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Donald Trump et les 5 leçons aux oligarques

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Dans mon éditorial publié le 27 juillet 2016, j’écrivais que l’élection de Monsieur Donald Trump était fort probable sur la foi de la double flottaison des élites politiques par rapport au ressenti des populations laborieuses d’une part et d’autre part, de ces gains perpétuels et en croissance constante, les gagnants  de la mondialisation dits les Happy Few, le 1% de la population. Ces super riches retranchés sur l’île de Robinson Crusoe et toujours accroc aux super gains et au refus du partage de la prospérité. J’observais que Donald Trump était aux confluences de ce ressentiment populaire, de la dévastation sociale des travailleurs pauvres.  Les élites et les progressistes de salon décrivent un réel vécu du peuple auquel ils ne veulent pas se confronter. Ils prescrivent une médecine qui n’est même pas un pis-aller à fortiori, un remède curatif. Quelles sont ces cinq leçons du succès Trumpiste ?
 1. La première leçon est donc un constat de l’acculturation des élites. Le Brexit et Donald Trump sont les frémissements de ce réveil des peuples du travail, des citoyens respectueux des lois de leur pays. Ces contribuables solidaires du sort des leurs et souverainistes silencieux révoltés contre les oligarques des firmes supranationales adeptes, à la fois, de l’évasion fiscale et des sous salaires de misère, ceux-là ont transformé le scrutin présidentiel en référendum pour ou contre le changement. La malice de l’histoire humaine, c’est que Donald Trump, le  milliardaire qui ne paie pas ses impôts parce qu’assez « smart »,  s’est inventé et  a pratiqué le profil d’outsider proche des milieux populaires pour mieux incarner leur haine des élites politico-financières. Le Sénateur Bernie Sanders, l’honorable et courageux socialiste assumé dans une Amérique du nord haïssant cette appellation (relique du Maccarthysme) comme injure au Rêve américain contracté en « Enrichissez-vous » de François Guizot qui le professait au 18è siècle. Sanders était lui-aussi l’incarnation de ce changement de paradigme régulé sur les tendances lourdes du ressenti populaire. Mais l’establishment du Parti Démocrate préféra adouber, une des leurs, Madame Clinton comme leur candidat. Aussi le peuple des oubliés opta pour le milliardaire pour relancer la lutte des classes et l’exigence de justice sociale. Leur pain sera la cruelle déception dans quatre ans, pavoisent les bien pensants du monde. L’audace des inexpérimentés surprend. Reagan en est la preuve.   
2. La deuxième leçon reste cette espèce de désemparé des peuples africains et de leurs chefs, asymétrique à la jubilation sans nom constatée en Afrique lors de l’élection du Président Barack Obama en 2008.  Les dirigeants africains semblent vivre une fausse expectative. Fausse parce qu’un homme d’affaires prospère comme Trump est d’abord un pragmatique assumé et froid. Il sait négocier des deals. IL sait les respecter si les intérêts mutuels sont bien compris et poursuivis par ses partenaires.  Donc, quelque soit la logorrhée politique déversée durant la campagne, le Président Donald Trump sera un président réaliste et pragmatique. Je parie. Un nouveau souffle contraposé au froid intellectuel président Obama, arc-bouté sur les principes humanistes, la verve émotionnelle comme culture démocratique. Le pragmatisme, rappelons-nous, est la seule doctrine philosophique née aux Etats-Unis sous la houlette de William James. Si mes lecteurs autorisent une phrase  réductionniste, c’est : Est vrai ce qui réussit, traduit la pensée pragmatiste. Et sur la foi de cette assertion, Donald Trump construira des consensus, des compromis dynamiques, parce que c’est le moteur des innovations sociales relativement à l’héritage de son prédécesseur, de son propre agenda de bouleversement aussi longtemps que la décharge tellurique est absorbable par les couches populaires, sa clientèle. Du genre : si l’Amérique vous protège pour votre sécurité, la facture vous revient. Que du bon sens ! C’est pourtant ce que moi-même j’ai nommé dans ledit éditorial, le risque de saborder le leadership global des Usa. Mais la bonne nouvelle, c’est que cela se traduira par moins d’interventionnisme hégémonique en Afrique. Les panafricanistes souverainistes aviseront.
Troisième leçon : Elle est heureuse pour l’Afrique, le Président Donald Trump maudit la corruption. J’observe que ceci est conforme au pragmatisme dans l’exacte mesure où la corruption en Afrique est une horreur absolue. Depuis quand la corruption est-elle une réussite ? Une fausse valeur particulière qui prétend se généraliser n’est pas un modèle pour incarner le vrai. Puisque le socle de la vérité, c’est la nécessité et l’universalité comme le jugement moral kantien qui stipule : Ne jamais mentir. Que le Président nourrisse un préjugé sur le comportement de nos leaders vis-à-vis du bien public, nous savons qu’il est juste ce constat. L’évidence apodictique qu’est la corruption des élites africaines, s’impose à tous. IL suffit de jeter un regard sur le sort fait au Rapport d’enquête de Madame l’ex Médiatrice Thuli Madonsela d’Afrique du Sud pour s’en convaincre. Pourquoi attendre que les autres dirigeants du monde prennent l’argent de leurs contribuables pour engraisser un monstre ?
