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Orthographe : l'important, c'est de pratiquer

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L'orthographe sans faute....... Le baromètre Voltaire publie chaque année les résultats de ses tests et certifications réalisés en ligne par des ados et des adultes.
 
En orthographe, rien ne change vraiment, ni les règles... ni celles qui les maîtrisent le mieux, les femmes, qui restent meilleures en orthographe que les hommes. Le baromètre Voltaire 2018, publié hier, confirme ainsi les conclusions des trois études précédentes. Les femmes maîtrisent 50,3 % des règles d'orthographe de la langue française, contre 46,4 % pour les hommes. Et plus on est âgé, mieux on s'en sort également. Les plus de 55 ans maîtrisent 63,5 % des règles, contre 43,7 % pour les moins de 18 ans.
 
Evidemment, les résultats du baromètre doivent être pris avec les précautions d'usage. Du collégien à l'octogénaire, 8762 utilisateurs du numéro un en ligne de remise à niveau de l'orthographe ont ainsi été interrogés pour déterminer les profils en comparant les résultats à leurs pratiques sur la base de leurs déclarations. Ce qui induit des conclusions parfois acrobatiques du style ceux qui aiment le foot sont moins performants en orthographe. En outre, le panel n'étant pas identique à celui de l'année dernière, impossible d'effectuer des comparaisons de niveau global.

Du classique et de l'insolite

A ces réserves près, notables cependant, le baromètre permet d'établir des tendances, voire un portrait-robot parfois drolatique des surdoués de l‘orthographe et de ceux, en creux, qui rament avec l'imparfait du subjonctif et plus si affinités.
Sans surprise, les meilleurs en orthographe sont les Français bilingues, ceux qui ont étudié le latin ou le grec, ou ceux qui lisent le plus. Du classique. Mais de l'insolite aussi. Les personnes qui n'ont pas le sens de l'orientation sont plus fortes en orthographe que la moyenne, nous dit-on. L'étude ne laisse pas le lecteur sur sa faim en avançant une hypothèse : cherchez l'hippocampe ! C'est le nom de la zone du cerveau, siège du sens de la navigation. L'étude précise : «Celles qui ont le sens de l'orientation mémorisent des repères visuels ou sensoriels sur leur trajet, tandis que les autres suivent un itinéraire mécaniquement, tourner à droite, deux fois à gauche». Fort bien, et alors ? Les personnes qui n'ont pas le sens de l'orientation se sentent plus à l'aise dans un univers stable avec des repères bien établis, ajoute l'étude. Et justement, les règles de grammaire forment un univers stable. CQFD... D'aucuns privilégiant le fond trouveront néanmoins l'argumentaire alambiqué. D'autres privilégiant la forme retiendront qu'il est écrit sans faute...
Revenons tout de même à cette question des «footeux» qui seraient moins bons en orthographe. Il s'agit dans l'étude de ceux qui «déclarent s'intéresser à la Coupe du monde de football». L'explication avancée est que les amateurs de football sont davantage des hommes que des femmes, une hypothèse par ailleurs de plus en plus sujette à caution...

Important de s'entraîner

L'essentiel est sans doute ailleurs. Léa, 19 ans, en école de journalisme, qui a passé avec succès la certification Voltaire en avril 2018, a son opinion : «C'est du par cœur, des règles à apprendre, on a des évaluations, des entraînements qui nous permettent de se corriger. Les tests disent les règles que tu maîtrises et celles que tu ne maîtrises pas. Et à la fin, cela donne un bilan personnalisé de ton niveau et surtout de ce que tu dois approfondir.» A cette aune-là, c'est un outil pédagogique appréciable...

 

«C'est la faute à Voltaire !»

Avec l'orthographe, c'est toujours la même chanson : «Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire. Le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Rousseau». Gavroche, ce concentré d'esprit français aurait-il satisfait aux tests du baromètre Voltaire ? Dans tous les cas, de baromètre en test, d'évaluation nationale en comparaison internationale, la France de l'éducation est habituée au «bashing» (ô pardon l'anglicisme), au dénigrement systématique. Mais il faut toujours se poser la question des instruments d'évaluation. Et aussi des conditions de production des écrits.
 
« Nous ne sommes pas tous à égalité face à l'orthographe », plaident les sociologues. C'est une évidence et le baromètre Voltaire, comme d'autres outils, permet d'estimer que dans ce domaine, le socle primaire des apprentissages est posé très tôt. Et que la vie d'adulte ne fait que prolonger les carences du plus jeune âge, ajoutant de la désocialisation à l'exclusion. Car aujourd'hui, même à l'heure de la pénible « fonétik » des sms, et de la désinvolture internet, l'orthographe reste encore une exigence sociale, un marqueur de reconnaissance.
Avec notre belle langue vivante, il convient juste de rester vigilant. Et de ne pas prendre au pied de la lettre tous les enseignements d'un baromètre qui a ses mérites et sa – grosse – part de subjectivité assumée (lire ci-dessus) dans les profils définis. Comme on dit à Parcoursup, gardons le sens de l'orientation ! Et retenons que les femmes (seulement neuf élues à l'Académie depuis sa création) ont toujours des résultats supérieurs aux hommes. Un joyeux paradoxe dans une pratique de l'orthographe où la règle veut que « le masculin l'emporte sur le féminin ». Faute de réforme, voilà au moins un bon sujet de philo pour les candidat (es) au bac.



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