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Le développement n'est pas sorcier

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LA DIFFÉRENCE ENTRE PAUVRETÉ ET RICHESSE :
 
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de noix de cajou, en produit 725.000 tonnes par an. Elle offre 500 f le kilo au paysan, soit 362,5 milliards de francs cfa.  Elle exporte le tout à 1.000 f le kilo, et gagne 725 milliards de francs cfa (soit 11% de notre budget national).  Une seule usine brésilienne nous en achète seulement 25.000 tonnes (soit 3,5% de notre production) à 250 milliards de francs cfa et les revend aux USA et au Canada en produit fini, décortiqué, à 2.500 milliards de nos francs (soit 40% de notre budget national) !  Cette seule usine gagne donc 10 fois plus que nous sur ces 25.000 tonnes.  Elle gagne aussi, avec ses seules 25.000 tonnes, 3 fois plus que notre pays avec ses 725.000 tonnes cumulées. Si nous osions construire cette usine de décorticage chez nous, nous vendrions notre produit directement aux USA et au reste du monde et nous gagnerions 7.250 milliards de francs cfa, soit plus que notre budget national de 6.500 milliards de francs. Nous ne parlons même pas encore du café, ni du cacao, ni d’or, ni de pétrole, ni rien d’autre.  Mais non, nous préférons brader nos produits bruts, pour gagner 10 fois moins que nos clients, en nous félicitant d’être premier producteur mondial de noix de cajou. Oui, nous sommes industrieux (gros travailleurs), mais nous restons pauvres, car nous ne faisons pas travailler suffisamment notre cerveau. Nous comptons trop sur nos muscles, pour travailler dur, et gagner petit. Ceux qui font travailler davantage leur cerveau, travaillent moins en courbant l’échine et en maniant la machette, pour gagner 10 fois plus.  La différence entre la richesse et la pauvreté, c’est justement à ce niveau : au niveau du cerveau, et de l’usage que l’on en fait.
 
IL FAUT INDUSTRIALISER NOTRE PAYS :
 
Pas si loin de nous, Nana Akuffo-Addo a décidé de se passer de l’argent du FMI dès avril 2018. Pour toujours ! Sur quoi compte-t-il donc ? Sur l’industrialisation de son pays, pardi ! Il compte construire une usine dans chacun des 216 districts du pays, pour transformer son or, son pétrole et son cacao, au moins en produits semi-finis, avant exportation. Il pourrait alors multiplier ses recettes à l’exportation par au moins 4, sinon par 10. On ne sait pas encore s’il réussira, mais le penser est déjà une victoire épique. Car les pays développés ont d’abord pensé leur développement, avant de le réaliser, avec la révolution industrielle au 18ème siècle, puis les services aujourd’hui. Pourtant Akuffo-Addo a pour modèle notre Alassane Ouattara. Pourquoi ne prendraient-ils pas ce chemin de l’industrialisation ensemble, s’entraidant au passage ?  Nous ne sommes pas dans le secret des dieux, pour répondre à cette interrogation, mais vu que son deuxième mandat s’achève dans 32 petits mois, on peut douter qu’il puisse improviser, seulement maintenant, une politique si hardie.
L’histoire des pays développés montre bien cependant que le développement n’est pas sorcier.  Cela prend forme dans la tête d’abord, avec des réflexions comme celle d’Akuffo-Addo, et s’exprime comme un rêve de grandeur. Ensuite, elle prend corps avec la mise en place d’une politique d’industrialisation hardie, comme en France et au Royaume-Uni il y a 200 ans.  La Chine, qui était un pays sous-développé il y a 25 ans, l’a compris, lorsqu’elle s’est industrialisée en devenant aujourd’hui l’usine du monde entier.  90% de ce qui est manufacturé et vendu dans le monde de nos jours est fabriqué précisément dans ce pays.  La Chine a rêvé grand, et proposé au monde entier d’y implanter ses usines et y fabriquer ses produits manufacturés, mettant en avant sa main d’oeuvre  à bon marché.  Je suis sûr que nos ouvriers coûteraient encore moins chers que les chinois, si nous osions proposer le même service au reste du monde.  Nous avons aussi des ports et nous sommes sans doute plus proche de l’Europe, des Amériques et de l’Australie que la Chine.  Les navires auraient moins de distance à parcourir pour rapatrier les iPhones aux États-Unis ou les Peugeots, les vêtements et les chaussures en Europe. 
 
DERNIÈRES PRÉCAUTIONS À PRENDRE
 
Certes, si nous voulons vraiment réussir à nous développer en usant de ces outils, nous gagnerions à nettoyer d’abord l’environnement des affaires chez nous ; à éplucher notre système judiciaire ; à lutter contre la corruption pandémique ; à assainir les règles d’attribution des marchés publics ; à procéder à des changements de régimes le plus démocratiquement possible, comme au Ghana voisin.  Que personne surtout ne vienne me dire que c’est impossible, car la tâche est trop ardue et trop titanesque.  Si nous le voulons vraiment, nous pouvons nous donner les moyens de le vite réaliser.  On n’a pas besoin de 100 ans pour devenir honnête.  Ceux qui veulent traîner les pas, comme au service des impôts, avant de devenir honnêtes dans quelques années, doivent être contraints de le devenir maintenant.  La prison est faite pour les hommes, pas les bêtes.  L’État doit se donner les moyens de saisir leurs biens aussi, afin de se faire rembourser, si des deniers publics ont été détournés par nos énarques !
 
         Dr Famahan SAMAKE.



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