Quatrième leçon. Elle nous vient de l’histoire, du leadership d’un grand Républicain américain : le Président George W. Bush. Au nom de la charité chrétienne, il impulsa une grande politique médicale en Afrique : le Pepfar, lutte contre les grandes maladies infectieuses, le MCC, l’Agoa. Nul africain lucide ne peut le contester. C’est vrai que certains collaborateurs du Président George W. Bush comme l’Ambassadeur Bolton ou l’ancien Speaker, Newt Gingrich, initiateur de la Common Sens Revolution, qui se retrouvent autour du Président Donald Trump inquiètent. Mais le Président Donald Trump, comme tout homme d’affaires averti, aura le flair nécessaire pour constater que l’Afrique est réellement la nouvelle frontière. Le continent des opportunités, le continent du taux de pénétration des innovations digitales époustouflant, des talents et de la détermination des contenus numériques, du revenu, de la jeunesse et des plus belles promesses de création de richesses en attente du transfert effectif des technologies, du savoir-faire et des enjeux d’éducation pour contenir les courants migratoires, c’est l’Afrique. Il s’ensuit que l’Afrique dispose d’un argument massue. Il lui reste de disposer des leaders d’audace, de grande vision en fusion avec leurs peuples pour convertir l’aubaine en opportunités fantastiques pour les Américains et les Africains. Pour qu’elles adviennent comme opportunités, il faut ensemble réarmer nos forces de défense, les entrainer, les recycler aux fins de se battre seules contre l’hydre djihadiste terroriste. Les bases militaires insupportent les Africains progressistes et souverainistes que nous sommes. L’efficacité de leur installation reste à prouver et donc leur soutien aux forces nationales, mineur. Comme Donald Trump présentera la facture, j’imagine, des bases militaires aux régimes en place (par exemple au Niger), vite les parties réaliseront qu’il est déraisonnable de vouloir non seulement sous traiter sa propre sécurité par un tiers mais pire, que cette facture est un surendettement inqualifiable lors même que la prestation de service frise l’inefficacité, vu l’asymétrie qualificative des deux entités militaires. Le pragmatisme milite donc pour la coopération pour relever le défi sécuritaire mais les bases militaires étrangères sur le sol africain contrarient la volonté des populations.     
Cinquième leçon. L’historien français Jacques Julliard dans son ouvrage intitulé La faute aux Elites (éditions Gallimard, Paris, 1997), constatait comme conclusion que le monde courait deux risques enchâssés qui menaient au même résultat : « l’élitisme, c’est-à-dire la démocratie sans le peuple, et le populisme, c’est-à-dire le peuple sans la démocratie, sont deux chancres qui nous rongent en se nourrissant l’un de l’autre ». Les nouvelles générations africaines constituent un atout majeur pour l’émancipation si leurs demandes sont prises en compte par les dirigeants. Leurs impatiences pourraient sinon nourrir des mouvements de type poujadiste voire insurrectionnels. Les politiciens gagneraient à coller à ce « réellement réel »platonicien inversé puisque le jour des Au revoir est un jour irrésistible, surprenant sans l’être vraiment mais survolté. Les révolutionnaires professionnels de la gauche africaine pourraient capitaliser ces ressentiments populaires pour installer des dictatures de gauche. En Occident (USA, Royaume UNI, Hongrie, Pologne etc.) En France, Madame Marine le Pen pointe son nez et il faut, foi du Président Claude Bartolone de l’Assemblée Nationale, Refaire la démocratie. Le nationalisme obscur épouserait le populisme exubérant. Or, comme le soulignait le Président Mitterrand dans son dernier discours devant le Parlement européen, le nationalisme, c’est la guerre. Il faut donc se garder de chanter des mondialisations heureuses en échos aux « identités heureuses » de Monsieur Alain Juppé là où des détresses humaines se sont entassées, des ressentiments tonnent. Ce lancinant qui pro quo !
Concluons : Du leadership, il en faut de par en par. Le Yalta bis entre les Présidents Poutine, Donald Trump, XI Xinping, Erdogan, Modi, Rohani les Présidents de l’Union Africaine et de l’Union Européenne, les Premiers ministres Japonais et Anglais, le Président Français et le nouveau Secrétaire Général des Nations Unies est une incontournable nécessité historique pour enchanter de nouveau le monde en quête de paix libérale et de prospérité partagée. Refaire la démocratie à l’interne aussi, c’est selon le Rapport en 963 pages (octobre 2015) de Claude Bartolone : « restaurer le lien entre les citoyens et leurs représentants » et la promouvoir la participation citoyenne aux délibérations démocratiques transparentes.           



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