La pandémie de coronavirus a des conséquences au-delà de sa simple propagation et des mesures de quarantaine.
De nombreux rapports font état de pénurie en produits pharmaceutiques à cause de la situation en Chine et en Europe.
Les 16,6% du budget national 2020, équivalant à 1.000 milliards F CFA consacrés à la santé pourront ils suffir à faire face à cette pandémie mais également à tout le système sanitaire ivoirien?
Le coronavirus s’est imposé en véritable imprévu. L’Etat ivoirien n’a d’autre choix que prendre ses responsabilités et d’y faire face. De la prévention, au dépistage, à la guérison : c’est une énorme contribution financière. Tous les autres secteurs de développement connaîtront inéluctablement un ralentissement au profit de la lutte contre la pandémie.
C’est pourquoi, le gouvernement, conscient des responsabilités qui sont les siennes a pris des mesures vigoureuses en vue de stopper la propagation du Covid 19.
Cependant, en dépit des instructions données par le Conseil National de Sécurité, le non respect des consignes est constaté tant à Abidjan qu’à l’intérieur du pays.
L’on a assisté ces derniers jours, à Gagnoa et à Abidjan (Yopougon) des manifestations de militants de l’opposition avec certainement le soutient de leurs leaders politiques qui ont occasionné les saccages de matériels d’identification pour les cartes nationales d’identité (CNI) dont le prix du timbre est de 5000 F CFA . Ce que l’opposition a toujours dénoncé, réclamant sa gratuité.
Alors question : cette opposition est elle réellement responsable ou cherche t-elle à replonger la Côte d’Ivoire dans une autre crise? .
En conséquence, la crise du COVID-19 et le comportement de l’opposition risquent de bouleverser le calendrier électoral.
Oui il basculera car la Côte d’Ivoire est à 7 mois de l’élection présidentielle qui manifestement, doit se tenir le 31/10/2020. Or le système de prévention contre la maladie interdit tout regroupement de plus de 50 personnes qui par ailleurs a fait fermer les écoles et prévoit si la situation s'aggrave un confinement des populations. Tout ceci fait planer un éventuel dysfonctionnement du respect du calendrier établi par le gouvernement et la CEI pour l’organisation de l’élection présidentielle.
Face à une telle situation, voilà ce qui dit la constitution en son article 38, précisément:” En cas d’événements ou de circonstances graves, notamment d’atteinte à l’intégrité du territoire ou de catastrophes naturelles, rendant impossible le déroulement normal des élections ou la proclamation des résultats. Le président chargé des élections saisit immédiatement le Conseil Constitutionnel de cette situation, qui en informe le Président de la République qui demeure en fonction”.
Nous n’en sommes pour le moment pas là.
Nous n’en sommes pour le moment pas là.
Cependant, avec l’évolution du COVID-19 en Côte d’Ivoire avec la lenteur de l’opération d’enrôlement pour les CNI ainsi que les menaces constatées dans des localités, l’on est bien en droit de s’interroger quant au respect du calendrier électoral fixé au 31 octobre prochain.
Des leaders de l’opposition qui envoient leurs militants pour détruire le matériel informatique d’enrôlement ne savent –ils pas que l’identification n’a pas de coloration politique?
Et puis, nous pouvons pour l’heure expliquer ces actes que par de l’inconscience. Car un citoyen sans identification est semblable à un animal. Pour preuve, pour l’établissement de tout acte administratif, l’on exigera la carte nationale d’identité.
La confection des CNI est loin d’être une manoeuvre politicienne . Et même, pour être candidat ou électeur à un poste politique, il faut d’abord avoir sa carte nationale d’identité.
Faut –il le rappeler, depuis l’indépendance jusqu’à ce jour, la confection des pièces d’identité a toujours été payante.
L’opposition doit chercher d’autres motifs raisonnables que s’attaquer aux matériels d’enrôlement, qui ralentissent le processus.
A cette allure et avec la “ psychose” du COVID-19, le report de la présidentielle d’octobre est de plus en plus probable.
I. Sékou Koné