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La titrologie ou l’information par la Une des journaux

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La trtroilogie ou l’information par la Une des journaux, un néologisme en vogue, est-elle un mal nécessaire ? Est-elle devenue une vulgarisation de l’information ? Elle est un moyen de s’informer pour ceux qui ne peuvent pas s’acheter le journal. Voir tous les matins l’attroupement au tour des kiosques à journaux, on dira que la population a soif de s’informer. Mais cette manière d’informer est biaisée, en rusant avec les lecteurs. Les faits relatés à l’intérieur du journal sont différents de l’annonce ; parfois en une seule phrase reprenant la Une. Cette façon de procéder avec beaucoup d’effets mais a peu d’analyses et de commentaires ressemble à un slogan publicitaire pour attirer les lecteurs. En sortant de là, ces lecteurs de titre iront diffuser avec des interprétations partisanes cette première page du journal donnant une fausse apparence à l’information.
Les mots et les termes utilisés, placés hors du contexte peuvent ne pas traduire la pensée de l’auteur. Quand on écrit : «  le président a contredit le président d’un parti politique ». Contredire c’est s’opposer à quelqu’un en donnant un avis contraire. Je pense qu’il est prudent d’écrire, puisqu’on n’est pas présent à l’entretien, on a été informé que par un communiqué officiel ou par une fuite : après échange avec le président, les deux parties sont tombées d’accord de maintenir la date du…. c’est plus apaisé. La parole et l’écrit sont diversement interprétables en politique. Il est impossible de connaître les sentiments et la pensée de l’autre. S’il y a un désarmement à faire, après l’armée, les journalistes qui pensent traduire la pensée de l’autre, doivent en faire pour ne pas inciter à la colère et à la haine. L’écrit déplacé de son contexte avec des interprétations tendancieuses engendrent la frustration et peuvent devenir outrancières, surtout en politique où les propos contre un leader fait monter l’adrénaline de ses militants. On oublie souvent qu’on s’adresse à une population qui sait peu lire entre les lignes et qui ramènent tout aux propos langagiers des maquis où une simple plaisanterie est vue comme un affront.
Il existe en Côte d’Ivoire un seul journal qui traite presque tous les faits de société : la politique, l’économie, la culture, la nécrologie, les annonces légales, jeux, etc... Quel que soit son opinion, on se réfère à lui pour faire passer son message. Le lecteur a peu de choix pour diversifier sa source. Malheureusement il est le journal gouvernemental qui lui est imposé une ligne éditoriale qu’il ne peut franchir. Un message adressé aux journalistes : une publication qui se veut objective, mais non pas neutre ou non engagée, s’abaisse-t-elle-même, elle se discrédite, si elle se déclare incapable de prendre position.
Mettre à la Une qu’une personne arrêtée et mise en prison alors qu’elle est allée répondre à une convocation de la justice c’est susciter les protestations, les marches avec ses corolaires, la casse et le vandalisme. En Afrique aller en prison est une souillure indélébile ; avoir un proche en prison c’est toute la famille, toute une région. Les outrances verbales ou écrites au lieu du travail de critique et de proposition nuisent et détruisent l’harmonie sociale. Le journaliste dira qu’il relate ce qu’il a entendu de la bouche du politicien. Paraphrasant Amadou Hampâté Bâ : je dirai qu’il faut prendre ce qui est de bon pour la société et laisser le mauvais à l’auteur. Ce n’est pas de la censure. Le sage dit : il faut savoir t’envoyer quand on t’envoie. La parole c’est du vent, les écrits restent ; écrire que son adversaire est bête parce qu’il a dit au cours d’un entretien en aparté, on devient le vrai insulteur. Le politicien, quand ses propos sont contraires à l’effet escompté il se dédira : mes propos ont été mal interprétés dira-il. Il trouvera un subterfuge pour dire que c’est une mauvaise interprétation de sa pensée quand même c’est écrit. C’est de la ruse politicienne. Le journaliste doit écrire avec discernement. Tout ce qu’il entend ne doit pas être mis sur la place publique. Sinon vous devenez le pourfendeur de la désintégration de la société. Les journaux d’opposition ont tendance à dénaturer les faits même quand l’adversaire accomplit leurs espoirs.
Une des causes de la baisse du lectorat en Côte d’Ivoire est l’inféodation de la presse à la politique. Une presse d’opinion. Le lecteur se dit qu’il raconte les mêmes choses et des bobards, il a besoin d’être informé honnêtement. Il existe en Côte d’Ivoire un seul quotidien qui traite les sujets politiques, économiques, culturels, de nécrologie, d’annonces légales, etc... Le journal ayant une ligne éditoriale vraie et impartiale (chose rare) qui ne se censure pas, sauf les informations émanant la sécurité nationale, encouragerait la lecture. Avec les nouvelles techniques de l’information, l’ivoirien préfère se tourner vers les boîtes électroniques et sur les chaines cryptées.       
 
 
N’goran Brou
Cadre comptable et financier à la retraite
 



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