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Internationale

« Enfants cachés de la France coloniale », les métis ivoiriens en quête de justice

Publié le :

Côte d'Ivoire: Grand-Bassam, l'ex-capitale coloniale

Un documentaire s’intéresse à ces enfants nés de mère ivoirienne et de père français avant l’indépendance de 1960, qui demandent justice

C’est un aspect peu connu de la colonisation française en Afrique occidentale que ce court mais instructif documentaire de 26 minutes, réalisé en Côte d’Ivoire, a choisi de traiter. Des enfants métis nés avant l’indépendance ivoirienne d’août 1960, de mère africaine et de père blanc, témoignent. Même si la plupart se sont parfaitement intégrés dans la société ivoirienne, ils sont toujours en quête de justice.

En 1903, le gouverneur général de l’Afrique occidentale française ordonne de « séparer » les enfants métis du reste de la société. Chaque grande ville de l’empire colonial français doit fournir un espace pour accueillir ces enfants arrachés à leur mère et coupés de leur père.


L’historien Pascal Blanchard rappelle le succès d’un livre intitulé L’amour aux colonies. Paru en 1893 et réédité à 37 reprises, ce « bréviaire racial et sexuel » indique qu’avoir une jeune indigène concubine ne perturbe en rien le statut social du colon, même s’il est marié à une Française. Le corps de l’autre, comme la terre, appartient à l’époque aux colonisateurs. En tant que Blanc, faire un enfant à une femme noire et disparaître ensuite ne pose aucun problème.

Des sujets, pas des citoyens

De nombreux enfants naîtront de ces unions plus ou moins forcées et parfois très brèves entre colons blancs et jeunes femmes noires. En Côte d’Ivoire, ces enfants métis seront rassemblés et élevés au sein de l’imposant bâtiment qui servait de résidence au gouverneur à Bingerville, près d’Abidjan. Ce sont d’anciens pensionnaires de ce foyer de Bingerville que la réalisatrice a retrouvés et fait parler.

Le droit colonial avait fait de ces enfants des sujets, pas des citoyens. Mais avant l’indépendance, ces jeunes métis étaient également considérés comme pupilles de la nation. Or jamais la nationalité française ne leur a été accordée. D’où la douleur et l’incompréhension exprimées par les témoins interrogés.

Celles et ceux qui ont entrepris de longues démarches administratives se heurtent au mur du silence et à la difficulté de retrouver, dans les archives, les actes de naissance originaux. Ancien pensionnaire du foyer de Bingerville, Auguste Miremont, qui fut ministre de la communication de Côte d’Ivoire, estime que « l’Etat français devrait songer à quelques compensations. Au moins sur le plan de la reconnaissance identitaire, ce qui donnerait le droit à la nationalité française. »

Alain Constant




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