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Economie

Karim Wade '' blanchi''Un camouflet pour l’Etat sénégalais

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En mars 2015, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) du Sénégal, avait condamné Karim Wade à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite et plus de 210 millions d’euros d’amende. Dans la foulée, l’Etat sénégalais avait engagé des actions en vue du rapatriement des fonds suspectés et de la saisie de valeurs mobilières et immobilières de Wade fils à son profit, notamment en France, à Monaco et au Luxembourg. Mais, le 26 septembre dernier, la Justice française a débouté l’Etat du Sénégal relativement à sa demande de confiscation de biens supposés mal acquis par le rejeton d’Abdoulaye Wade. Si l’affaire ne devrait pas connaître un autre rebondissement judiciaire, le moins que l’on pourrait dire, c’est que cela est un camouflet pour l’Etat sénégalais. En effet, tout portait à croire que ce dernier était très sûr de son fait. D’autant plus qu’en mars 2015, trois de ses avocats, accompagnés de l’agent judiciaire de l’Etat sénégalais, avaient tenu une conférence de presse à Paris, au cours de laquelle ils avaient annoncé, entre autres, le rapatriement de plusieurs millions d’euros issus de « l’enrichissement illicite » de Karim Wade, de montres de luxe, mais aussi l’ouverture d’une procédure de saisie de deux appartements et de comptes bancaires appartenant à l’intéressé dans l’Hexagone. Avec cette décision de la Justice française, le moins que l’on puisse dire est que la traque des biens mal acquis est mal engagée et risque de ne pas être une sinécure pour le Sénégal. Car, s’il échoue à faire rapatrier des fonds supposés mal acquis dans un pays comme la France avec laquelle il entretient d’excellentes relations de coopération judiciaire, qu’en sera-t-il d’autres destinations plus lointaines ou réputées plus hermétiques et moins coopératives où il soupçonne le fils de Gorgui d’avoir pu camoufler une partie de son butin ? Quoi qu’il en soit, cette décision judiciaire est un véritable trophée de guerre pour le camp Karim Wade, qui risque de faire son effet. De fait, si cette décision venait d’une république bananière, l’on aurait certainement trouvé à redire sur l’indépendance réelle de la Justice. Mais venant de la Justice française, ce verdict n’a pas du tout le même retentissement dans l’esprit du citoyen lambda pour qui la crédibilité d’une telle Cour ne saurait être remise en cause.
 
L’horizon semble se dégager de plus en plus pour l’ex-prisonnier de Rebeus
 
Aussi, cette décision va sans doute apporter de l’eau au moulin des partisans de Karim Wade qui ont toujours vu dans les déboires judiciaires de leur champion, une cabale politique visant à éliminer un adversaire politique de taille. C’est pourquoi l’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur les conséquences qu’une telle décision qui a toutes les allures d’une belle claque, pourrait avoir pour le gouvernement de Macky Sall. Lui qui voulait visiblement faire de cette affaire, un exemple palpable de sa volonté de combattre l’enrichissement illicite, la corruption et le pillage des ressources publiques. Se laissera-t-il freiner ou continuera-t-il, malgré tout, dans son élan ? En attendant sa réaction, l’une des questions que l’on pourrait se poser, est de savoir si la CREI pourra encore sereinement continuer son travail ou si elle va mourir d’une mort prématurée. Car, au-delà de cette décision, c’est bien d’elle qu’il s’agit et de la qualité de l’instruction de l’affaire.  Pour le citoyen sénégalais qui croyait en cette procédure, il y a de quoi perdre son latin. D’autant qu’on va de surprise désagréable en surprise désagréable. Etant donné que dans un premier temps, le montant de l’affaire qui avoisinait les 700 milliards de F CFA,  s’est réduit comme peau de chagrin pour ne tenir qu’à environ deux « petites » centaines de milliards de F CFA, sans que l’on ne sache véritablement pourquoi ni comment. Secundo, au moment où on s’y attendait le moins, Karim Wade a bénéficié d’une grâce présidentielle et a été libéré illico presto sans que là non plus, l’on ne cerne véritablement tous les contours de l’affaire. Et dès lors qu’il a été libéré, le reste de la procédure pouvait-il aboutir ? Avec cette décision de la Justice française qui « blanchit » pratiquement le fils d’Abdoulaye Wade, faut-il s’attendre à ce que toutes les autres procédures à son encontre, fassent chou blanc ? En tout état de cause, l’horizon semble se dégager de plus en plus pour l’ex-prisonnier de Rebeus, et qui sait, peut-être la route… du palais présidentiel. Mais une interrogation demeure : si donc Karim Wade n’a pas volé l’argent public sénégalais comme cela lui est reproché, d’où tient-il toute la colossale fortune qu’on lui prête ? La question reste malgré tout posée.
 
Outélé KEITA
 
 



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