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Comment oser introduire une nouvelle pratique sexuelle dans son répertoire

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Envie de nouveauté ? Ras le bol du trio caresses, sexe oro-génital, pénétration ? Ce n’est pas moi qui vous jetterai la première pierre : le répertoire sexuel « légitime » est finalement assez limité….. mais surtout, la persistance des tabous rend son extension compliquée.
Cette charge culturelle se reporte sur la communication la plus intime : vouloir sortir de sa zone de confort (et explorer sa zone de fantasme), c’est normal. Oser en parler, en revanche, constitue une autre paire de manches – même dans le cas de pratiques très banales.
Ainsi, selon une toute récente étude, 40 % des Français ne parlent pas de masturbation à leur partenaire, et 48 % des hommes ont déjà menti au sujet de leurs pratiques masturbatoires (Tenga, 2019).

Rien ne vaut une discussion

Si vous avez des fantasmes socialement transgressifs (« j’aimerais être travesti ») ou contradictoires avec vos valeurs (« attache-moi avec des menottes et un hareng »), entamez la conversation en embrassant votre vulnérabilité (oui, ce truc qui gratte, là). Vous manquez de mots ? Il existe des applications permettant aux couples de partager leurs fantasmes (en ne voyant apparaître que ceux qu’ils ont en commun), comme UnderCovers, Kindu ou Fantasmer)… mais rien ne vaut une discussion.
Cette vulnérabilité, paradoxalement, sera votre meilleure alliée : face à la tentation de l’arrogance (« ça fait dix ans qu’on est ensemble, il est temps d’aller en soirée cuir et tofu »), rappelez-vous que votre partenaire ne vous doit rien, que vous risquez de le/la braquer, et que les attitudes bravaches sont contre-productives. La froideur protège, d’accord. Mais elle peut aussi entraîner une confusion : manquez-vous de vulnérabilité par indifférence, par rigidité d’esprit, par manque d’empathie ? De l’extérieur, c’est difficile à dire.
Sexuellement, une bonne négociation commence en acceptant les règles du jeu : exposer son intimité peut susciter de l’enthousiasme, des orgasmes éblouissants… ou de cruels jugements, des fous rires, des incompréhensions. Cela peut faire du bien, ça peut faire très mal. N’hésitez donc pas à enrober : « je sais que ça peut surprendre », « j’ai une confession à faire », « c’est un peu embarrassant »… Ces précautions permettent d’éviter les réponses traumatisantes : « non, sérieusement, cuir et tofu ? »

Equité et pragmatisme

Deuxièmement, ne demandez pas plus que vous n’êtes prêt à offrir. Car ne nous leurrons pas : en l’état actuel du répertoire sexuel occidental contemporain, la plupart des fantasmes basiques induisent une prise de risque, même minimale.
Socialement, émotionnellement ou physiquement, au moins l’un des deux partenaires a quelque chose à perdre. Le BDSM (bondage, domination, sado-masochisme) remet en question les rapports de pouvoir dans le couple, la sodomie peut blesser, l’échangisme peut générer des doutes amoureux. Si vos fantasmes induisent des émotions compliquées, surtout des émotions asymétriques, il va falloir gérer cette asymétrie (avec la classe qui vous caractérise).
Sur ce point spécifique, ma recommandation consiste à ne pas considérer qu’il existe des standards de dignité différents selon les personnes (il serait intéressant de pénétrer une femme, mais révoltant ou dégoûtant de pénétrer un homme, il serait excitant de tromper son partenaire, mais surtout pas qu’il ou elle prenne les mêmes libertés, etc.).
Plus un fantasme est transgressif, plus vous devez être prêt à retourner la faveur d’une manière ou d’une autre, avec équité et pragmatisme (en respectant les limites de votre partenaire, en considérant ses fantasmes avec bienveillance, en faisant des câlins, en cuisinant une tarte au citron meringuée).

« Humanisez » votre désir

Est-ce bassement transactionnel ? Oui. Et tant mieux, parce que l’inverse d’une transaction consiste à demander quelque chose en échange de rien – à demander une forme de sacrifice. Parce que nous ne vivons pas encore au paradis, parce que notre société est encore sexiste, âgiste, homophobe, cette logique sacrificielle reste d’actualité : on ne s’en débarrassera pas en la tassant sous le tapis, mais en la regardant en face (puis en la jetant par la fenêtre).
Autre recommandation : quand vous partagez votre fantasme, précisez le contexte. Car sans un minimum d’explications, votre demande peut être mal comprise. Planifiez-vous cette orgie pour participer, pour regarder, pour être cocufié ? Avez-vous envie d’être attaché(e) pour le frisson de l’interdit, pour expérimenter une restriction sensorielle, pour subir une situation de domination, pour l’inscrire dans un jeu de rôle spécifique, par curiosité, par affection sincère pour le gigot d’agneau ?
Cette contextualisation permettra à votre partenaire de mieux cerner la nature des actes fantasmés : outre que cela « humanise » votre désir, vous préparez le terrain pour la négociation (« si tu as envie de restriction sensorielle, je préférerais te bander les yeux »).
En outre, une telle conversation rend compte de la hiérarchie de vos désirs : cette histoire de suffocation relève-t-elle du fantasme fondamental ou de la simple passade ? Quelles sont vos limites absolues, quelles transgressions espérez-vous, et bon sang, où allez-vous ranger ces cordes après usage ?

Faites en sorte que le refus soit possible

N’hésitez pas à dire la vérité sur cette subite demande : en 2019, pas grand monde ne tombera des nues en apprenant que votre inspiration vient de la pornographie – ou d’une scène littéraire, ou d’une publicité. L’idée est que votre partenaire se rapproche de votre désir. Donnez-lui tous les éléments auxquels possiblement se raccrocher.
Parmi les points cruciaux, voici enfin certainement le plus important : faites en sorte que le refus soit possible. Subir un rejet fantasmatique est un moment difficile, nous sommes d’accord. Mais concéder une pratique sexuelle sans en avoir envie (ou qui nous dégoûte) est infiniment plus destructeur.
Ainsi, quand vous exposez vos rêveries érotiques, laissez de la place à votre partenaire : ne lui demandez pas de se prononcer pour ou contre dans la minute (ceci est une conversation, pas un soufflé au fromage), veillez à sa lucidité (après deux verres de vin, tout fout le camp), faites attention aux conditions du consentement (si vous êtes en situation de domination physique, sociale, culturelle, émotionnelle, etc.).
Abstenez-vous de toute pression psychologique (aucun scénario d’infirmière ne justifie un comportement de malade) : même après #metoo, dire non demeure presque aussi compliqué que dire oui. Inutile donc d’en rajouter avec des formes de chantage : « notre couple se porterait mieux avec une ceinture de chasteté », « je serais humilié(e) d’avoir avoué mon fétichisme des orteils et que tu gardes tes chaussettes au lit », etc.
Pour résumer : vulnérabilité, clarté, équité… possible enthousiasme, et possible déception. Dans le monde des plaisirs pour adultes, on n’obtient pas toujours ce qu’on veut : le désir sexuel est par essence ordalique. Ce qui rend les choses encore plus délicieuses quand « ça » marche.
 
 
 



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