Nous voilà en 2020. Année dite électorale en Côte d’Ivoire. Du fait de l’expiration du mandat présidentiel, qu’il va falloir renouveler. Un évènement certes majeur, mais qui est aussi perçu comme le déclencheur d’un certain chaos que d’aucuns s’amusent à prédire avec ferme conviction. Pourquoi ? Nous ne saurions répondre avec toute l’exactitude requise ici, si ce n’est de croire que cela pourrait bien plus s’expliquer par un fantasme que tout autre facteur convainquant. Sinon comment comprendre que du fait de l’apparition de la moindre divergence de vue sur l’échiquier politique national, certains-minoritaires fort heureusement- se mettent à alimenter le climat politique de toutes les conversations visant à encourager et souhaiter la survenue d’une guerre larvée qui devra éclater, quoiqu’il advienne. Une attitude qui porte à croire qu’une certaine catégorie d’Ivoiriens, avec en prime les acteurs politiques, sont incapables d’attitudes et d’actions démocratiques. Qu’ils sont tous des politicards, simplement épris de pouvoir, même s’ils doivent le conquérir au prix d’une désarticulation profonde de la société ivoirienne. Un sentiment malsain que l’on ne peut non plus s’empêcher de nourrir, en se souvenant de la guerre que le pays a vécue, du fait toujours des politiques.
L’alliance Pdci - Rdr s’est brisée après avoir enregistré des années durant, d’excellents résultats de gestion politique du pays, assortie même d’une élection présidentielle menée sans accrocs majeurs ou simplement nuisibles à la démocratie. Dans le même temps, la division du Fpi était considérée comme une faiblesse de la démocratie ivoirienne qui aura tout naturellement profité à la consolidation de l’ex alliance. . Ce qui expliquerait entre autres raisons, tout son succès politique. Aujourd’hui, la configuration de l’échiquier politique national est tout autre. Marquée notamment par la naissance d’alliances antagonistes : Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) et la Coalition pour la Démocratie la Réconciliation et la Paix (CDRP), ainsi que de nouvelles forces politiques dont certains ne sont que l’émanation du grand bloc politique d’hier. Pourquoi ne peut- on pas percevoir tout ce changement fondamental comme, une simple évolution de la démocratie ivoirienne. Laquelle doit exister et par conséquent se nourrir de contradictions, de divergences d’intérêts et de visions. D’alliances et de désalliances. Sans pour autant donner dans la politicaillerie sous tendue par des discours et autres arguments mensongers, haineux plutôt manipulateurs d’esprits faibles, dénués de tout sens critique. Disons-le sans fioritures : ce qui manque bien souvent à cette démocratie et précisément à ceux qui occupent la posture de contrepouvoir, tel que le montrent les réalités du moment, c’est assurément l’incapacité des uns et des autres à porter des contradictions vraies, convaincantes, mettant à nu les faiblesses, ratées et autres échecs patents de ceux qui sont au pouvoir. Dans l’optique de susciter leur rejet par le peuple, ainsi que le veut le jeu démocratique de façon universelle.
Le recours à la force, au lieu du verdict des urnes, pour s’assurer la gouvernance des Ivoiriens dont il vient d’être découvert que certains nourrirait le noir dessein, rencontrera désormais fort difficilement l’assentiment des habitants de ce pays. Et ce, quel que soit la stature et les références politiques de celui qui l’initiera. Par ce que, plus que jamais pétris d’expérience qu’ils se sont forgée par dix années de crise politico- militaire, dont ils se remettent progressivement encore des affres. Les réactions qui ne cessent de se manifester ici et là, dans les ménages, cercles d’amis, cadres professionnels, milieux communautaires etc …... depuis la révélation de ce probable coup de force, l’attestent toutes. De par la vive condamnation que lesdites réactions continuent de faire d’une telle éventualité. De plus, la pleine assurance en a été donnée par le Président Ouattara que toutes les dispositions sont prises, afin qu’aucune tentative de déstabilisation du pays ne puisse prospérer, à ce jour. Déclaration rassurante et motivante que chacun devra moralement s’approprier, pour s’interdire toute torpeur au quotidien. Restons donc zen, mais vigilants tout de même .Tant il est vrai que nous ne faisons qu’entamer l’année nouvelle.
Gageons que les Ivoiriens ne sauront accorder de l’intérêt en termes de soutien s’entend, à tout ce qui aura pour effet de les replonger dans une seconde décennie noire. Un grand recul démocratique qu’il convient de combattre vaille que vaille. En dénonçant si possible toute attitude suspecte, et velléité de déstabilisation qui aura été subtilement camouflée dans des actions et autres activités quelconques. Ce sera une contribution significative au maintien de la démocratie et à la vulgarisation tous azimuts de la culture démocratique.
MOUSSA BEN TOURE
Publié le :
1 juin 2020Par:
Forestier de Lahou