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Politique

Inhumation de Mamoudou Barry en Guinée : Au-delà des hommages !

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Mort à la suite d’une agression sauvage, le 19 juillet dernier en France, Mamoudou Barry, jeune universitaire guinéen, a été porté en terre, hier, 5 août 2019, à Bolaro, sa cité natale dans la région du Fouta Djallon en Guinée. Mais avant cette ultime étape, le trentenaire diplômé guinéen a eu droit aux hommages de la Nation entière. D’abord, à Conakry, la capitale, où la dépouille mortelle avait été rapatriée de France, ensuite à Mamou, la capitale de sa région natale où les localités de Diatabaya, Hamdallaye, Kalia et Soloya, entre autres, ont aussi tenu à manifester leur solidarité à la famille du défunt. C’est dire si à travers la mort de Mamoudou, c’est la Guinée tout entière qui s’est sentie meurtrie dans sa chair et dans son âme et qui, au-delà des rivalités politiques et des clivages ethniques et religieux, a su se dresser comme un seul homme pour rendre un hommage appuyé à un digne fils de la Nation, dans une ambiance de recueillement et de tristesse à peine contenue.
La mort de Mamoudou Barry doit être une interpellation sur la question du racisme dans le monde
Mais au-delà des hommages, il faut que justice soit rendue à Mamoudou Barry. Car, passés les premiers moments de stupeur et d’émotion, ce qui passait pour être l’oeuvre  de supporters surexcités le jour de la finale de la 32e édition de la Coupe d’Afrique des nations qui se jouait au même moment au Caire en Egypte, se révèlera être un acte barbare et gratuit de racisme contre un innocent qui était loin d’imaginer qu’il se trouvait, à ce moment précis, au mauvais endroit au mauvais moment. La mort de Mamoudou Barry doit être une interpellation sur la question du racisme dans le monde. Car, en ce 21ème siècle, il est inadmissible qu’un être humain puisse encore être victime de la couleur de sa peau. Et la question est d’autant plus d’importance qu’elle intervient à un moment où la plupart des nations européennes sont envahies par la question de l’immigration clandestine, au moment où l’on assiste à la montée en flèche de l’extrême droite un peu partout en Europe où le phénomène du racisme est aussi présent dans les stades, à l’encontre de nombreux joueurs noirs. C’est dire si la mort de Mamoudou Barry pose une question fondamentale sur laquelle l’on ne saurait continuer de fermer les yeux. Et il est peut-être temps qu’au-delà de certaines icônes du football africain voire mondial qui sont déjà engagées dans le combat contre le racisme, dans les stades et où qu’il se manifeste, les dirigeants africains qui ont jusque-là soigneusement évité le sujet, mettent les pieds dans le plat face à une cause qui interpelle la conscience universelle. D’autant que certains leaders politiques du Vieux continent, en manque d’imagination, continuent d’entretenir la flamme de la haine et de l’exclusion en surfant sur la planche de l’immigration, à travers des discours populistes à la limite de la xénophobie.
Il faut éviter de donner le sentiment de noyer le dossier, pour ne pas tuer Mamoudou Barry une deuxième fois
Mais Mamoudou Barry n’était pas un immigré clandestin. Et rien, pas même l’alibi d’un éventuel déséquilibre mental du présumé auteur, ne saurait justifier une telle mort atroce, qui plus est au pays des droits de l’Homme, sans que justice ne soit rendue pour calmer un tant soit peu la douleur de la famille. En cela, la Justice française a une réputation à défendre. C’est pourquoi elle est appelée à traiter le dossier avec toute la rigueur et le professionnalisme qui soient. Il y va de sa crédibilité. En tout cas, il ne faut pas donner l’impression de banaliser la mort de ce jeune universitaire, justement parce qu’il était noir, pour une question aussi sensible que celle du racisme qui demeure l’un des pires fléaux de ce 21ème siècle. Et c’est en travaillant à bien établir les faits et à rendre justice, que l’on prouvera que Mamoudou Barry n’est pas mort pour rien.  En tout état de cause, il appartient aux autorités guinéennes de rester vigilantes et de suivre le dossier de très près, jusqu’à son aboutissement. Il appartient aussi à la Justice française de jouer la carte de la transparence pour éviter toute suspicion. Car, il faut éviter de donner le sentiment de noyer le dossier, pour ne pas tuer Mamoudou Barry une deuxième fois. 
 
« Le Pays »



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