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Economie

Côte d'Ivoire : 400 milliards, une grève............au suivant.

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"S'il n'existe pas de race supérieure à une autre, s'il n'existe pas de peuple supérieur à un autre, il existe cependant des peuples plus aptes que d'astres, à défendre dans les faits, leur droit à d'existence", disait Aimé Césaire.
Cette pensée profonde correspond tellement à ce qui se passe en Afrique en général et dans notre pays en particulier. 
Il y a environ deux ans, le décès dune jeune mannequin au CHU de cocody, dans des conditions absolument inacceptables, avait provoqué une vive émotion.  Devant la clameur publique, le gouvernement avait annoncé des sanctions, suivies de décaissement de plusieurs milliards, paraît-il, pour réhabiliter les urgences de nos CHU. Deux ans plus tard, il suffit de se rendre dans les urgences encore ouvertes de nos CHU pour réaliser que, si quelques machines ont été acquises (CHU de cocody), nos urgences continuent d'être des mouroirs où sévissent des agents particulièrement démotivés qui n'ont, pour la plupart, aucune conscience du caractère sacré de leur métier. En attendant le prochain décès dans ces urgences d'un citoyen non ordinaire, chacun de nous a oublié... et la vie continue. Pourtant, on avait pensé qu'avec cette affaire, plus rien ne se passerait dans nos hôpitaux comme avant. C'était sans compter avec notre capacité à noyer tout dans la politique. Ceux qui ont voulu trop dénoncer ont été rappelés au souvenir de ce qui se passait avant l'arrivée de ce régime. 
  Quelques années en arrière, des dirigeants de la fédération ivoirienne de football (Fif),  cupides jusqu'au bout des ongles, avaient vendu, pour un match, cinq fois plus de tickets qu'il n'y avait de places disponibles dans le stade. Résultat? 19 morts, 132 blessés dont des handicapés à vie. Aucune sanction n'a été prise contre personne. Ah si... Un simulacre de procès a été organisé, des gens ont été reconnus coupables d'homicides involontaires, des peines d'emprisonnement de 20 ans ont été prononcées puis les coupables ont été priés de rentrer chez eux, avec les excuses de la république, pour le dérangement.  Tout a été noyé dans la politique. Ceux qui s'indignaient par trop, de cette impunité, ont été rapidement priés de se rappeler les crimes impunis de la rébellion armée. Et le débat s'est arrêté, là. 
Il y a quelques semaines, nous avons publié, documents et détails précis à appui, une enquête faisant état du détournement de plus de 400 milliards de FCFA, dans l'ensemble des recettes des impôts de Côte d'Ivoire. A la suite de cela, le ministre du budget a annoncé des audits devant aboutir à des sanctions sévères car, selon lui "avec 400 milliards, on peut construire 10 CHU du même standing que celui d'Angre". 
Depuis le jeudi 15 février, 60 caissiers et 3 receveurs des impôts ont été suspendus de leur fonction. Et, selon mes informations, ce sont près de 200 agents, y compris des responsables, qui pourraient être emportés par nos revelations. 
Mais depuis ce vendredi 16 février, à quoi assiste-t-on? Les syndicats du secteur annoncent une grève de 72 heures dès le 12 mars. Au motif que les audits lancés après notre enquête ne concernent que seulement l'administration des impôts, au lieu de concerner toute l'administration publique et parapublique. Ils appellent à la levée immédiate des mesures de suspension prises contre les 63 agents qui devraient être réhabilités car salis, par un journal et un journaliste qui seraient au service de réseaux mafieux ou d'individus tapis à la Primature ou au ministère du budget, n'en jetez plus.
Et voilà comment, l'un des plus grands scandales économiques de ces 20 dernières années, le détournement de plus de 400 milliards, est sur le point d'être passé, en pertes et profits. 
Nos députés dont certains, au 21e siècle, ne savent ni lire ni écrire et qui, sans sourciller ont voté une annexe fiscale mortifère et finalement suspendue, n'ont pas été émus, outre mesure, par cette affaire. 
Ici même sur ODCI, il y a chaque jour, des centaines de posts sur des sujets sans lien avec notre avenir commun et qui, déclenchent des milliers de commentaires. Des faits divers ou grivois, provoquent des milliers de commentaires enflammés. 
Mais 400 milliards détournés n'emeuvent personne. Nos opposants politiques préfèrent parler de leur "rancune", de leurs gueguerre, ou des histoires de mariages traditionnels. 
Et, on dit qu'on veut le meilleur pour nous mêmes et pour nos enfants, dans ce pays.  En France, pour environ 500 mille euros cachés aux Fisc par un ministre du budget, tout un régime a failli s'effondrer, les journalistes qui ont révélé l'affaire ont été entendus en direct a la télé  par les députés, le ministre lui même a été entendu en directe, un parquet financier a été créé, tout l'argent caché par le ministre a été remboursé, et, dans quelques jours, ce ministre pourrait être emprisonné pour trois ans. Tout ça, pour 300 millions de FCFA. 
Ici, on parle de 400 milliards de FCFA. Et cela n'émeut personne.  
Aaah, monsieur Aimé Césaire, je me demande si vous vous rendez compte, depuis le monde dans lequel vous vous trouvez à cette heure, de la véracité de votre pensée.
 



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