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Dialogue politique au Togo : Un véritable serpent de mer

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Dans quelles conditions aura lieu le dialogue politique au Togo ? Bien malin qui saurait répondre à cette question, tant la chose apparaît à ce stade comme un véritable serpent de mer.  En effet, jusqu’à ce jour, l’on ne saurait dire avec précision quand est-ce que ce fameux dialogue va commencer, quel en sera l’ordre du jour, encore moins qui sera admis à s’asseoir autour de la table et qui ne le sera pas. C’est dans ces conditions que se tient depuis le 13 décembre dernier une nouvelle mobilisation, la 18e du genre depuis celle du 19 août dernier, de l’opposition qui a boycotté la réunion consultative du gouvernement en vue de préparer le dialogue politique de sortie de crise. Pour elle, il n’est pas question que le pouvoir pilote l’organisation de ce dialogue alors qu’il en est lui-même partie. Elle préfère donc s’en remettre à la double médiation ghanéenne et guinéenne qui devrait présenter l’avantage de la neutralité.
On se demande si les protagonistes pourront s’entendre sur un ordre du jour
Mais à l’allure où vont les choses, l’on se demande si les Togolais eux-mêmes veulent de ce dialogue qui semble pourtant la seule porte de sortie pacifique de la crise actuelle. En effet, les positions semblent si tranchées que l’on se demande si les protagonistes pourront s’entendre sur un ordre du jour pour pouvoir avancer. Et pour cause, au sein de l’opposition qui s’arcboute sur un retour à la Constitution de 1992 « dans sa version originelle », d’aucuns ne démordent pas de leur volonté de venir à ce dialogue pour discuter ni plus ni moins que des conditions de départ du président Faure Gnassingbé du pouvoir. Pendant ce temps, tout porte à croire que du côté du pouvoir, l’on est en quête de stratégie pour diviser l’opposition, dans le but de casser sa lutte. Quoi qu’il en soit, la question de la détermination même des participants à ce dialogue risque de faire débat. Surtout si le critère de la représentativité à l’Assemblée nationale doit être retenu, sachant que le parti de Tikpi Atchadam, celui-là même qui apparaît désormais comme le nouvel homme providentiel et par qui la contestation est venue, n’y est pas représenté. Si c’est une façon détournée ou une volonté cachée de l’exclure des débats, ce serait un mauvais calcul. Car, à ce stade, il ne sert à rien de jouer l’autruche. Une telle approche pourrait même être hautement préjudiciable au retour au calme. Car, l’on ne voit pas comment l’on pourrait parvenir à une solution de sortie de crise sans la participation de tous les protagonistes, particulièrement les principaux acteurs dont le Parti national panafricain (PNP), qui ruent dans les brancards. C’est pourquoi l’on est porté à croire que le dialogue politique annoncé au Togo, manque de sincérité. Du côté de l’opposition, l’on ne veut certainement pas se voir reproché le fait d’avoir refusé la main tendue du pouvoir. C’est pourquoi en acceptant d’aller au dialogue, elle compte maintenir la pression en ne quittant pas la rue, convaincue qu’elle est que c’est maintenant ou jamais qu’elle peut obtenir le départ de Gnassingbé fils du pouvoir. Autrement, elle pourrait dire adieu à ses rêves d’alternance que ses militants appellent de tous leurs vœux. Du côté du pouvoir, il s’agit certainement de gagner du temps dans l’espoir d’avoir l’adversaire à l’usure. Et chaque jour qui passe, est une victoire de Faure Gnassingbé sur ses contempteurs qui ne jurent que par son départ ici et maintenant du pouvoir.
Ce dialogue est bien parti pour échouer
Et pendant que Faure cherche du soutien à l’extérieur, ses partisans ne restent pas non plus les bras croisés à l’intérieur. Mais dans les deux camps, chacun semble avancer avec un couteau dans le dos, prêt à assener un coup de poignard mortel à son adversaire à la moindre occasion.  Dans ce cas de figure, si les uns et les autres ne mettent pas de l’eau dans leur vin, l’on peut dire sans risque de se tromper que ce dialogue politique inter togolais est voué à l’échec avant même d’avoir commencé. Et l’empressement du pouvoir à vouloir coûte que coûte prendre le contrôle de la situation, pourrait apporter de l’eau au moulin de ceux qui voient dans ce dialogue dont il a eu l’initiative, une entourloupe visant à briser la lutte de l’opposition. En tout état de cause, les lignes bougent tellement difficilement au Togo que l’on a quelque peu le sentiment de faire du surplace. Pendant ce temps, les deux camps semblent affûter leurs armes. Si les choses n’évoluent pas autrement, ce dialogue est bien parti pour échouer. Le pouvoir togolais est donc le premier interpellé. Particulièrement le président Faure Gnassingbé à qui il revient de se montrer bon prince en prêtant une oreille attentive aux supplications de son peuple, pour éviter au pays de basculer dans la violence. Car, si tout ce débat a lieu, c’est essentiellement à cause de sa  seule personne. Mais l’intérêt de la Nation devrait passer avant l’intérêt de tout citoyen, fût-il le président.
Cela dit, on attend de voir si le prochain sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest que Lomé devrait accueillir ce 16 décembre, et qui est censé aborder principalement les questions sécuritaires dans l’espace communautaire, se penchera aussi sur la question togolaise et ce qu’il en sortira.
 
« Le Pays »

 



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