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Hommage à Nst Cophie’s : Au revoir grand frère !

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Le créateur du Zôgôda s’est éteint le dimanche 8 mars 2020, à New York, aux États-Unis, où il s’était installé.
Nous étions en 1975 et je reprenais ma classe de troisième au lycée moderne de Dimbokro, après avoir été exclu du Ceg de M’bahiakro, pour une note en mathématiques très insuffisante et une conduite plutôt mauvaise. Mon voisin de classe s’appelait David Koffi et était excellent en maths. Il était moins bon en lettres modernes et en anglais, là où moi, par contre, j’excellais. Nous nous complétions bien et demeurâmes les meilleurs amis du monde, jusqu’à ce jour. Il est devenu un excellent médecin qui sillonne le monde aujourd’hui pour monter des projets et conseiller des États dans le domaine de la santé.
Le frère aîné de David s’appelait Ernest. Il dirigeait l’école privée de leur père et il devint aussi mon grand frère. Il était adorable. Il était artiste, un peu comme leur père que l’on appelait « Gbanflin Kouadio », nom qui pouvait se traduire par « Kouadio le charmeur ».

Le père de David et Ernest avait été musicien, enseignant, puis député. Et il était réputé pour ses succès auprès de la gent féminine, et ses nombreux enfants. Ernest avait joué d’abord comme batteur, puis comme guitariste soliste, dans un groupe qui s’appelait « Merry Makers » et qui se produisait dans un bar du quartier Sokouradjan de Dimbokro, baptisé « Sensation ». Moi j’avais une guitare et je cherchais quelqu’un pour m’apprendre à en jouer. Je rêvais à cette époque d’être artiste. Ernest se proposa à m’enseigner les rudiments de la guitare. Mais les choses se gâtèrent entre nous parce qu’il confisqua ma guitare et ne m’apprit aucune note. Il me fallut de longues négociations pour qu’il me rende mon instrument.

Pour tout dire, nous nous quittâmes fâchés. L’année suivante, je poursuivis mes études au lycée moderne de Daoukro, puis à l’université d’Abidjan avant celle de Nice, en France. Ernest de son côté alla « se chercher » plus tard en France. Il en revint des années plus tard artiste chanteur, sous le nom de N’st Cophies, et avec les cheveux défrisés. Moi je revins de France journaliste. Lorsque le journaliste et l’artiste se retrouvèrent, ils rirent de l’affaire de la guitare qui les avait opposés à Dimbokro. Ernest redevint le grand frère de Dimbokro, et nous nous revoyions chaque fois avec plaisir. Je me souviens d’une longue interview qu’il m’avait accordée après son retour d’un séjour aux États-Unis.

Au début, il me parlait normalement, avec son accent de toujours. Puis, lorsque je lui parlai de son séjour américain, il prit aussitôt un accent américain, avec des « you know » comme Alpha Blondy, et se mit à chercher les mots français. J’éclatai de rire et lui dis « oh, Ernest, c’est avec moi que tu parles hein ! On se connaît quand même ! » Et il oublia aussitôt son accent américain. Ces dernières années, Ernest avait eu des ambitions politiques. Il s’était présenté aux élections législatives à Dimbokro et avait été battu. Il lorgnait à présent la mairie de la ville et partait souvent à Daoukro, pour rencontrer le président du Pdci. Là-bas, il logeait chez moi, chez son petit frère que j’étais.

La dernière fois que j’ai vu Ernest, c’est lorsqu’il est venu me rendre visite à mon domicile de Bingerville avec notre ami commun Noël Dourey, à la fin de l’année 2018, à la suite de l’opération chirurgicale que je venais de subir. Il devait se rendre quelque temps après aux États-Unis où vivait son épouse. Je n’avais rien su, ni de sa maladie, ni de l’opération qui l’aura emporté. J’ai reçu la nouvelle de son décès comme un coup de poing en pleine figure, à Maféré où je me trouvais. Je ne peux que te dire au revoir, grand frère. Je ne peux pas te dire autre chose.

 



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