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Culture

Aux États-Unis, une compagnie aérienne dédiée à l'expulsion de migrants

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La compagnie aérienne des services d'immigration et de contrôle douanier dispose d'un budget annuel de plus de 200 millions de dollars. Les avions n'affichent pas toujours complets, le coût du siège étant souvent inférieur à ceux du séjour prolongé d'un immigré illégal.
Les États-Unis n'ont pas attendu Donald Trump pour expulser en dehors de leurs frontières des centaines de milliers de migrants. Pour transporter ces personnes en situation illégale hors du pays, des vols commerciaux classiques sont empruntés mais le pays dispose également d'une compagnie dédiée : ICE Air Operations (pour Opérations aériennes de l'Immigration et du contrôle douanier), raconte Quartz dans un article paru le 23 février.
Selon un audit réalisé entre octobre 2010 et mars 2014 par l'Inspection générale du département de la Sécurité intérieure, la compagnie aérienne créée en 2006 a transporté à elle seule près d'un million de personnes au cours de la période. Parmi ces 930.435 "passagers", quelque 711.945 ont été renvoyés vers leur pays d'origine tandis que que le reste a été transféré pour des raisons de procédure administrative, médicale ou par manque de place. Malgré le nombre important de personnes transportées, la plupart des vols n'ont toutefois pas affiché complet. Sur les 598 millions de dollars dépensés par ICE Air Operations au cours de la période, 41,1 millions de dollars auraient ainsi pu être économisés selon le département de la Sécurité intérieure. Un chiffre très exagéré pour l'ICE, qui a expliqué à Quartz que reporter l'évacuation d'un individu afin de combler les sièges vacants "entraîne des frais auxiliaires pour l'agence, pouvant dépasser le coût des sièges".

L'immigration au coeur  de la politique de Trump

Après avoir augmenté entre 2008 et 2012, dépassant cette année là le cap des 400.000, le nombre de migrants expulsés par l'ICE est en nette baisse depuis, avec respectivement 235.000 et 240.000 personnes renvoyées dans leur pays au cours des années fiscales 2015 et 2016 par l'ICE. Avec plus de 2,7 millions de personnes renvoyées dans leur pays entre 2009 et 2016, l'administration Obama a atteint un pallier jusqu'ici laissé intact par les précédents présidents américains. Au cours des deux mandats de Georges W. Bush, "seules" 2 millions de personnes avaient été expulsées. Malgré le nombre massif de migrants renvoyés dans leur pays, le nombre de personnes en situation irrégulière est relativement stable aux États-Unis depuis 2008, avec environ 11 millions de personnes selon les plus récentes estimations du Pew Research Center.

Expulsion d'immigrants en situation illégale aux États-Unis. Crédits : U.S. Department of Homeland Security. Capture d'écran.
Le nombre d'expulsions est ainsi jugé insuffisant par le nouveau président Donald Trump, qui a fait de la politique d'immigration l'axe principal de sa campagne, estimant que les migrants privaient les "vrais" Américains de travail. Outre la construction d'un mur entre le Mexique et les États-Unis et l'interdiction de visas aux ressortissants de sept pays arabes - une mesure rejetée par la justice -, le nouveau président américain prévoit d'engager 5.000 patrouilleurs frontaliers et plus de 10.000 agents des douanes pour exécuter ses ordres sur l'immigration. Remplir les avions d'ICE Air Operations ne devrait pas se faire aussi facilement qu'en rêve le milliardaire chef d'État. Le durcissement de la politique d'immigration est très mal accueilli par nombre de citoyens et les initiatives de défiance se multiplient.



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