Dimanche 24 juillet 2016. Suite aux actes de vandalisme perpétrés par des jeunes gens de Bouaké vendredi 22 juillet 2016 dernier, le député Béma Fofana s’est entretenu de 16h à 18h45 avec des jeunes dans un hôtel de la ville de Bouaké. Après avoir participé au vote des projets de lois à l’assemblée nationale, le député Béma Fofana a déclaré qu’il est venu d’Abidjan urgemment pour écouter les jeunes de Bouaké dont la réputation est devenue triste depuis vendredi 22 juillet 2016, dit vendredi noir. N’ayant pas la langue dans la poche, des jeunes ont pris la parole pour condamner les actes de vandalisme. Ils ont déclaré ne pas se reconnaitre dans cette barbarie d’un autre âge. Cependant ils n’ont pas manqué d’accuser des autorités administratives, politiques et sécuritaires de la capitale de Gbéké. Selon certains jeunes, les autorités administratives n’ont rien fait pour éviter ce qui est arrivé bien qu’elles aient initié des rencontres de concertation. Quant aux autorités politiques, elles ont disparu de la ville de Bouaké depuis leur élection. Et de prendre pour preuve, la présence d’un seul député sur quatre que compte le département de Bouaké. Béma Fofana qui a initié cette rencontre a été félicité. Hormis lui, les autres hommes politiques ont été accusés d’avoir ignoré le peuple qui les a élus. C’est ainsi qu’un jeune dira que sa kalachnikov est sa carte d’électeur et qu’au prochain scrutin il saura ce qu’il fera. Il a invité ses camarades à être vigilants pour ne pas être le dindon de la farce des politiciens. La police a été mise au pilori pour n’avoir pas empêché les casses, les vols et les incendies. Tout en condamnant l’attaque d’un des symboles de l’Etat qu’est la préfecture, certains jeunes ont dénoncé l’inaction et l’indolence des agents de police pendant le déroulement de la manifestation. D’autres jeunes ont même déclaré qu’ils sont prêts à dénoncer nommément des agents. Le comportement des responsables de la CIE a été décrié par un jeune leader à qui la direction régionale de la CIE a demandé de sensibiliser les jeunes pour ne pas marcher. En réponse celui-ci a déclaré avoir besoin d’un véhicule et de mégaphone pour sensibiliser ses camarades à travers tous les quartiers de la commune. La CIE a dit avoir pris bonne note et qu’elle lui fera appel. Mais l’appel n’est jamais arrivé. Et le résultat est les actes de vandalisme ! Après la condamnation unanime, des jeunes ont fait des propositions notamment : la nomination d’un préfet militaire, l’avènement de CRS et l’éducation civique de la jeunesse de Bouaké. En réponse le député Béma Fofana dit avoir pris bonne note et il leur a prodigué des conseils de sagesse car Bouaké a souffert pendant une décennie. Et « Bouaké vient de loin » ont-ils entonné ! Le représentant du maire de Bouaké a pris la parole pour dire que le premier magistrat est au travail et à l’écoute de la population. Le jour de la marche, a-t-il révélé- il y avait des Portugais qui devaient signer un accord avec la mairie mais ce qu’ils ont vécu les a convaincus que Bouaké n’est pas du tout sécurisé. Ils sont repartis avec leur projet de développement. Rappelons que dans la matinée, le député Béma Fofana et le maire Nicolas Youssouf Djibo ont rencontré les chefs des communautés qui ont été invités à sensibiliser leurs membres.
Ben Kassamba
