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Pourquoi l'Ecole Ivoirienne va-t-elle mal?

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Cette phrase, « le succès de ce pays repose sur l’agriculture », a longtemps été martelée sur les médias nationaux à tel point qu’on a pensé que toute l’organisation sociopolitique de la cote d’Ivoire gravitait autour du secteur agricole. Si cette vérité du politique avait pour prétention une glorification de la manne financière engrangée dans ce secteur primaire, permettant la réalisation des défis socioéconomiques auxquels nous étions confrontés, il n’en demeure pas moins qu’elle conduisait à une amélioration des conditions de travail de tous les paramètres des autres secteurs. Dans un tel contexte macroéconomique, le domaine de l’éducation en tant qu’activité non productive, était considéré comme un poids pour l’économie en général. Néanmoins, vue la place d’un secteur éducatif performant dans le devenir d’une nation, il importait de lui consacrer un budget important. Nous passerons ici les raisons qui motivent une telle prise de décision pour ne retenir que l’effort du contribuable ivoirien dans la scolarisation, la formation de base en général et la formation des formateurs en vue d’offrir à notre pays une jeunesse prometteuse capable d’amorcer le développement.
Malheureusement nous sommes en droit de soutenir qu’au regard de nombreuses crises tant internes qu’externes au système, l’école ivoirienne, jadis le fleuron de « cette terre d’Agriculture », est en passe de devenir un véritable boulet dans l’organisation structurelle de notre pays. Quels sont les maux qui assaillent le système scolaire ivoirien à telle enseigne que malgré les expertises et les rapports incessants des bailleurs de fonds et autres partenaires internationaux, ceux-ci sont devenus des tares chroniques ?
Notre regard critique, loin d’être celui d’un expert en la matière, vise à dépoussiérer les problèmes qui minent le secteur de l’éducation-formation afin de nous conduire à l’interrogation juste parfois biaisée par les intérêts géopolitiques et trop souvent politiciens. Poser les problèmes aussi simplement que possible en tenant compte des réalités sociologiques, économiques, des gestions approximatives aussi bien conjoncturelles que structurelles qui prospèrent sans que les gouvernants n’en prennent la juste mesure afin de leur apporter la bonne solution, propice à un changement mélioratif, demeure la ligne directrice des réflexions que nous aurons à mener.
  1. Le nécessaire questionnement sur le casse-tête du secteur éducation-formation
C’est un secret de Polichinelle de soutenir que l’école ivoirienne, malgré la part considérable du budget national à elle consacrée, connait d’énormes difficultés liées à l’insuffisance des infrastructures, d’enseignants, de pesanteurs socioculturelles. Ces maux sont loin d’être exhaustifs, ce qui explique d’ailleurs l’incapacité quasiment avérée des autorités successives en charge du système scolaire et universitaire à promouvoir des stratégies efficientes de rémédiation aux multiples tourments de l’école. 
A n’en point douter, les problèmes visibles par les partenaires internationaux et les bailleurs de fonds se sont enracinés profondément dans l’inconscient collectif pour en devenir plus qu’une simple crise. On n’aperçoit en réalité que la partie émergée de l’iceberg. Le mal est profond et nous avons le devoir de réveiller les consciences quelque peu découragées de cette situation cyclique afin que tous, ensemble, soyons le dénominateur commun qui verra poindre une aube nouvelle pour le secteur éducation formation et par ricochet pour la Côte d’Ivoire elle-même.
A ce titre, l’objectif fondamental que nous nous proposons est de susciter le débat sur la gestion efficiente de notre système éducatif. Partant, secondairement, nous nous sommes assigné comme démarche l’identification des problèmes récurrents, leur analyse afin de montrer leur impact sur la marche chaotique de l’école ivoirienne depuis quelques décennies.
Parce que les problèmes sociaux les plus infimes sont devenus des problèmes politiques en Côte d’Ivoire par la force de cette politisation exacerbée des actions publiques, il faut déjà préciser que notre réflexion se veut d’abord intellectuelle, heuristique avant toute implication politique. Chacun bien sûr devra à son niveau faire preuve de dépassement pour transcender ses émotions diatoniques, ses subjectivités politiques pour n’en saisir que la quintessence objectivante de nos propos.
Se poser les bonnes questions, c’est en effet permettre de ne pas se tromper dans le diagnostic et de permettre une résolution adéquate du mal identifié. Osons donc nous demander : POURQUOI L’ÉCOLE IVOIRIENNE VA MAL ? Pourquoi malgré les bonnes résolutions, le secteur éducation-formation est en nette désagrégation ? 
  1. Repenser le système éducatif  ensemble
Si le succès de ce pays a longtemps reposé sur l’agriculture, nous savons pertinemment que l’avenir de toute nation solide réside dans l’éducation qu’on aura inculquée (voire laissée en héritage aux jeunes générations. Puisque comme le soulignait Rousseau dans L’Emile : « On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l'éducation.». Façonner l’homme pour en faire un citoyen afin de l’amener à intégrer les valeurs sociétales endogènes et universelles, là réside l’un des traits fondamentaux de la socialisation par l’instruction et l’organisation du vaste domaine scolaire.
Pour que cette instruction trouve terreau fertile, il nous faut repenser toute la superstructure qui encadre la gestion du système et en montrer les défaillances. Les différentes analyses que nous aurons à vous proposer ne peuvent suffire à décortiquer les failles et faillites de l’école ivoirienne, ni même à se présenter comme une panacée. Mais elles se proposent de nous intéresser davantage à la ʺchose publiqueʺ, laissée impunément entre les mains de décideurs quelquefois incompétents à régler les problèmes qui nous concernent tous et qu’à l’occasion le peuple pourrait sanctionner. Il importe de comprendre que « la servitude commence toujours par le sommeil. Mais un peuple qui n’a pas de repos dans aucune situation, qui se tâtent sans cesse, et trouve tous les endroits douloureux, ne pourrait guère s’endormir. La politique est une lime sourde, qui use et qui parvient lentement à ses fins. »
 
Au total, si nous sommes conscients que l’avenir d’une nation réside en sa jeunesse, que notre devenir est fonction de l’éducation que nous inculquons aux enfants d’aujourd’hui, nous n’avons donc pas le droit de nous désintéresser de la chose d’intérêt public qu’est le secteur éducatif en pleine dégénérescence. Il importe à chacun de participer pleinement à la réflexion sur la problématique éducationnelle et le système éducatif capable de former les futurs citoyens et leur léguer les valeurs éthiques et civiques. Sachons que quand le vice perdure dans la jeunesse, c’est l’existence collective qui est en péril avec l’exacerbation des comportements insociables et terrifiants orchestrés par des jeunes en manque de repères. Des repères que n’ont pas su leur donner les adultes en charge de leur maturation intellectuelle, psychologique, spirituelle.
 



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