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Révision Constitution ivoirienne : Un conflit en guise de préambule

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La nouvelle Constitution ivoirienne, actuellement en chantier, va-t-elle ajouter la division dans un pays où la fracture née de la crise postélectorale de 2010-2011 est encore béante ? C’est la question qu’on est en droit de se poser alors que 23 partis de l’opposition, parmi lesquels le FPI de Pascal Affi Nguéssan et le Lider de Mamadou Coulibaly, exigent que le projet soit tout simplement remisé au placard au motif qu’il serait « antidémocratique, illégal et illégitime ».
Si l’on ne connaît pas encore dans les moindres détails la loi fondamentale dont la rédaction a été confiée à un collège d’experts, on sait d’ores et déjà que parmi les innovations majeures devraient figurer la création d’un poste de vice- président comme il en existe au Ghana voisin ou au Nigeria et l’érection d’un Sénat dont un tiers des membres- rien que ça- seraient nommés par le président. Last but not least, n’oublions pas la suppression de l’actuel article 35, celui de l’ivoirité, qui dès sa rédaction a toujours suscité des critiques et avait donné lieu à la guerre des « ou » et les « et » dont le prétendant qu’il était alors avait eu à faire les frais. Aujourd’hui, Alassane Ouattara affirme que «Nul ne doit être exclu en raison de sa religion, de son origine, de son ethnie ou de la couleur de sa peau».
«Dérive monarchique !» clament en chœur les opposants, même si pour le pouvoir ivoirien le débat reste encore ouvert. Ainsi, ce diptyque Sénat/ vice-président n’a pas fini de faire jaser ; et en cela il rappelle les micmacs politico-juridiques d’un certain Abdoulaye Wade. Un bien fâcheux ticket présidentiel qui aura servi de point de départ pour sa descente aux enfers.
Bien sûr, la Côte d’ivoire n’a pas atteint le degré de raffinement démocratique du Sénégal, et il y a peu de chances que des «Y en a marre» ou des «Balai citoyen» viennent remettre les pendules à l’heure, noyant les ambitions de l’actuel locataire de Cocody dans les eaux saumâtres de la lagune Ebrié. Mais on peut tout de même s’interroger sur le bien-fondé de certaines dispositions en gestation. Certes, la fondamentale n’est pas un monolithe figé et l’on peut tout à fait concevoir que de temps à autre elle soit dépoussiérée pour être en phase avec les réalités du moment. Mais la question qui doit toujours se poser est celle de savoir en quoi les modifications envisagées peuvent-elles renforcer la démocratie et l’Etat de droit ?
Et en l’occurrence, on a bien peur que la vice-présidence et le Sénat ne soient que des gadgets tout juste destinés à récompenser quelques amis politiques…
En tout cas, si le but de la manœuvre, selon les propres mots d’Alassane Ouattara, est d’extirper tous les gènes « confligènes » encore présents dans cette Constitution, c’est loupé dès le départ car le projet lui-même s’avère « confligène » avec ces 23 partis d’opposition tout vent debout. Cela dit, à défaut d’être entendus aujourd’hui, ils pourront toujours faire valoir leur point de vue lors du référendum prévu d’ici la fin de l’année.
 
 H. Marie Ouédraogo
 



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