Sauf changement, NORC publiera le 29 juin 2020, son rapport d’enquête 2018-2019 sur le travail des enfants dans les zones productrices de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana.
Ce rapport a pour objectif de livrer les conclusions des enquêtes menées, notamment l’évaluation de la prévalence du travail des enfants dans les zones productrices des deux pays producteurs, par ailleurs que sont la Côte d’Ivoire et le Ghana. En comparaison des données des enquêtes des années 2008/ 2009 et celles de 2013/2014 menées par l’Université de Tulane.
Déjà dans son projet de rapport, NORC note de bons points. Notamment « la forte baisse du nombre moyen d’heures de travail réalisées par les enfants dans la production de cacao et la forte augmentation de la fréquentation scolaire des enfants des ménages agricoles ».
Toutefois, en Côte d’Ivoire, le Comité national de surveillance des actions de lutte contre les pires formes e travail des enfants(CNS) se dit très préoccupé par certains aspects fondamentaux du rapport, « en raison des lacunes largement reconnues de certaines des méthodes utilisées dans le cadre de l’enquête de Tulane de 2013/2014.
Ces lacunes, à en croire l’équipe de Dominique Ouattara, présidente du CNS, sont liées à l’échantillonnage et l’extrapolation, ainsi que des problèmes liés à la période de référence pour la collecte des données, rendant impossible toute comparaison précise entre certaines données clés de l’enquête de NORC et celle des de l’Université de Tulane qui pourraient entrainer des conclusions trompeuses à tirer de l’enquête NORC.
« Au cours de ces derniers mois, plusieurs ateliers techniques se sont tenus à Abidjan et à Washington au cours desquels nous avons fait part à NORC et à l’USDOL de nos préoccupations concernant les insuffisances de la méthodologie de l’enquête 2018/2019 », précise les services de la présidente du CNS. « Bien qu’ayant reconnu les erreurs, NORC n’a toujours pas apporté de correction », précise la note du CNS.
Une enquête rejetée d’avance
« En conséquence, la Côte d’Ivoire ne peut approuver l’enquête 2018/2019 dans sa version actuelle qui comporte des failles », soutient Dominique Ouattara.
La Première dame de Côte d’Ivoire, est-il bon de le mentionner, abat un travail remarquable à la tête du CNS. A ce sujet, le rapport « Child Labor Report Book 2018 » est édifiant.
En effet, selon le classement du dernier rapport des Etats-Unis d’Amérique sur le travail des enfants, la Côte d’Ivoire figure dans le top 12 du classement mondial. « La Côte d’Ivoire a reçu en 2018, la plus haute évaluation des avancées significatives, et fait partie des 12 pays qui ont obtenu ce rang sur un total de 134 pays évalués », mentionne le rapport. Cette place, la Côte d’Ivoire la tient désormais depuis six années consécutives. « En 2018, la Côte d’Ivoire a également franchi une autre étape importante, en effet, le pays a reçu la plus haute évaluation durant six années consécutives »,peut-on également lire dans le chapitre classement mondial dudit rapport. Les différents pays en compétition sont classés selon cinq catégories. Il s’agit des catégories: « avancée significative, avancée modérée, avancée minimale, aucune avancée, non évalué »
La Loi des Etats-Unis d’Amérique sur le commerce et le développement de 2000 (TDA), stipule entre autres que tous les pays du monde doivent démontrer leur engagement à éliminer les pires formes de travail des enfants afin d’être éligibles en tant que pays en développement bénéficiaires du Système généralisé de préférences, telles que celles qui sont disponibles dans le cadre de la loi sur la croissance et les opportunités d’affaires en Afrique.
La Côte d’Ivoire, est-il bon de le rappeler est le premier producteur mondial de Cacao. Au titre de la campagne 2018-2019, le pays a passé le cap de deux (2) millions de tonnes de production. Pour la campagne 2019-2020, le prix du kilogramme bord champ est fixé à 825 F Cfa.
Le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire s’est engagé ses dernières années, à travers le Conseil Café-Cacao à intensifier durablement la production de cacao pour satisfaire une demande croissante et garder son rang mondial.
René Tiecoura