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André Silver Konan : « Si j’étais à la place de Soro…... »

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Après le coup "fatal" de Bédié : Les 2 scénarios qui peuvent sauver le soldat Soro. Décryptage des deux scénarios qui peuvent permettre à Guillaume Soro de se faire élire Président en 2020 ou en 2025.
En confiant à Jeune Afrique que Guillaume Soro lui a révélé qu’il n’était pas intéressé par la présidentielle de 2020, Henri Konan Bédié a scellé (en tout cas pour l’instant), le sort du président de l’Assemblée nationale. Sauf cataclysme politique ou le coup du destin, le duo qui dirige la Côte d’Ivoire (Alassane Ouattara et Bédié) ne devrait donc pas adouber le candidat Soro, en 2020.
Certes, le concerné a remercié l'indéboulonnable président du PDCI, pour la "protection" qu’il lui offre, mais cela n’a échappé à personne qu’il n’a ni confirmé, ni démenti les allégations de Bédié. Une attitude qui accrédite la version de Bédié. En politique, comme dans la vraie vie, qui ne dit mot consent…
 
Dans la tête de Soro
Bref. En dépit de son aveu réel ou supposé, tout le monde sait que Soro se rase chaque matin en pensant à 2020. Dans la tête de ce dernier (on va faire de la « sorcellerie » politique), c'est y aller en 2020. Seulement voilà, il se dit qu'y aller sans l’aval du duo Bédié-Ouattara, est suicidaire. Il n'a pas forcément tort.
De fait, tous les potentiels candidats issus des partis membres du RHDP sont aujourd’hui face à ce dilemme. Un dilemme entretenu par une stratégie bien ficelée par le duo. A ne pas s'y méprendre, ils savent très bien où ils vont.
La stratégie est simple. Elle consiste, en deux mots, à mettre en confiance chacun des candidats potentiels, tout en s’assurant de les fragiliser, de temps en temps, de sorte à ce qu’ils ne prennent pas trop confiance. Exercice difficile s'il en est, mais qui s'apparente à un jeu d'enfants, pour des politiques rodés.
L’objectif est de maintenir ce petit groupe, dans les rangs, tout en ne les poussant pas à en sortir. Une sorte de stratégie du bâton et de la carotte qui a jusque-là fonctionné avec tous les premiers ministres (tous potentiels candidats non déclarés) qui se succèdent à la Primature depuis l’avènement de Ouattara.
Guillaume Soro a donc le choix entre y aller en 2020 ou attendre en 2025 ou en 2030. Retenez bien ceci : je pense que le candidat unique du RHDP (si ce projet aboutit) sera amené à prendre l’engagement public de faire un seul mandat, comme au Bénin. Je dirai pourquoi ultérieurement…
 
Premier scénario : y aller !
Guillaume Soro, 48 ans en 2020 pourrait décider d’y aller en 2020. Dans ce cas, il doit tout de suite opter pour la rupture. Aucune tergiversation n’est possible avec ce scénario. Si j’étais Soro et que j’avais à choisir ce scénario, je conserverais mon poste à l’Assemblée nationale.
Ce poste offre la garantie de l’immunité parlementaire, au cas où le chiffon rouge de la CPI serait agité (pour cela aussi, j’aurais une stratégie que je ne développerai pas ici), et je me déclarerais dès maintenant candidat à la succession de Ouattara.
Ce serait une déclaration claire, sans aucune espèce d’ambiguïté. Ce serait libre à qui voudrait m’accompagner ou non. Ce serait libre au pouvoir de chercher à m’évincer de la présidence de l’Assemblée nationale ou non.
Bon à savoir : dans aucun pays au monde, une déclaration de candidature ne passe pour être un crime. Surtout quand le Président sortant n’est pas candidat à sa propre succession.
Je m’affranchirais ainsi des appareils politiques, constituerais mon équipe en pêchant dans tous les camps, des femmes et hommes neufs, et capitaliserais les frustrations des uns et des autres. Je prendrais clairement, mais alors fermement le leadership sur les questions de vie chère, de corruption, de tribalisme, de réconciliation, de justice, etc.
Je donnerais ma vision sur ces questions et déclinerais progressivement mon programme. Evidemment, dans ce schéma, je ne revendiquerais plus la rébellion comme un acte héroïque, mais confesserais que c’était une erreur car une rébellion fusse-t-elle contre Laurent Gbagbo, a toujours été un acte antidémocratique.
En clair, je serais l’opposant dont rêvent les Ivoiriens, face à la faillite de l’opposition traditionnelle qui peine à rassembler et à se rassembler. Dans un tel schéma, le pouvoir aurait deux choix.
Soit me laisser faire, soit chercher à me brimer. S’il me laisse faire, je serais le mieux préparé pour 2020. S’il cherche à me brimer, je dirais « Alléluia ! », parce que je serais alors sur la voie de Patrice Talon. En politique, le peuple se range toujours du côté de ceux qu’on brime. Il suffit de savoir jouer sur sa sensibilité.
Dans les deux cas, et si le pouvoir ne change pas radicalement de cap social et préfère travailler sur les agrégats macroéconomiques, plutôt que sur les données microéconomiques ; à défaut d’être perçu comme Macron (Soro ne sera jamais Macron, du fait de son passé), je pourrais au moins passer pour Kagamé.
 
