C’est la ville d’Abengourou qui a abrité ce 31 avril 2018, la 11ème édition de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme (JMLP) autour du thème : « prêts à vaincre le paludisme ».
La population d’Abengougou a été fortement mobilisée pour la célébration de cette 11ème édition de la JMLP au sein de la cour de la mairie de ladite ville. Une importante célébration qui permet à la communauté internationale de marquer un arrêt pour faire le point de la lutte et envisager les perspectives d’avenir.
En Côte d’Ivoire, on est passé de 4 152 065 cas de paludisme en 2016 à 3 557 891 en 2017 et de 4 431 décès en 2016 à 3 222 en 2017. Une régression qui n’empêche toutefois pas le ministère de la Santé et de l’hygiène publique à travers le Programme national de lutte contre le paludisme de mener des actions pour l’enrayer à jamais. La célébration de cette journée à Abengourou, l’un des foyers où sévit ce mal, est la matérialisation de cette volonté politique.
Lors de cette cérémonie, Ouattara Fady, préfet du département d’Abengourou par ailleurs représentant la ministre Raymonde Goudou-Coffie a sonné la sonnette d’alarme pour une prise de conscience collective. Car pour lui, c’est ensemble qu’on pourra vaincre efficacement ce mal qui appauvrit les ménages (la prévention et le traitement de ce mal représente 12 à 14% des dépenses des ménages).
Des efforts considérables enregistrés
Toutefois, a-t-il précisé, le gouvernement grâce à l’appui des partenaires a consenti d’énormes efforts dans le cadre de la lutte. En ce qui concerne les efforts, il a cité la prise en charge gratuite du paludisme dans les centres de santé communautaires, la distribution gratuite de 15 millions de moustiquaires imprégnées et la destruction des gîtes larvaires. Et le représentant d’ajouter que le gouvernement a ainsi mobilisé 15 milliards de F CFA pour le financement de ces interventions d’ici 2020. Aussi, l’Etat a pu obtenir 73 milliards de F CFA auprès du Fonds mondial pour la période 2018-2020. A l’en croire, ces financements renforceront la lutte afin d’atteindre les objectifs.
Yann Aboulaye, représentant le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rappelé que cette journée vise à attirer l’attention sur le fléau que constituent cette maladie et son impact dévastateur sur les familles, les communautés et le développement. Et selon lui, le thème de cette célébration vient souligner la nécessité pour ces Etats d’accélérer les efforts pour venir au bout du paludisme.
« De nombreux pays sont en bonne voie pour atteindre les cibles de la stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030. Toutefois le rythme des progrès a ralenti ( ... ) Le financement a aussi stagné», a-t-il déploré. Ainsi cette célébration, pour lui, est une occasion de renouveler l’engagement politique et de continuer à investir dans la prévention et la maîtrise du paludisme.
« Je lance un appel à tous les pays touchés ( …) afin qu’ils œuvrent avec tous les partenaires au développement pour stimuler les investissements dans la lutte », a indiqué le représentant. Un avis partagé par les représentants de l’Unesco et de l’ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire qui ont estimé que les acteurs doivent durcir le ton pour atteindre les objectifs.
Touché par la mobilisation des populations et des partenaires, le directeur du PNLP Tanoh Méa Antoine a réitéré la volonté de structure à poursuivre la lutte. Un combat, qui souligne-t-il, ne pourra se faire sans l’engagement des populations qui doit se traduire par l’utilisation des moustiquaires et le maintien de leurs cadres de vie propres.
Larissa Gbaguidi
Envoyée spéciale à Abengourou
Publié le :
5 février 2018Par:
Lago Tape