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Politique

Mort en prison d'un artiste au Rwanda : Les enquêtes n’engagent que ceux qui y croient

Publié le :

Il s’appelait Kizito Mihigo. Arrêté il y a seulement quatre jours, il a été retrouvé mort dans la cellule où il était détenu. Selon la police rwandaise, le chanteur de gospel se serait suicidé. Pour quelle raison ? La police n’en donne pas de détails. Tout au plus, annonce-t-elle avoir ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de ce drame. Mais comme on le sait, les enquêtes, dans un pays de dictature comme le Rwanda, n’engagent que ceux qui croient ; tant le plus souvent elles ne débouchent que sur de la poudre aux yeux. Surtout que dans le cas d’espèce, les autorités rwandaises accusaient déjà l’infortuné Kizito Mihigo de vouloir illégalement traverser la frontière burundaise pour rejoindre «  un groupe armé » qui conspirerait contre Kigali. Ce qui lui a valu d’être arrêté le 13 février dernier et incarcéré au poste de Remera, dans la capitale Kigali. Et ce n’est pas tout. On reproche aussi au défunt d’avoir tenté de soudoyer des villageois afin que ceux-ci qui l’avaient repéré et reconnu, lui permettent de quitter le territoire. Rappelons qu’autrefois choyé par Kigali, Kizito Mihigo n’était plus en odeur de sainteté avec les autorités rwandaises si bien que ces dernières n’avaient pas hésité à le jeter en prison en 2014, après la sortie de son album dans lequel il magnifiait les organisations de défense des droits humains.
On ne peut qu’émettre des doutes sur le décès « par suicide » de Kizito Mihigo
Après quatre ans derrière les barreaux, il avait, en même temps que l’opposante Victoire Ingabiré, bénéficié d’une grâce présidentielle en septembre 2018.  Redoutant la férocité du régime, Kizito Mihigo que l’on présentait comme l’un des chantres de la réconciliation au Rwanda parce qu’étant lui-même un rescapé du génocide, avait cessé toute activité. C’est dire que le natif de Kibeho avait fait le choix de vivre dans la clandestinité, de peur d’entrer de nouveau en délicatesse avec le régime de Kigali. Il avait eu le nez creux mais… hélas ! Ce qu’il craignait est arrivé.  En tout cas, quand on sait qu’au Rwanda, les morts de détenus en prison, sont légion, on ne peut qu’émettre des doutes sur le décès « par suicide » de Kizito Mihigo. Cela est d’autant plus vrai que ne disparaissent en prison au Rwanda que les détenus politiques ou d’opinions. A preuve, le vice-président du parti des Forces démocratiques, en la personne de Boniface Twagirimanaa, a disparu en prison en octobre 2018. Officiellement, ce dernier s’est évadé. Et ce n’est pas tout. En mars 2019, Anselme Mutuyimana, par ailleurs représentant de l’opposante Victoire Ingabiré, a été retrouvé mort dans une forêt dans le Nord-Ouest du pays. Les circonstances de sa mort demeurent jusque-là floues. Pourtant, les autorités avaient aussi annoncé l’ouverture d’une enquête, comme c’est le cas dans l’affaire Kizito Mihigo.
B.O



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