Environ 500 élèves des établissements Bethléem saccagés ont pris d’assaut les rues de la ville de Korhogo pour protester leur ras-le-bol face à la barbarie dont ils ont été victimes. Puis réclamer la réouverture des trois établissements et la réparation des préjudices subis.
‘‘Nous ne voulons pas être otages des querelles de personnes’’ ou ‘’L’école ne doit pas être politisée’’ ou encore ‘’N’hypothéquez pas notre avenir’’, telles sont les pensées véhiculées sur les différentes pancartes brandies par ces élèves mécontents.
La marche a débuté depuis les locaux du groupe scolaire pour prendre fin à la préfecture (distant d’environ 5 Km). Là, ils ont tenu un sit-in pour dénoncer leur mécontentement face à qu’ils ont qualifié de brigandage de l’école au profit de velléités politiciennes. Pour eux, le saccage de leur école serait lié à deux raisons.
La première serait fondée sur le fait que ‘‘Soro Zié Samuel, fondateur desdits établissements, venait récemment d’être nommé délégué du Réseau des amis de la Côte d’Ivoire (Raci) fondé par le député de Sirasso, Soro Kanigui Mamadou qui lui-même est un très proche de Guillaume Soro’’. La seconde serait liée aux démêlées avec ‘‘les villageois de Kombolokôrô. Convoqués, le vendredi 9 octobre 2017, à la préfecture de Korhogo à l’effet de trancher le litige de terre; ceux-ci se seraient rendus au domicile d’Alidou Tiékoura Coulibaly qui conteste la chefferie cantonale à l’actuel chef de canton Issa Coulibaly. Un ‘‘crime’’ de lèse-majesté que l’occupant du siège cantonal n’aurait pas apprécié’’.
S’agissant de la supposée profanation du bois sacré de Kombolokôrô par le fondateur des établissements saccagés, selon des témoins, l’affaire remonterait en 2004, donc il y’a 13 ans, et Soro Zié Samuel ne serait concerné ni de près ni de loin par une cette affaire.
Vu que l’année scolaire vient de démarrer et que les établissements ont été saccagés, les parents d’élèves se disent désemparés, car, les cours ne s’arrêteront pas pour permettre leur réhabilitation. Ainsi, se posent-ils la question de savoir quel sort sera réservé aux milliers d’apprenants desdits établissements. Ils ont donc appelé à l’implication des autorités locales en charge de l’administration et de l’école, afin qu’une solution apaisée et définitive soit trouvée sauver l’année scolaire des 4000 élèves des établissements Bethleem.
En guise de solidarité, les élèves de tous les établissements scolaires de Korhogo veulent organiser une grande marche de protestation le lundi 23 octobre 2017. Cependant, il revient que le Préfet Daouda Ouattara demande aux responsables des trois établissements saccagés de reprendre les cours le même lundi.
Ouana Lagnon
