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Lycée professionnel de San Pedro :L’internat fermé, le calvaire des stagiaires

Publié le :

Le Lycée professionnel de San Pedro poursuit sa mission de formation des stagiaires, en dépit des difficultés que vivent ses pensionnaires.
L’internat fermé, le calvaire des stagiaires
J. Moreau est orienté au Lycée professionnel de San Pedro où il doit préparer un Brevet de technicien en bâtiment. Mais depuis que ce jeune garçon est informé qu’il doit fréquenter dans la ville portuaire de San Pedro, il ne dort plus. D’abord parce que ses parents ont fouillé en vain leur répertoire, sans avoir une seule connaissance dans la ville chez qui leur enfant peut loger. Ensuite, lorsqu’il s’est renseigné auprès de certains enseignants du centre technique de Bongouanou, d’où il part pour San Pedro, les enseignants lui ont donné l’information suivante : « Depuis 2002, l’internat est fermé et chaque stagiaire se débrouille comme il peut ». Or, le Lycée professionnel, pour ceux qui connaissent la ville de San Pedro, savent très bien qu’il est excentré. Construit pour accueillir un effectif de 400 stagiaires, l’école compte aujourd’hui 776 pensionnaires, selon son directeur.
Le calvaire des stagiaires
De plus en plus, les ivoiriens n’acceptent plus d’héberger des élèves chez eux, témoigne un responsable de l’établissement. Qui ajoute que « le comportement de certains parents qui abandonnent parfois leurs enfants à leur tuteur a fini par décourager ceux qui acceptaient encore d’héberger des élèves sous leur toits ». Malgré tout, certains plus chanceux réussissent à se faire accepter chez des tuteurs. Ces derniers, s’ils habitent un quartier proche du Lycée, empruntent un seul taxi pour rallier l’établissement. En aller et retour, il paye 400 F Cfa. S’ils habitent plus loin, tel qu’à la Cité ou au Lac, ils doivent nécessairement emprunter deux taxis pour rallier l’école. Ce qui revient à 800 F en aller et retour. A ce montant, il faut ajouter le déjeuner de l’élève. Qui se retrouve à dépenser un peu plus de 1000 F par jour. D’autres, plus courageux marchent sur plusieurs kilomètres pour regagner l’école chaque matin et rentrer à la maison, le soir.
Des chambres de fortune
Face à cette situation, financièrement intenable pour plusieurs parents d’élèves, les stagiaires et étudiants de l’établissement ont trouvé refuge dans le quartier précaire qui fait face à l’établissement. Où des propriétaires louent des maisons en bois à 5000 F par mois au locataire. « La plupart de nos stagiaires logent dans le quartier qui est juste à côté. Ils se mettent en groupe pour louer des chambres », reconnait le directeur de l’établissement, Agoussi Alain. Une situation qui n’est pas sans incidence sur le rendement des stagiaires, même si l’établissement ne dispose pas de statistique qui permette de comparer les résultats lorsque l’internat fonctionnait et après sa fermeture. « Certains arrivent très souvent en retard, d’autres s’absentent carrément lorsqu’ils n’ont pas d’argent pour payer leur déplacement », fait savoir un responsable de l’encadrement des stagiaires. Pourvu que tout cela ne les empêche d’assimiler les cours qui leurs sont dispensés.
D. E
Encadré
Trente-quatre ans et déjà vieux !
Le Lycée professionnel de San Pedro a ouvert ses portes, depuis 1983. Soit trente-trois ans d’existence. Cet établissement, à l’instar de bien d’autres a pu former et continue de former des jeunes aux métiers du bâtiment et des travaux publics.
Si à trente-trois ans dans la vie d’un homme, les rides n’apparaissent pas sur le visage, ce n’est pas pareil pour un bâtiment, surtout à usage public. L’école des techniciens en bâtiment a donc pris un coup de vieux. Avec des fissures par ci et des murs noircis par la moisissure, par-là. Un réfectoire totalement délabré, et des salles d’eau de l’internat non fonctionnelle.
« Le bloc 2 de l’internat, avec une capacité de 200 places a été réhabilité, à la faveur d’un projet de formation des ex-combattants aux métiers portuaires. Il ne dispose certes pas de lit et de matelas, mais si la tutelle décide, il peut accueillir des étudiants à la rentrée », explique un enseignant de l’établissement. En attendant la réhabilitation totale de l’école, ce bloc opérationnel pourra accueillir des stagiaires.
En somme, l’école a besoin d’une réhabilitation pour lui donner un nouveau souffle et lui permettre de poursuivre sa mission : celle de former des jeunes ivoiriens. Et ce n’est pas la tutelle qui dira le contraire, car, à en croire le directeur de l’école, une mission d’inspection est déjà passé pour faire l’état des lieux. « La réhabilitation va se faire et elle pourra débuter avant la fin de l’année », fait-il savoir. Bonne nouvelle donc pour les anciens et futurs pensionnaires du "Lypro".
D.E
 



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