Scénario 2 : ne pas y aller !
Guillaume Soro pourrait aussi décider de ne pas y aller en 2020. S’il opte pour ce scénario, il devra donc soutenir le candidat unique du RHDP ou du RDR qui lui garantirait son poste à l’Assemblée nationale. Avec un tel scénario, il ne sera jamais Président en Côte d’Ivoire, puisqu’il serait pris dans la nasse des appareils politiques.
Je serais à sa place, je prendrais une décision surprenante : me retirer de la vie politique. Tout en conservant mon poste, pour la raison évoquée plus haut. Ma stratégie serait simple : partir sans partir. Je ne m’afficherais plus publiquement sur les questions d’ordre politique. Je ne ferais plus aucune déclaration publique, même pas un tweet.
Je déléguerais la plupart de mes pouvoirs à des vice-présidents. Je ferais une sorte d’école buissonnière à la Mamadou Koulibaly, mais pas dans un esprit de dépit, plutôt dans un esprit d’effacement.
Dès lors, je me consacrerais à des actions humanitaires. Je créerais une fondation qui viendrait en aide aux populations vulnérables et, de toutes les façons avec mon argent amassé depuis tout ce temps (on se comprend), je partirais à la conquête du pays profond. Sans caméra, ni photographe. Même pas une image sur les réseaux sociaux.
 
Sauver le soldat Soro
J’irais à la rencontre des Ivoiriens. Je partagerais leurs peines, payerais des ordonnances, scolariserais des enfants, financerais des activités génératrices de revenus pour des femmes, réhabiliterais telle piste villageoise, doterais tel village d’un château d’eau, etc. Sans tambours, ni trompettes, je répète.
Je me ferais oublier au plan national, mais je serais dans le coeur  de chaque Ivoirien visité dans le pays profond ou dans les quartiers pauvres d’Abidjan. Je ne songerais même pas à 2020, mais je me présenterais à la députation à Ferké (immunité parlementaire) et renoncerais à briguer le perchoir en 2021.
J’adopterais cette attitude jusqu’en 2023. A deux ans de la fin du mandat du Président élu (qui va sans doute échouer, parce qu'il aura notamment, les mains liées du fait des alliances, je développerai cela ultérieurement), je reviendrais sur la scène nationale et prendrais la tête de la contestation populaire.
Aucun doute possible : les Ivoiriens que j’ai visités durant toutes ces années seraient mon rempart. Ce sont eux qui me soutiendront, outre les déçus du quinquennat 2020-2025. Dans les deux scénarios qui se présentent à Guillaume Soro, le premier est celui qui lui donne une chance d’être Président dans trois ans.
Tout simplement parce que le moment est favorable. Tous ces déçus (RDR), frustrés (PDCI) et aigris (FPI) de la gouvernance Ouattara recherchent une personnalité qui viendra capitaliser toutes leurs rancoeurs . Pour l’heure, il n’y en a pas. Même pas un…



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