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Une semaine après le Brexit, petits mensonges et gros revirements

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Qu’elles aient fait campagne en faveur du Brexit ou du maintien dans l’UE, les principales personnalités politiques britanniques n’ont pas tardé à adapter leurs arguments à la nouvelle situation du pays, quitte à se contredire.
Tour d’horizon une semaine après le référendum.
Les atermoiements de David Cameron
Le premier ministre britannique est l’initiateur du référendum du 23 juin, qu’il avait promis à ses électeurs en 2015 et qui lui avait permis d’être réélu. À maintes reprises pendant la campagne, alors que le « out » était donné gagnant, il avait assuré qu’il demeurerait à son poste quel que soit le résultat du scrutin.
Dès le lendemain du vote, il annonçait pourtant sa décision de démissionner, prenant tout le monde de cours à commencer par ses adversaires qui se retrouvaient à devoir assumer les conséquences de leur choix, en devant assumer la responsabilité politique des négociations du divorce avec Bruxelles. Ainsi, il laisse à son successeur le soin d’enclencher le processus de sortie du Royaume-Uni en activant l’article 50 des traités européens réglant la procédure de départ d’un État membre.
 George Osborne, chancelier de l’échiquier, ne joue plus les Cassandre
Le chancelier de l’échiquier, au Royaume-Uni, est l’équivalent du ministre des finances en France. C’est à George Osborne, fervent partisan du maintien dans l’Union européenne, qu’incombe cette fonction.
Avant le référendum, il fut parmi ceux qui employèrent un temps particulièrement dramatique pour alerter ses concitoyens sur les conséquences du Brexit : une sortie de l’UE, avançait-il, plongerait l’économie britannique dans la crise, et obligerait le gouvernement de David Cameron à voter un budget d’urgence.
Lundi 27 juin, le même s’adresse aux marchés financiers pour les rassurer :« Nous sommes préparés à l’imprévu et nous sommes armés quoi qu’il arrive. » Mercredi 29 juin, la Bourse de Londres, en forte hausse, avait en effet effacé ses pertes post-Brexit, moins d’une semaine après le référendum.
Le revirement spectaculaire de Boris Johnson
Adversaire virulent de l’Union européenne pendant toute la campagne au cours de laquelle il a pris la tête du camp des pro-Brexit, l’ancien maire conservateur de Londres Boris Johnson a perdu de sa virulence. Dans les colonnes du Sunday Telegraph, il n’avait pas hésité à écrire le 15 mai dernier, lors de la campagne : « Napoléon, Hitler, plusieurs personnes ont essayé de le faire, et cela s’est terminé de manière tragique. L’Union européenne est une autre tentative avec des méthodes différentes. »
C’est donc la même plume qui écrit, ce 27 juin, dans le Daily Telegraph : « Je ne soulignerai jamais assez que la Grande-Bretagne fait partie de l’Europe, et en fera toujours partie. Il y aura toujours une coopération européenne intense et qui s’intensifiera dans de nombreux domaines : arts, sciences, universités, protection de l’environnement… » L’ancien maire de Londres, dans la même tribune, explique vouloir que la sortie de l’UE se fasse « sans précipitation ».
Les approximations du leader de UKIP Nigel Farage
Le chef du parti populiste souverainiste UKIP, Nigel Farage, pratique l’art du rétropédalage après sa victoire. Il avait assuré à ses concitoyens qu’une fois sorti de l’UE, le Royaume-Uni ne serait plus tenu de verser quelque 350 millions de livres Sterling (435 millions d’euros) chaque semaine à l’institution bruxelloise.
Ces montants, il avait promis de les reverser au National Health Service, l’équivalent de la Sécurité sociale en France. Interrogé sur la chaîne de télévision ITV juste après la victoire du Brexit, il a admis que cette promesse qui a pesé dans la campagne était « une erreur ».
La mauvaise foi de l’ancien ministre Iain Duncan Smith
Sur le même engagement, l’ancien ministre du travail de David Cameron, Iain Duncan Smith, qui démissionna en mars 2016, ne tient pas un meilleur raisonnement lorsqu’il est interrogé par la BBC, arguant, lui, que cette promesse faisait partie « de toute une série de possibilités ».
Étonnant lorsque l’on sait qu’il fit de cet argument l’élément principal de sa démonstration pro Brexit, au point de décorer le bus rouge de sa campagne de slogans sans ambiguïté : « We send the EU £350 millions, let’s fund our NHS instead » (« nous envoyons 350 millions de livres sterling à l’UE, renflouons notre NHS à la place »).
Le rétropédalage de l’eurodéputé Daniel Hannan
Sur l’immigration aussi, le ton a changé. Thème de prédilection des partisans du Brexit, qui assuraient que le Royaume-Uni, hors de l’UE, pourrait plus facilement fermer ses portes aux travailleurs étrangers en particulier intra-européens, il est manié avec beaucoup plus de précaution désormais.
C’est ainsi que l’eurodéputé conservateur Daniel Hannan, favorable au « Leave », a affirmé après le Brexit qu’il y aurait bien « la libre circulation du travail », assénant : « Nous n’avons jamais dit qu’il y aurait un déclin rapide de l’immigration ». Et encore : « Si les gens qui nous regardent pensent qu’ils ont voté pour avoir une immigration zéro de l’UE, ils vont être déçus. Nous voulons juste un pouvoir de contrôle… »
Jean-Yves Dana
 
 



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