Rues et routes inondées, navigation interdite, péniches et musées sous surveillance….. La crue de la Seine continuait au ralenti jeudi 25 janvier en région parisienne où quelques centaines d’habitants les pieds dans l’eau ont été évacués.
A Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), une des communes les plus touchées au confluent de l’Yerres et de la Seine, une eau de couleur maron où flottent des déchets a envahi les rues de certains quartiers. En bateau à moteur, la brigade fluviale aide les habitants à récupérer des affaires chez eux.
En Ile-de-France, 395 personnes ont été évacuées, principalement dans le Val-de-Marne. Un millier d’abonnés sur 6,2 millions sont privés d’électricité et ce chiffre pourrait passer à 14 000 d’ici au week-end, selon le secrétaire d’Etat à la transition écologique, Sébastien Lecornu.
Au niveau national, plus de dix départements étaient encore jeudi en vigilance orange en raison de risques de crue et d’inondation, principalement autour du bassin de la Seine, et dans une moindre mesure de la Saône, les deux cours d’eau qui restent sous surveillance après les décrues amorcées sur le Rhin ou le Doubs.
La pluie particulièrement abondante ces dernières semaines a repris jeudi après une accalmie, mais cela ne devrait pas changer les prévisions de crue de la Seine, selon Vigicrues.
Situation « maîtrisée », selon Anne Hidalgo
« On attend le maximum de crue ce week-end, avec une hauteur entre 5,80 m et 6,20 m », a précisé Bruno Janet, expert de l’organisme de surveillance des crues. Un niveau comparable à juin 2016 (6,10 m) mais très loin de la crue historique de 1910 (8,62 m).
Jeudi vers 18 heures, le niveau de la Seine atteignait 5,51 m au pont d’Austerlitz et les conséquences se faisaient déjà sentir. La situation est « aujourd’hui maîtrisée » par la Ville de Paris et ses partenaires, qui ont bien « anticipé » et « coordonné » leur action, guidés par leur « expérience » de la crue de 2016, a voulu rassurer la maire de Paris, Anne Hidalgo.
« L’eau continue de monter » de manière « relativement lente » et « le pic devrait être atteint samedi ou dimanche » à 6,10 ou 6,20 m, a déclaré la maire de Paris à l’issue d’une réunion de la cellule de crise mise en place par la municipalité.
Le tronçon central de la ligne C du RER à Paris est fermé au moins jusqu’au 31 janvier. Sur les voies de la station Musée-d’Orsay, des agents de la SNCF démontaient jeudi les dispositifs électriques des aiguillages pour les protéger de l’eau qui remonte du sous-sol.
Les musées du Louvre et d’Orsay ont pris leurs précautions pour protéger les œuvres. Face à la montée des eaux, les ministères se préparent à un repli éventuel sur des sites de secours. Les propriétaires de péniche s’inquiètent, et les Voies navigables de France ont interdit la navigation notamment sur toute la Seine amont, Paris inclus, laissant ainsi les bateaux-mouches au chômage technique.
D’autres communes
Dans les jours qui viennent, d’autres communes, comme Créteil ou des zones en aval de Paris pourraient être touchées « au fur et à mesure de la montée des eaux », a indiqué Marc Mortureux, directeur de la prévention des risques au ministère de la transition écologique.
Le point maximum de la crue attendu pour le week-end sera probablement « très plat, progressif » et il est donc « probable que le niveau de la Seine reste assez haut pendant encore plusieurs jours la semaine prochaine », a-t-il ajouté.
L’Yonne était toujours confrontée jeudi à des « crues importantes », selon la préfecture, précisant que la décrue était ralentie par les nouvelles précipitations.
Autre point d’attention, la Saône, qui voit arriver les eaux du Doubs, placé lundi en vigilance rouge. Le pic de crue était « en passe » d’être atteint à Chalon-sur-Saône jeudi en fin d’après-midi, selon Vigicrues.
A l’origine de ce phénomène, des précipitations importantes, sur des sols gorgés d’eau. Le bimestre décembre-janvier est ainsi l’un des trois les plus pluvieux depuis le début des relevés en 1900, selon Météo-France. Et une nouvelle perturbation traversait la France jeudi.
Un épisode neigeux « remarquable en quantité et en durée » est d’autre part attendu sur le Massif central, selon Météo-France qui a placé sept départements en vigilance orange « neige-verglas ».
En mars 2016, l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) avait réalisé une vidéo illustrant les conséquences d’une inondation sur le territoire des bords de Seine en amont de la capitale :