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Election: de l’attention à la dérive

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Loin de nous, toute vanité ou ingratitude de parler d’ingérence dans les affaires intérieures du pays de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Parce que quand l’ambassadeur français aux Nations Unies ralliait le monde entier à la cause du Mali, très peu de critiques acerbes étaient audibles.
Mais l’exercice du mandat évolutif de la Mission onusienne n’est pas sans soulever des interrogations. Quelques faits justifient cette réserve. Parmi ceux-ci, l’onction donnée par elle, à travers la signature d’un document devant servir de projet de Loi électorale, à l’issue d’un atelier de validation.
Pourtant, dans la résolution 2364 (2017), la priorité stratégique de la Mission demeure l’appui à la mise en œuvre par le Gouvernement, les groupes armés des coalitions Plateforme et Coordination, ainsi que par d’autres parties prenantes maliennes, de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Et ce, en particulier dans ses dimensions politiques et ses aspects liés à la sécurité, notamment le rétablissement et l’extension progressifs de l’autorité de l’État.
Sans l’accuser d’outrepasser son mandat qui inclut effectivement l’appui au processus électoral, il faudrait tout de même reconnaître qu’il y a là un excès d’attention à l’égard du Mali, si ce n’est du zèle. Il y a fort à parier que c’est dans cette brèche que tente de s’engouffrer vaille que vaille le Chef de file de l’Opposition, Soumi champion, lorsqu’il déclare à l’issue de la rencontre avec le Secrétaire général des Nations-Unies, António GUTERRES : « nous avons insisté sur la certification des résultats. Il nous paraît important pour notre pays d’éviter toute crise post-électorale. Et pour éviter une crise post-électorale, il faut s’assurer que les résultats sont sincères, le scrutin est crédible et transparent. C’est pour ça que nous avons souhaité que les Nation-Unies se penchent sur notre cas ; de pouvoir certifier les résultats et que les résultats obtenus soient des résultats partagés par tout le monde et que tout le monde puisse les accepter ». C’est la dérive totale.
La preuve que Soumi champion a opté pour un passage en force d’une telle bouffonnerie politique aux relents de félonie est qu’il affirme quand même : « je pense qu’ils nous ont écouté. Ils vont regarder ce qu’ils pourront faire, mais nous restons à l’écoute et nous sommes particulièrement inquiets ».
Or, le Secrétaire général de l’ONU, António GUTERRES, au cours de la conférence de presse, à l’issue de sa visite de 48 h dans notre pays (29-30 mai 2018), n’est pas passé par quatre chemins : « les Nations Unies ne sont pas un arbitre. Le Mali est un pays souverain. Les Nations Unies sont et seront un ami fidèle du Mali, nous sommes à la disposition du Gouvernement et de l’Opposition pour appuyer la réalisation des élections, pour qu’il y ait des élections exemplaires ».
Si cette sèche mise au point devait pouvoir tempérer les prétentions d’un Soumi champion aux abois, il n’en demeure pas moins que des brèches sont ouvertes dans les domaines des droits de l’homme, de l’assistance humanitaire, qu’il faudrait songer à colmater. Parce qu’il est évident que l’attention poussée de la Mission onusienne pour la stabilisation du Mali semble servir de passe-droit à certains politiques qui entendent en faire un raccourci pour accéder au pouvoir.
Enfin, ceux qui ne jurent que par une certification des résultats par l’ONU devraient se réveiller : l’ensemble des institutions du Mali est sur pied et fonctionne normalement. De surcroît, si le Mali a pu organiser des élections, en 2013, sous une Transition, ce n’est pas en 2018 qu’elle ne le pourrait pas. Et surtout, il est important de bien garder à l’esprit que la situation au Mali n’est pas aussi désespérée pour que l’ONU élise un Président de la République au nom du peuple souverain du Mali.
Par Bertin DAKOUO



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