publicité

Societe

François Compaoré,devant la Justice française: Coïncidence calculée ou hasardeuse ?

Publié le :

13 décembre 1998 – 13 décembre 2017. Cela fait 19 ans, jour pour jour, que le Directeur de publication du journal « L’indépendant », Norbert Zongo,  a été  assassiné avec  trois de ses compagnons d’infortune sur la route de Sapouy. Près de deux décennies après, au moment où les Burkinabè épris de justice commémoraient le 19ème  anniversaire de cet assassinat odieux, le présumé commanditaire de cet horrible autodafé qui a révulsé bien des consciences au pays des Hommes intègres et bien au-delà, François Compaoré, se présentait devant la Justice française, pour se voir notifier la demande d’extradition de la Justice burkinabè qui cherche à l’entendre dans le cadre de cette ténébreuse affaire. La question que l’on pourrait se poser, est de savoir si cette comparution du conseiller de l’ex-homme fort du Burkina est une coïncidence calculée de la Justice française pour faire plaisir aux Burkinabè, ou si c’est seulement une coïncidence hasardeuse de calendrier. Quoi qu’il en soit, l’on a envie de dire que c’est un signe des temps.
Il n’est pas exclu que François Compaoré soit extradé au Burkina Faso
Un symbole que le jour même de son assassinat, celui-là même qui est  soupçonné depuis toujours d’en être le principal commanditaire et qui n’était jusque-là pas inquiété par la Justice, soit en train de répondre. Peut-être connaîtra-t-on enfin la vérité pour que justice soit rendue à l’illustre journaliste disparu. Il y a des signes d’espoir. En tout cas, c’est ce à quoi aspirent ces nombreux Burkinabè qui ont, durant ces 19 ans d’attente, gardé la flamme de l’espoir allumée. Et à la lumière des derniers développements, on peut croire que le Ciel lui- même n’a jamais voulu que ce dossier soit définitivement enterré et que la parenthèse douloureuse de cet odieux assassinat se referme  de la sorte. En rappel, François Compaoré, le petit frère de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, a été alpagué le 29 octobre dernier à l’aéroport Roissy Charles De Gaulle de Paris par la police française, en exécution d’un mandat d’arrêt international lancé par la Justice burkinabè contre lui. Et il n’est pas exclu qu’au terme de la procédure, il soit extradé au Burkina Faso pour répondre des faits qui lui sont reprochés. De ce côté, l’espoir est d’autant plus permis que lors de son séjour au Burkina en fin novembre dernier, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, s’y est montré favorable tout en précisant qu’il appartient à la Justice de rendre sa décision, s’engageant, pour sa part, à tout faire pour faciliter celle-ci. Cela dit, 19 ans après son assassinat, l’on peut s’interroger sur l’héritage de Norbert Zongo. Le premier constat que l’on peut faire, est que son Journal ne lui a pas survécu. Et ce n’est pas faute d’engagement de sa famille et de certaines bonnes volontés à maintenir le flambeau. Cela est triste. A qui la faute ? La question reste posée. En tout état de cause, la disparition de cet emblématique journal de la sphère médiatique burkinabè, sonne comme une seconde mort de son géniteur. Ensuite, l’on se rend compte que même au Burkina Faso, la mobilisation est en train de s’estomper. C’est le sentiment général qui se dégage, au vu du programme des manifestations commémoratives qui s’est réduit comme peau de chagrin, au fil des ans, avec de moins en moins de personnes présentes à la traditionnelle cérémonie de pose de gerbes de fleurs sur les tombes des disparus, en dehors des membres de sa famille et des responsables de certaines associations.
Il faut souhaiter que la procédure aille jusqu’à son terme et que la lumière soit faite
Mais sur un tout autre plan, l’on peut dire que la disparition de Norbert Zongo a permis l’approfondissement de la démocratie et de la liberté d’expression au Burkina Faso. Car, sa mort et la mobilisation qui s’en est suivie, ont été un déclic et un tournant dans la lutte du peuple burkinabè pour plus de libertés. Et cela est un sacrifice que rien ne saurait remplacer. Maintenant que la peur semble avoir changé de camp pour s’installer dans celui de ses présumés bourreaux, il faut souhaiter que la procédure aille jusqu’à son terme et que la lumière soit faite dans cette affaire sur toute la ligne. L’autre moralité de l’histoire, c’est que quand on a trempé sa main dans le cambouis, tôt ou tard, on finit par être rattrapé par son passé. C’est peut-être aussi cela, l’une des caractéristiques de la justice immanente. En attendant, ceux qui ont construit des duplex sur le cadavre de Norbert Zongo, peuvent à présent avoir le sommeil trouble. Car, ils seront à jamais hanté par la peur d’être rattrapés par les fantômes des disparus.

 



publicité

FIL INFO

18 avril 2024

Nord-Kivu : trois personnes déplacées tuées en une semaine dans le Nyiragongo

18 avril 2024

Bénin: le président Patrice Talon choisit le patron des renseignements comme envoyé spécial en Haïti

18 avril 2024

Foire commerciale intra-africaine 2025 : L'Algérie signe l'accord d'accueil

18 avril 2024

Sénégal.Secteurs public et parapublic : Des appels à candidatures bientôt lancés pour certaines hautes fonctions

18 avril 2024

Vote samedi à la Chambre américaine des représentants sur l’aide à l’Ukraine et Israël



Fanico

Lamine KANE. 13 février 2024
Conte des faits renversants
Valer St Clair 9 février 2024
CAN : Non aux courses d'autorités sur la pelouse !
Dr. Yalamoussa Coulibaly 6 février 2024
Diversité de noms chez les Sénoufo
Emmanuel Koffi 17 janvier 2024
Lettre ouverte au Premier Ministre Robert Beugré Mambé

publicité