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Présidentielle au Honduras : on recompte tout

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Accusé de fraude par l'opposition, le président de droite, en passe d'être réélu, fait une concession, au milieu de violences qui ont fait 3 morts.
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Les 9 millions de Honduriens auront-ils un président pour Noël ? La question se pose dix jours après l’élection, suivie d’une interminable phase de dépouillement, de polémiques, d’accusations et de manifestations. Mardi, le président, Juan Orlando Hernández, dit «JOH», candidat à sa propre succession, a accédé à la demande de l’opposition d’un recomptage total des votes du 26 novembre, afin d’écarter les accusations de fraude en sa faveur. «Nous sommes ouverts à la révision une, deux, trois, autant de fois que nécessaire. Nous n’avons aucun problème», a déclaré le président de droite, 49 ans, dont l’opposition juge illégale l’éventuelle réélection, non autorisée par la Constitution.
L’ancien président de gauche Manuel Zelaya avait réclamé la vérification de l’ensemble des 18 000 procès verbaux du scrutin. Zelaya soutient le candidat de l’Alliance de l’opposition contre la dictature, Salvador Nasralla, présentateur de télévision de 64 ans. Après dépouillement de 99,98% des bulletins, le Tribunal suprême électoral (TSE) se refusait samedi à déclarer un vainqueur dans l’attente du réexamen de 1 500 procès verbaux jugés litigieux. Mais les chiffres publiés étaient clairement favorables à Hernández, crédité de 42,98% des suffrages, contre 41,39% pour Nasralla. Et le recomptage risque de ne rien changer au résultat.
Panne informatique
L’aspirant de gauche était pourtant donné en tête dans les premiers résultats partiels, avant d’être doublé. Salvador Nasralla avait accusé le TSE, réputé proche du pouvoir, d’avoir falsifié des documents lors du dépouillement qui s’est éternisé une semaine. Pour preuve, Nasralla publiait mardi sur Twitter deux procès verbaux pour le même bureau de vote : celui transmis à sa coalition le plaçait en tête, alors que l’exemplaire du TSE favorisait son adversaire. Une panne informatique survenue mercredi dans le système de comptabilisation des résultats est elle aussi jugée suspecte par l’opposition.
La vérification intégrale est vue comme une tentative de calmer la colère de la population face à la réélection de Juan Orlando Hernández. L’état d’urgence a été décrété vendredi pour dix jours après des manifestations et des pillages de commerces ayant fait au moins 3 morts. Dans la capitale, Tegucigalpa, comme ailleurs dans le pays, des milliers d’habitants continuent de défier le couvre-feu pour ériger des barricades et d’organiser des concerts de casseroles.
Les observateurs internationaux, présents pour surveiller le processus électoral, ont semblé se ranger du côté de Nasralla, qui affirmait lundi son refus d’accepter des résultats «ni officiels ni définitifs».L’eurodéputée portugaise Marisa Matias, coordinatrice de la mission de l’Union européenne, a appelé le TSE à la prudence : «Ne proclamez pas de vainqueur, le processus n’est pas terminé.» L’Organisation des Etats américains (OEA) est allée plus loin : «La marge étroite des résultats, ainsi que les irrégularités, les erreurs et les problèmes systémiques qui ont entouré cette élection ne permettent pas à cette mission d’avoir des certitudes sur les résultats», a déclaré l’ex-président bolivien, Jorge Quiroga, chef de la mission de l’OEA.
Dans les rues du Honduras, le couvre-feu, qui interdit de sortir dans la rue entre 18 heures et 6 heures du matin, a généré un chaos automobile et forcé les habitants à faire la queue devant les magasins pour s’approvisionner avant qu’ils ferment. Selon le quotidien El Heraldo, plus de 1 300 personnes ont déjà été arrêtées pour ne pas l’avoir respecté. Mais l’état d’urgence n’empêche pas la violence, dans ce pays d’Amérique centrale miné par la pauvreté et les gangs criminels : dimanche soir dans le département d’Olancho, deux policiers ont été abattus par des habitants circulant en voiture malgré l’interdiction. Et au moins une jeune femme a été tuée au cours des manifestations d’opposants.
Révolte policière
Lundi soir, des centaines de membres des Cobras, la police antiémeute, soutenus par d’autres agents, sont sortis de leurs casernes, dans le nord de Tegucigalpa, pour signifier leur refus de faire appliquer le couvre-feu et réprimer les manifestants. Des centaines d’habitants du voisinage ont accouru pour les applaudir, certains arborant des pancartes avec l’inscription «J’aime la police».
Avant même sa tenue, le scrutin du 26 novembre était contesté, en raison de la candidature du président sortant. La Constitution interdit deux mandats consécutifs, mais José Orlando Hernández s’est appuyé sur une décision favorable de la Cour suprême, ses détracteurs l’accusant d’avoir pris le contrôle de cette institution.
 



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