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Politique

Rajoelina # Ravalomanana : Ou le choix de l'embarras

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Duel de rivaux ; finale aux allures de revanche ; retrouvailles entre vieilles connaissances ; choc des ex. Tels pourraient être, au choix, les titres possibles du film électoral qui se tourne à Madagascar. La dernière ligne droite  de la course au palais d’Iavolocha oppose en effet aujourd’hui mercredi 19 décembre 2018 Andry Rajoelina à Marc Ravalomanana, arrivés respectivement  au second tour avec 39,23% et 35,35% des voix exprimées le 7 novembre dernier.
 
 
A eux deux, ils totalisent les ¾ des suffrages, réduisant ainsi les 34 autres candidats, dont le président sortant, Hery Rajaonarimampianina, à une portion congrue. 
 
Ce score cumulé illustre à souhait l’hégémonie des deux hommes sur la Grande Ile dont la vie politique se confond, depuis ces dix dernières années,  aux rivalités entre ces deux frères ennemis aux parcours qui se croisent, s’entremêlent et se télescopent.    
 
L’un comme l’autre a été maire de la capitale, Antananarivo, l’un comme l’autre a été président de la République, Ravalomanana de 2002 à 2009, année à laquelle il fut contraint à la démission au profit d’un directoire militaire qui, à son tour, cédera le pouvoir à celui qu’on surnomme, depuis, TGV. Ce dernier, au terme d’une transition politique tumultueuse et au nom de la paix sociale ne sera pas autorisé à se présenter à l’élection de 2013. Idem pour son frère ennemi. 
 
Cinq années plus tard, voilà les deux gladiateurs face à face dans un scrutin indécis, précisément parce que  les abstentionnistes, pour ne pas dire les indécis, constituent à eux seuls le premier parti de l’île : 
 
en effet, au premier tour, 45% d’inscrits ont préféré tâter la truite que de glisser un bulletin dans l’urne ; 
 
un chiffre qui en dit long sur le désintérêt des populations pour la chose publique. D’autant plus que dans ce pays,  l’histoire politique a la fâcheuse tendance de repasser les mêmes plats, de surcroît peu ragoûtants. Et rien n’indique qu’aujourd’hui, les électeurs se bousculeront devant les bureaux de vote. Bien au contraire quand on sait que le  débat télévisé entre les protagonistes fut une occasion pour chacun de se défouler plutôt qu’une tribune  où proposer des remèdes aux différents maux qui accablent la nation et auxquels ils ne sont pas étrangers.    
 
Que ce soit le quasi-septuagénaire où le quadra aux allures de gendre idéal, le vainqueur emménagera dans un palais qu’il connaît déjà, pour le malheur de ses compatriotes.
 
C’est que, l’on se rappelle, c’est du choc de leurs ego  qu’est née la grave crise politique qui a secoué le pays de  2009  à 2013 et dont le bilan humain s’élève à 135 personnes tuées. 
 
Pour tout programme de gouvernement, ils ont passé leur temps à se neutraliser réciproquement pendant que la Grande Ile partait à la dérive chaque jour.
 
Comment ces deux pyromanes de Madagascar auxquels on décernerait volontiers le bonnet d’âne de la politique ont pu réussir la prouesse d’échapper à la sanction de l’électorat ? La réponse tient moins de leurs projets de société que des fortunes colossales sur lesquelles ils sont assis :  
 
au moyen d’hélicoptères, les deux anciens présidents ont battu une campagne à l’américaine dans un pays où près de 75% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. 
 
Dix ans après, ont-ils suffisamment mûri, sont-ils devenus de vrais hommes d’Etat dont la préoccupation est le bien-être des Malgaches ? 
 
De la réponse à cette question dépendra la stabilité politique et institutionnelle du pays. 
 
Car si à l’issue du scrutin les deux rivaux légendaires devaient encore se laisser aller à leur jeu favori, on a peur que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets.
 
 
Alain Saint Robespierre



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