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Politique

Mise en place d'une CEI consensuelle en RCI :L’autre défi de ADO

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La Commission électorale indépendante (CEI) constitue une véritable pomme de discorde en Côte d’Ivoire. Pour l’opposition, en effet, elle est taillée de sorte à faire l’affaire du pouvoir. C’est pourquoi elle avait posé plainte auprès de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) à l’effet d’amener le pouvoir à revoir sa copie. La Cour a cogité sur la question et avait produit un arrêt qui appelait à la mise en place d’une CEI consensuelle. Le pouvoir, pour aller dans ce sens, a octroyé un 4e poste au PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) au sein de la CEI ainsi que dans les Commissions locales, en signe de décrispation. Mais pour le parti de Henri Konan Bédié, le compte n’y est toujours pas. Car, pour lui, « il ne s’agissait pas seulement d’obtenir une place au sein dudit organe, mais d’en obtenir une réforme qui assure l’égalité de tous devant la loi et la libre participation des citoyens aux affaires publiques du pays ». En conséquence, le PDCI et d’autres formations politiques ont une nouvelle fois porté l’affaire devant la CADHP. Cette dernière devait se prononcer sur la question hier jeudi. La probabilité est forte que la CADHP appelle une nouvelle fois à la mise en place d’une CEI équilibrée et consensuelle. Il reste donc à se poser la question de savoir, dans l’hypothèse où la CADHP donnerait raison à l’opposition pour la deuxième fois, si le pouvoir de ADO va refondre la CEI de manière à donner satisfaction entière au PDCI. L’on peut en douter. En effet, la CEI a toujours été l’objet de critiques en Côte d’Ivoire, surtout depuis que la coalition RDR/PDCI est aux affaires. A l’époque, c’est le FPI (Front populaire ivoirien) de Laurent Gbagbo qui vouait aux gémonies l’institution, voyant notamment en elle un outil qui faisait la part belle à la coalition au pouvoir. Aujourd’hui, c’est l’ancien allié PDCI de ADO qui pense que la CEI, plus qu’une recomposition, a besoin de réformes en profondeur.
On attend de lui qu’il parachève sa volonté de bâtir une nation démocratique
Bref, de toute évidence, la Côte d’Ivoire a mal à sa CEI. Et à moins d’une année de la tenue de la présidentielle, le traitement de ce mal se pose comme un impératif catégorique, pour reprendre l’expression du philosophe. En effet, si la Côte d’Ivoire va aux élections de 2020 sans une CEI consensuelle, l’on peut être sûr que l’après-élection conduira le pays au chaos. Ce scénario- catastrophe a de fortes chances de se réaliser surtout si c’est le camp Ouattara qui rafle la mise. C’est pourquoi, d’ores et déjà, l’on peut demander à ADO de se montrer démocrate jusqu’au bout.
Il a déjà fait un pas dans ce sens en renonçant solennellement et publiquement à briguer un 3e mandat. Cela s’est passé récemment et l’Afrique et le reste du monde n’avaient pas manqué de lui tresser des lauriers. Il lui reste maintenant, pour autant qu’il veuille se positionner dans l’histoire politique de son pays comme un démocrate au sens le plus noble du terme, de relever l’autre défi, c’est-à-dire celui de travailler à mettre en place une CEI irréprochable. C’est seulement à ce prix qu’il restera longtemps dans le cœur des Ivoiriens comme un véritable homme d’Etat. Que son dauphin remporte ou non la présidentielle de cette année, est une question qui ne doit pas le préoccuper aujourd’hui. Tout ce qui doit le motiver en ces moments, c’est l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire. Et l’histoire politique récente du pays commande que les acteurs politiques évitent de semer encore les germes d’une crise post-électorale. Et celui d’entre eux qui doit le plus faire de cette posture un credo politique, est incontestablement Alassane Ouattara. On attend de lui qu’il parachève sa volonté de bâtir une nation démocratique. Sous Laurent Gbagbo, certes la CEI n’était pas parfaite, mais elle avait quand même le mérite d’être plus équilibrée que la CEI d’aujourd’hui. Qui plus est, elle était pilotée par un opposant. Dix ans après, ADO a le devoir impérieux et sacré de léguer à la Côte d’Ivoire, un instrument plus performant en terme de promotion de la démocratie. En tout cas, il laisserait un goût d’inachevé, si après avoir renoncé au 3e mandat, il quittait la scène politique tout en laissant derrière lui une CEI bancale et potentiellement dangereuse pour la Côte d’Ivoire.
Pousdem PICKOU



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