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Politique

Sanctions contre des personnalites pro-Kabila en RDC: Quand l’UE met de l’eau dans son vin

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Dans la continuité des sanctions prises contre des proches de l’ex-président congolais, Joseph Kabila, à la veille de la présidentielle de décembre 2018, l’Union européenne (UE) a remis le couvert le 9 décembre dernier en reconduisant ses mesures punitives contre douze personnalités sur les quatorze qui étaient visées par lesdites mesures pour « entraves au processus électoral en RDC et violations des droits de l’Homme ».  Deux personnalités ont vu leurs noms retirés de la liste. Ce sont Lambert Mendé, porte-parole du gouvernement de l’ancien régime et Roger Kibelisa, ancien patron de la tristement célèbre Agence nationale des renseignements (ANR) chargé de la sécurité intérieure sous Kabila fils.  Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en maintenant les sanctions contre la majorité des mis en cause,  l’UE reste droite dans ses bottes et montre son attachement à ses principes. D’autant qu’il s’agit, pour la plupart, de militaires soupçonnés d’avoir commis de graves violations des droits de l’Homme.
 
Le maintien de ces sanctions pour le motif d’entrave au processus électoral,  sonnait comme un anachronisme
 
Mais dans le même temps, on peut dire que l’institution européenne a mis de l’eau dans son vin en faisant preuve de clémence envers deux personnalités. La raison invoquée est que ces acteurs politiques ne sont plus aujourd’hui en position de « faire obstacle à une sortie de crise pacifique et consensuelle en vue de la tenue d’élections en RDC ». Cette levée partielle de sanctions est d’autant plus compréhensible que l’élection présidentielle que le régime Kabila cherchait à prendre en otage, s’est finalement tenue dans les conditions que l’on sait, avec comme vainqueur déclaré le président Félix Tshisékédi.  Quand on sait que ce dernier a  plaidé pour un assouplissement des sanctions contre des proches  de son allié de circonstance dans la coalition au pouvoir, on peut se demander s’il faut voir dans ce « geste de mansuétude » de l’UE, une façon de montrer sa disponibilité à accompagner le nouveau président congolais dans la reconstruction et le renforcement de la démocratie durement éprouvée pendant le règne de son prédécesseur.  Cela n’est pas à exclure. D’autant que, quoi qu’on dise, Joseph Kabila n’est plus directement aux affaires même si dans les faits, il continue de garder le contrôle de l’Assemblée nationale et du Sénat où sa coalition est majoritaire, de même que l’Exécutif dont le chef est issu de ses rangs.  Ce qui fait dire à bien des observateurs de la scène politique congolaise que Joseph Kabila est parti du pouvoir sans être vraiment parti. Quoi qu’il en soit, cet allègement de sanctions contre des proches de l’ex-chef de l’Etat, peut être considéré comme une mesure salutaire à bien des égards car, cela pourrait participer à la décrispation politique en RDC. Du reste, l’opportunité du maintien de ces sanctions contre les intéressés pour le motif d’entrave au processus électoral dans le contexte actuel,  sonnait déjà comme un anachronisme, étant donné que la crise politique consécutive à l’organisation de l’élection présidentielle, est aujourd’hui derrière les Congolais.
 
Malgré l’alternance au sommet de l’Etat, la RDC n’est pas encore totalement sortie de l’auberge
 
Mais il est utile de maintenir la pression pour permettre à la RDC de se reconstruire en tant qu’Etat de droit et de s’installer durablement dans la stabilité. De ce point de vue, l’on peut comprendre la réticence de l’UE à aller dans le sens d’une levée totale de sanctions, surtout en ce qui concerne les atteintes aux droits de l’Homme. Mieux, c’est une épée de Damoclès qui se justifie amplement en ce sens qu’elle peut être une arme de dissuasion contre d’éventuels pêcheurs en eaux troubles, en attendant une éventuelle action judiciaire pour situer les responsabilités des uns et des autres. Car, malgré l’alternance au sommet de l’Etat à la faveur de cette présidentielle, la RDC n’est pas encore totalement sortie de l’auberge. Et même si le scrutin a pu se tenir et donner les résultats que l’on sait, l’on ne peut pas passer par pertes et profits les exactions commises sur des populations dont le seul tort était de demander le respect des règles constitutionnelles de leur pays. Il faut bien que cela serve de leçon. En tout état de cause, comme dit l’adage, « qui sème le vent, récolte la tempête ». C’est dire si ces sanctions se veulent aussi une interpellation à la pondération, et à éviter de faire dans le zèle quand on est promu à un poste de responsabilités. Car, tôt ou tard, chacun finit par répondre de ses actes. C’est toute la portée pédagogique de ces sanctions.
 
 « Le Pays »



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