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Economie

Disparition du FCFA/ Bruno Lemaire( ministre français de l’Economie et des Finances) répond aux questions que vous vous posez

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Le samedi 21 décembre 2019, de retour d’un sommet de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest( Cedeao), à Abuja au Nigeria, Alassane Ouattara a annoncé, en présence du président français Emmanuel Macron, la disparition du FCFA, désormais remplacé par une nouvelle monnaie, dénommée l’ECO. Depuis, des questions fusent au sujet de ce tournant qualifié d’historique.
Dans une interview diffusée sur Rfi le lendemain dimanche, le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Lemaire, apporte des réponses à certaines de ces préoccupations. Pour lui aussi, la décision portant disparition du CFA est un événement. « C’est beaucoup plus qu’une décision symbolique. Cette décision, qui a été prise par le président Alassane Ouattara et le président Emmanuel Macron, met fin au FCFA en Afrique de l’Ouest. C’est une décision historique. Concrètement, ça veut dire que les Etats membres de la zone franc n’iront plus déposer leurs réserves dans un compte du trésor ; le compte spécial du trésor sera fermé. Jusqu’à présent, ils étaient obligés de déposer 50% de leurs réserves dans un compte du trésor, ce qui était perçu par certains comme du postcolonialisme, je reprends leur terme. Ce compte du trésor sera fermé. Le FCFA va prendre un nouveau nom : il s’appellera l’ECO », explique-t-il.
Et de s’appesantir sur les avantages liés au maintien de la parité fixe et le fait que la France continue d’être la tutrice de la nouvelle monnaie. « Je pense que le président ivoirien, Alassane Ouattara, a trouvé le bon équilibre : des décisions radicales, la fermeture du compte, la fin de la présence française autour de la table de discussion et une sécurité avec le maintien de la parité fixe. Cette parité doit garantir qu’on évite une crise financière, qu’on évite une crise économique et que les Etats de l’Afrique de l’Ouest puissent poursuivre leur développement économique », avance Bruno Lemaire au sujet du maintien de la parité.
Et comme pour insister sur ce que y gagnent les Etats africains concernés, le locataire de Bercy, renchérit : « Ça  arrange surtout les Etats de l’Afrique de l’Ouest parce que ça les rend attractifs. Qu’est-ce qui fait fuir les investisseurs ? C’est quand ils se disent que la monnaie est fragile, il va y avoir de l’inflation ; si j’investis, il va avoir de l’instabilité économique. Donc, c’est surtout bon pour les Etats de la zone, qui vont apporter aux investisseurs la garantie d’une monnaie totalement indépendante mais stable ». Et d’ajouter : « C’est une garantie forte pour ceux qui détiennent aujourd’hui le FCFA pour la protection monétaire et contre l’inflation. Il faut éviter que la fin du FCFA se traduise par l’inflation en Afrique de l’Ouest. Le fait que les Etats africains aient décidé de garder la parité fixe, évite ce risque-là ».
Revenant sur le fait que l’ECO soit adossé à la France comme garantie, Bruno Lemaire explique que cela répond au souci de sauvetage en cas de bourrasque financière. « Il y a un mécanisme en cas de crise. La France sera garante en dernier ressort s’il y crise. Mais l’objectif, c’est l’indépendance totale des Etats de la zone franc, c’est leur capacité à se développer économiquement », souligne le ministre français de l’Economie et des Finances.
Selon lui, le processus sera lancé dès l’année prochaine. « Il va s’appliquer dès début janvier. Chaque Etat aura la liberté de retirer ses réserves de change du compte du trésor mais ce compte sera définitivement fermé en 2020 de façon à marquer l’indépendance totale des Etats africains dans leur politique monétaire », insiste Bruno Lemaire. Qui lance, un rien philosophe : « Il n’y a pas de doit de regard. La fin du FCFA en Afrique de l’Ouest, c’est l’ouverture d’une nouvelle ère entre la France et continent africain ». Comme pour rassurer ceux qui en doutent encore sur la fin de l’attitude paternaliste de la France, qui l’a amenée à avoir une sorte de mainmise sur la monnaie de la Communauté Financière Africaine( CFA) et cela depuis 75 ans.
Et quand on lui demande si on peut s’attendre à la disparition du FCFA en Afrique de l’Est, Bruno Lemaire répond tout de go : « Nous sommes ouverts à tous les changements que demanderont les Etats africains(…) C’est aux Etats de le décider. La France est ouverte à des modifications radicales ; elle veut rentrer de plain-pied dans le 21e siècle avec les Etats dont l’indépendance financière n’est pas contestée ».
Karine KORE
 
 



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