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Politique

« Luanda leaks »:La rançon de la gestion patrimoniale du pouvoir

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L’année 2020 commence mal pour Isabel Dos Santos, fille aînée de l’ex-président angolais, José Eduardo Dos Santos et son époux, Sindika Dokolo. En effet, une fuite de 715 000 documents confidentiels  révèle la nature sombre des affaires florissantes que mène le couple. Selon les « Luanda leaks », puisque c’est ainsi qu’est baptisée l’enquête coordonnée par le consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), le couple détiendrait 450 sociétés dont les pratiques seraient aux antipodes de l’orthodoxie financière, parce que parmi elles, nombreuses seraient des offshores  disséminées à travers de véritables paradis fiscaux. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats de cette enquête viennent enfoncer une porte déjà ouverte tant la fortune d’Isabel Dos Santos a pu se confondre avec les  caisses de l’Etat angolais sous le magistère de son père qui aura régné pendant près de 40 ans. Même si elle conteste la véracité des faits reprochés au couple, Isabel Dos Santos pourrait difficilement apporter la preuve qu’elle n’a pas bénéficié de passe-droits et autres pratiques nauséeuses durant le règne sans partage de son père.
Depuis que son géniteur a quitté  le pouvoir, l’heure de la descente aux enfers semble avoir sonné pour la famille Dos Santos. Cela est d’autant plus vrai que la Justice angolaise avait annoncé, le 30 décembre 2019, le gel des avoirs, comptes bancaires et participations dans plusieurs sociétés en Angola, d’Isabel Dos Santos. Une action que l’autorité judiciaire avait qualifiée de mesure préventive visant à obtenir le paiement, à l’Etat, d’un préjudice évalué à 1,1 milliard de dollars. Avant cette action, le fils de l’ex-homme fort de Luanda, José Filomeno Dos Santos, ancien patron du Fonds souverain angolais, avait été incarcéré en septembre 2018, pour « détournement de fonds ». C’est dire si la famille Santos traverse un sale temps. Si elle y voit une chasse aux sorcières, lancée par le nouveau président, Joao Lourenço, bien des Angolais, eux, applaudissent cette « opération de salubrité publique », convaincus que la famille Santos a bâti une fortune colossale sur le dos du contribuable.
Cela doit  servir de leçon à  tous les dirigeants qui pensent que le pouvoir d’Etat est une affaire de famille
Et quoi qu’Isabel fasse, elle ne peut, après les  « Luanda Leaks », convaincre les Angolais que sa fortune qui est estimée aujourd’hui à 2,2 milliards de dollars par le magazine Forbes, vient de la sueur de son front. A moins qu’elle puisse apporter, de façon claire et nette, la preuve de son innocence. En tout cas, l’ex-patronne de la société pétrolière angolaise Sonangol, qui rêve d’un destin national, voit ainsi son image ternie. Mais à qui la faute si une avalanche de tuiles tombe sur la tête des Santos? Principalement au père Eduardo Dos Santos qui n’aura pas su éloigner sa progéniture du cercle du pouvoir. On est d’autant plus fondé à le dire, que tous les accusations et soupçons de détournements qui pèsent sur ses enfants, sont étroitement liés à leur gestion des affaires d’Etat. En vérité, les « Luanda Leaks » qui ne sont probablement que la face visible de l’iceberg, ne sont ni plus ni moins que la rançon de la gestion patrimoniale du pouvoir. L’ex-président angolais ne peut donc que s’en prendre à lui-même si ses enfants sont aujourd’hui aux abois. Et cela doit  servir de leçon à  tous les dirigeants qui pensent que le pouvoir d’Etat est une affaire de famille. C’est dire si tous « les fils à papa » comme Denis Christel Sassou Nguesso, N’Guéma Fils et autres doivent sans cesse s’inscrire dans la logique de la gouvernance vertueuse au risque de se voir rattrapés par leur passé lorsque leurs pères ne seront plus au pouvoir.
 
Dabadi ZOUMBARA   



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