l'ardeur de l'apiculteur au travail. À Biankouma, chacun des apiculteurs dispose d’au moins une dizaine de ruches. Il peut ainsi récolter en moyenne 5 000 litres de miel. Comme on le voit, le miel est devenu « l'espoir » des paysans à Biankouma. Il n'est donc pas exagéré de dire que le miel est en passe de devenir une mamelle financière importante de la région. Il s’agit véritablement d’un nouveau filon économique à exploiter par les paysans en milieu rural.
Honoré Droh
Correspondant régional à Man
-
COMMENTAIRES
PLUS D'ARTICLES
-
Abidjan : les motos, nouveau moyen de transport urbain
-
Kibarou . Cette autre cause insuffisamment décriée des embouteillages
-
Genre et développement : Euphrasie Yao mobilise les femmes des diasporas africaines
-
Côte d’Ivoire : des journalistes formés pour lutter contre la désinformation électorale
-
Côte d’Ivoire.Circulation : les chantiers d'Abidjan avancent à grands pas
-
Littérature. « EKY, ou le secret de la réussite », un roman au service de la jeunesse et de l’égalité des chances
-
Location immobilière : Les prestations des agences et courtiers à la charge du propriétaire et du locataire
-
Interview. Siméon Ehui, DG de l’IITA : « Nous pouvons aider la Côte d’Ivoire à améliorer sa productivité agricole »
-
Côte d’Ivoire – États-Unis : Euphrasie Kouassi Yao présente les acquis en matière de genre
-
Contribution à la victoire sur le nazisme : L’Afrique payée en monnaie de singe
-
A l’Institut international d’agriculture tropicale : des variétés améliorées de manioc, riz, maïs, igname, bananes, soja…
-
Côte d'Ivoire. Présidentielle 2025 : Les 12 nouveaux Districts non concernés pour le parrainage des candidats
-
Côte d’Ivoire . Les condoléances du couple présidentiel au ministre Adjoumani
-
Droits. « En tant que travailleurs, nous ne sommes pas des esclaves » (Coumba Diop, OIT)
-
Côte d'Ivoire. Élection présidentielle. « Nous ne voulons plus de veuves et de déplacés » (ONG )
-
Succession du Pape François : Quelles chances pour l’Afrique ?
-
Mercedes-Benz 600 Pullman : une automobile d’histoire pour un serment de rupture
-
Le Vice-Président de la République a inauguré l’Agence Auxiliaire de la BCEAO à Odienné
-
Sécurité routière : Livreurs et coursiers à motos, interdits sur le boulevard Félix Houphouët-Boigny
-
Oligui Nguema attendu au pied du mur
-
Talk-show de Rajoelina : plus de show que de talk
-
USA-Loterie de la Carte verte 2026 : les résultats sont disponibles
-
Les Ambassades et Consulats généraux de la Côte d’Ivoire dans la zone Amérique renforcent les capacités de leurs services consulaires
-
Mali : La classe politique dit « non à la dérive autoritaire »
-
Côte d'Ivoire. La handballeuse Halima Traoré immortalisée par une biographie
-
Gabon : Fin de mission pour le CTRI
-
Tribunal du Plateau : 12 jours de prison, pour un coup de bâton administré à son compatriote
-
Investiture du président gabonais : Oligui Nguema face à ses nombreux défis
-
Libération de Assi Ghislain, prime aux enseignants... : Robert Beugré Mambé accepte d'être l'avocat des travailleurs
-
Google se rapproche des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire
-