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Memorial Thomas Sankara :Célébrer l’homme, c’est bien mais…...

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Thomas Sankara a été assassiné au Conseil de l’Entente, le 15 octobre 1987. Trente-trois ans après, le lieu du crime a servi à édifier une stèle à sa mémoire. Qui l’eût cru ? C’est la preuve, s’il en est encore besoin, que l’histoire réserve des surprises et que les grands hommes ne meurent jamais. Et Sankara, qu’on l’aime ou pas, était un grand homme en ce sens qu’il a marqué, de façon indélébile, l’histoire du Burkina en particulier et celle de l’Afrique en général. C’est pourquoi, aujourd’hui, il a des admirateurs partout au Burkina et ailleurs dans le monde. Une première statue avait été érigée pour perpétuer sa mémoire. Seulement, ses partisans avaient trouvé que l’oeuvre  avait beaucoup de lacunes. Les traits de ressemblance notamment avaient été jugés peu évidents. Comme tout ce qui touche à Sankara est source de passions, l’histoire de la statue avait tenu en haleine tout le Burkina.
Résultat : elle a été reprise pour tenir compte des observations faites par les uns et les autres. C’est le dévoilement de cette statue corrigée, qui a eu lieu au Conseil de l’Entente le 17 mai dernier. Ceux qui connaissent l’histoire politique du Burkina, savent que cette date n’a pas été choisie au hasard. En effet, c’est le 17 mai 1983 que Thomas Sankara et certains de ses camarades ont été évincés du CSP (Conseil du salut du peuple) et mis aux arrêts de rigueur. L’aile gauche du CSP y avait vu la main de « l’impérialisme » français. Il s’en était suivi une grande marche des élèves et étudiants pour exiger leur libération. Voici l’histoire du 17 mai. Cela dit, l’idée de dédier un mémorial à Thomas Sankara est géniale. Car, elle participe de la visibilité du pays. Et le Burkina peut en tirer un très grand bénéfice sur plusieurs plans. Si le projet se déroule jusqu’au bout dans les règles de l’art, l’on peut parier sans grand risque de se tromper, que le mémorial Thomas Sankara sera un haut lieu de pèlerinage. Il faut donc mettre un point d’honneur à ce que le projet reflète la carrure de l’homme.
 
L’autre impératif est de faire en sorte que les Burkinabè portent les valeurs qui étaient les siennes
Car, Sankara rêvait grand pour le Burkina et il était convaincu que tout ce qui provient de « 
 
l’imagination de l’homme, est réalisable par l’homme ». De ce point de vue, l’on peut dire que c’est bien de célébrer l’homme pour l’ensemble des grands rêves qu’il avait pour le pays et pour l’espoir qu’il a suscité au sein des populations. Mais tout doit être mis en œuvre pour que la mémoire de Sankara, ne se réduise pas à la statue corrigée pour célébrer l’homme. Il faut notamment travailler d’abord à lui rendre justice. Car, ils sont nombreux les Burkinabè et les Africains qui piaffent d’impatience de savoir ce qui s’est réellement passé le 15 octobre 1987. L’on sait que l’homme a été assassiné par ses frères d’armes. Les implications au plan sous-régional et international demeurent jusqu’à ce jour un mystère. Les Burkinabè doivent le savoir non pas pour se venger mais pour se réconcilier sur la base de la vérité. En réalité, la violence en politique a été inaugurée sous la Révolution. Elle a atteint sa vitesse de croisière sous Blaise Compaoré. Une véritable réconciliation ne peut être possible sans qu’on exhume tout ce passé violent afin de rendre justice à toutes les victimes. L’autre impératif qui doit accompagner la célébration de Thomas Sankara, est de faire en sorte que les Burkinabè en général et la jeunesse en particulier, portent les valeurs qui étaient les siennes. L’on peut retenir, entre autres, son amour pour le Burkina. Sankara aimait, en effet, le Burkina au point de lui sacrifier sa vie. En outre, Sankara, c’est la probité, l’intégrité, le refus de la paresse et du népotisme. Toutes ces valeurs sont professées à qui veut les entendre par les nombreux fans de Thomas Sankara, mais peu les mettent en application. En vérité, on assiste aujourd’hui à une vaste hypocrisie. Ceux qui sont en première ligne dans cette posture, sont les hommes politiques. En effet, presque tous les hommes politiques, toutes obédiences confondues, revendiquent, aujourd’hui, bien des idées de l’homme parce qu’ils sont conscients que les Burkinabè ont adopté, dans leur majorité, Thomas Sankara. Il y a ensuite les jeunes qui lui vouent pratiquement un culte. Mais, à bien observer certains, leurs pratiques sont à des années-lumière de la philosophie de Thomas Sankara. C’est là tout le paradoxe des Burkinabè. Et Sankara, même de son vivant, avait mis en garde contre ce genre d’individus. Et bien de ses proches qui donnaient l’impression de lier leur destin à celui de l’homme, se sont illustrés peu après sa mort en termes d’enrichissement illicite et d’accumulation immodérée de biens au point que l’on pouvait avoir le sentiment qu’ils attendaient sa mort pour se rattraper. En réalité, la Révolution a révélé Sankara. Mais elle a aussi révélé des opportunistes et autres pharisiens aux yeux desquels les idées de Sankara représentent, avant tout, un fonds de commerce.
Sidzabda



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