Vendredi 22 juillet, Bouaké (plus de 300 Km au nord d'Abidjan) a été une journée très mouvementée. Des populations sont descendues dans les rues pour protester contre les coûts exorbitants des factures d'électricité. Ce mouvement de colère qui a créé une ambiance insurrectionnelle a fait de la capitale de la région de Gbêkê un champ de bataille. L'agence de la Compagnie ivoirienne d’électricité de la cité Dougouba et l'hôtel de ville sont partis en fumée; la banque NSIA, le commissariat du 1er arrondissement police de Sokoura et celui du 4e arrondissement situé au quartier Dar es Salam, la préfecture de police, la préfecture de région, le siège du conseil régional ont tous subi les assauts des vandales qui manifestement se trouvaient dans le cortège des manifestants. Pis, les détenus dans ces différents commissariats ont été libérés. 72 heures après les remous dans la ville, l'on en sait un peu plus sur l'identité des voyous. Les arrestations procédées par les forces de l'ordre mixte (CCDO, police nationale, gendarmerie nationale) indiquent que 80% des personnes arrêtées et interrogées au 3e bataillon d'infanterie de Bouaké sont de nationalité burkinabè et malienne. Le ratissage se poursuit dans la région. Et au moins 150 personnes auraient été interpellées durant ces dernières heures, dont des étudiants. Des rumeurs de manifestation dans les prochains jours circulent. Les forces de l'ordre quant à elles sont en alerte maximale. Des patrouilles sont organisées de jour comme de nuit. Le risque de nouveaux troubles est encore à craindre même si un certain calme est revenu à Bouaké.
Bosco de Paré
