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Culture

Profanation du corps de Dj Arafat : Les leçons d’un hommage gâché par des « fous »

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La fête à Dj Arafat a été gâchée par un acte fou d’une horde de fous de l’artiste. Sa tombe a été profanée, le corps jeté hors du caveau et partiellement dévêtu, juste après l’inhumation dans la matinée du samedi 31 août 2019. Un acte déraisonnable, insensé. Qui a entaché gravement voire éclipsé le bel hommage national qui lui a été rendu la veille, vendredi 30 août, au stade Félix Houphouët-Boigny, durant toute la nuit.
C’est que, pompés par des rumeurs les plus folles sur les raisons de sa mort, nombre de fans de l’artiste tenaient à voir de visu son corps. D’où cet acte ignoble posé par une frange de « Chinois » et qui souille la mémoire de Dj Arafat. Restés dans le déni depuis sa mort jusqu’à sa mise en terre, ces inconditionnels ont voulu ainsi se faire leur propre opinion en allant au contact du corps. Au mépris des valeurs qui régissent le culte du mort partout ailleurs et singulièrement en Afrique.
Comment des jeunes filles et jeunes gens, qu’on disait voués un amour fou à Dj Arafat en sont-ils arrivés à désacraliser ainsi sa dépouille ? Assurément, cet acte, à la limite de la déraison, est le signe d’un mal-être de la jeunesse, mieux, d’un malaise de notre société. Une société qui n’offre aux jeunes gens que des anti-modèles ou plutôt de faux modèles. « Les enfants sont ce que les adultes en ont fait », disait une internaute. Il y a lieu de lier désormais la construction d’infrastructures à la construction de l’humain au risque d’exposer la nation à une « bombe sociale » dont la déflagration aura des conséquences imprévisibles.
D’ici là, les dirigeants devront se donner les moyens de traquer et rattraper tous ceux qui ont osé profaner la tombe de Dj Arafat, afin qu’ils subissent la rigueur de la loi. Mais aussi rechercher et punir tous ceux qui ont surchauffé les esprits en répandant toutes ces informations farfelues et absconses autour du décès de l’artiste. Pour l’exemple.
Par ailleurs, c’est le lieu de déplorer le manque de vigilance des organisateurs des obsèques et des forces de l’ordre, qui n’ont pas su anticiper sur une telle éventualité et donc prendre des dispositions conséquentes. Surtout qu’une folle rumeur circulait sur l’authenticité du corps de l’artiste, qui était au funérarium de Treichville, connu sous le nom d’Ivosep. Il aurait fallu prévoir une réponse appropriée au cas de figure auquel l’on s’est trouvé confronté avec cette profanation de la tombe.
Last but not least : on devra également retenir de ces obsèques, les valeurs d’humanité dont la veillée d’hommage national a été émaillée. D’abord, les gestes forts de certains artistes comme Sidiki Diabaté, qui a fait don à Arafat, à titre posthume,  du disque de Platine lui appartenant. Un acte fort touchant qui a été salué, à sa juste valeur, par le ministre Hamed Bakayoko, qui passe pour être le parrain et protecteur de feu Dj Arafat.
Il y a eu aussi cette douleur qui a conduit Fally Ipupa à suspendre sa prestation, n’ayant pas le cœur à la fête. Et aussi ce visage attristé de l’international ivoirien, Didier Drogba et ses pas alourdis par l’affliction. Autant de faits qui témoignent de notre fragilité d’humain, par delà nos richesses et notre renommée internationale.
On notera aussi ses paroles fortes du ministre Hamed Bakayoko, au sujet duquel circulent les rumeurs les plus folles quant à ses relations avec le défunt. « C’était mon fils et je l’assume ! », a-t-il clamé, la voix nouée par l’émotion. Le disant, il répond, à mots couverts, à ses détracteurs tout en témoignant, lui aussi, de sa sensibilité d’humain. Sous la carapace de dur qu’on lui connaît.
Il y a eu enfin cette décoration de l’artiste à titre posthume. Il a été, en effet, élevé au grade de chevalier de l’ordre national de Côte d’Ivoire. Une juste reconnaissance de l’immense talent d’un artiste, qui aura été, à sa manière, un digne ambassadeur de la Côte d’Ivoire. Dommage toutefois, qu’il ne reçoive une si prestigieuse distinction qu’à sa mort. Ce qui tend à perpétuer les propos ironiques selon lesquels, le mort coûte plus cher que le vivant.
 Assane Niada



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